Montréal retient son souffle : Jordan Kyrou refuse de fermer la porte

Montréal retient son souffle : Jordan Kyrou refuse de fermer la porte

Par André Soueidan le 2025-07-01

C’est devenu une obsession. Un fil qui refuse de casser. Un fantasme qui flotte dans l’air depuis 24 heures, et qui continue d’enivrer les partisans du Canadien.

Jordan Kyrou à Montréal.

Malgré la date limite. Malgré la clause de non-échange. Malgré l’absence de transaction annoncée. Les fans s’accrochent. Ils refusent de croire que c’est terminé.

Et ils n’ont pas tout à fait tort.

Car dans les coulisses, le scénario refuse de mourir.

Le 1er juillet la clause de non-échange de Jordan Kyrou est officiellement entrée en vigueur.

À partir de maintenant, il a le droit de bloquer tout échange. Mais selon les informations de Jeremy Rutherford dans The Athletic, ce n’est pas la fin de l’histoire. Ce n’est même pas le début de la fin.

Car oui, Kyrou détient maintenant le gros bout du bâton.

Mais non, les Blues n’ont jamais été dans une urgence absolue de le déplacer. Ils écoutaient. Ils évaluaient. Ils regardaient le marché.

Et parmi les équipes intéressées, une se démarquait : le Canadien de Montréal.

Un intérêt confirmé par Pierre LeBrun. Et surtout, une réalité de plus en plus difficile à ignorer : Montréal est bel et bien à la recherche d’un joueur offensif établi, capable de transformer son top 6.

Et Kyrou, malgré certaines lacunes défensives, malgré son prix, malgré sa nonchalance apparente, reste un joueur de 36 buts dans une ligue où les francs-tireurs sont devenus une denrée rare.

Et voilà pourquoi les partisans ne lâchent pas le morceau.

Parce que depuis deux semaines, les rumeurs s’accumulent.

Parce que l’onde de choc causée par le départ de Noah Dobson vers Montréal a changé les perspectives.

Parce que le CH, pour la première fois depuis longtemps, agit comme une équipe ambitieuse. Et parce que Jordan Kyrou… coche plusieurs cases.

Il est jeune (27 ans).

Il est dans son prime.

Il est productif (36 buts, 70 points en 2024-2025).

Il est sous contrat à long terme (six saisons restantes à 8,125 M$ par année).

Et il est un ami proche de Nick Suzuki.

Ce dernier point peut sembler banal. Mais dans un vestiaire jeune, fragile, en quête de leadership, la chimie entre les piliers est essentielle.

Suzuki-Kyrou, c’est un duo qui fonctionne déjà à l’extérieur de la patinoire. Imaginer ce que ça pourrait donner sur la glace est une tentation irrésistible.

Et pourtant, malgré tout ce qui fait du sens… rien ne s’est matérialisé.

Pourquoi?

Parce que Doug Armstrong, DG des Blues, n’est pas du genre à paniquer. Il n’a jamais dit qu’il voulait absolument échanger Kyrou.

Il a simplement ouvert la porte. Il a tendu l’oreille. Il a mesuré la valeur de son joueur sur le marché.

Et le retour n’a pas été à la hauteur de ses attentes.

Selon The Athletic, les Blues sont en quête d’un centre de deuxième trio.

Un joueur capable d’évoluer immédiatement dans leur top 6, mais qui s’inscrit aussi dans leur plan de rajeunissement.

Plusieurs noms ont circulé, et même si Kirby Dach a été évoqué dans certains cercles, aucune information confirmée ne dit que le CH l’a offert. Encore moins qu’il l’a refusé.

Ce qu’on sait, c’est ceci : Kent Hughes a les mains pleines.

Avec le contrat de Carey Price toujours en vigueur, le Canadien dépasse actuellement le plafond salarial d’environ 3 millions. Il peut libérer l’espace avec la LTIR, bien sûr. Mais chaque décision a des répercussions.

Et s’il est vrai que Montréal veut ajouter un morceau majeur à son attaque, il est aussi vrai que ce morceau doit cadrer avec la progression de Demidov, de Dach, de Hutson, de Reinbacher, de Mailloux, et de tout le noyau qui pousse.

C’est là que le dossier Kyrou devient délicat.

Oui, c’est un talent rare. Oui, il est signé longtemps. Oui, il peut marquer 35-40 buts par année. Mais il arrive aussi avec un certain bagage.

Un style de jeu qui mise davantage sur l’offensive que sur le jeu complet. Une réputation d’inconstance. Une personnalité qui ne fait pas l’unanimité dans tous les vestiaires.

Est-ce qu’il faut en faire un cas? Non. Mais est-ce que Kent Hughes peut l’ignorer? Absolument pas.

Surtout pas après avoir mis la main sur Dobson.

Le DG du CH veut bâtir une culture solide. Une équipe jeune, talentueuse, mais aussi responsable. Kyrou cadre-t-il là-dedans? Peut-être. Peut-être pas.

Et c’est probablement ce doute qui a fait dérailler les discussions.

Mais attention.

L’histoire n’est pas terminée.

La clause de non-échange est en vigueur. Mais Kyrou peut toujours approuver un échange. Il peut lever sa clause pour venir à Montréal. Rien ne l’en empêche.

Et c’est précisément ce qui maintient les flammes vives chez les partisans.

Parce qu’on sent que quelque chose a été entamé.

Parce que les discussions ont eu lieu.

Parce que l’intérêt est réel.

Et parce que les besoins des deux équipes se croisent presque parfaitement.

Les Blues veulent rajeunir. Ils veulent libérer de l’espace. Ils veulent trouver un centre. Et ils ont un surplus d’ailiers.

Le CH veut ajouter du punch. Il a de la jeunesse à offrir. Il a de l’espace manœuvrable avec la LTIR. Et il veut envoyer un signal fort à ses partisans.

La table est mise.

Mais il manque l’étincelle.

Peut-être que c’est Kyrou lui-même qui doit la fournir. Peut-être que c’est une offre retravaillée de Kent Hughes.

Peut-être que ce sera une décision prise à chaud après quelques refus ailleurs.

Mais une chose est certaine :

Jordan Kyrou refuse de fermer la porte.

Et tant qu’elle reste entrouverte… Montréal retient son souffle.

Ce qu’on comprend, c’est que les Blues n’ont jamais été pressés d’échanger Kyrou.

Ils voulaient tester le marché. Mesurer sa valeur. Rien ne dit que Montréal a fait une offre incluant Dach, ni que le CH a refusé quoi que ce soit.

Ce qu’on sait, c’est que les discussions ont eu lieu, que l’intérêt est réel, et que la clause de non-échange n’empêche pas un deal… si Kyrou veut.

Tant qu’il ne ferme pas la porte, tout est possible. Mais la patience commence à s’effriter. Et le souffle que retient Montréal commence à manquer d’oxygène.

À suivre ...