Montréal vit ces jours-ci une drôle d’excitation.
Pas un gros nom, pas une superstar, mais un joueur qui traîne derrière lui une histoire, un vécu, un poids.
Alexandre Texier, 26 ans, officiellement au ballottage puis désormais en voie de résiliation contractuelle, est soudainement devenu un dossier qui attire les regards…
Pierre LeBrun vient de mettre de l’huile sur le feu, dans un message qui a fait exploser son fil X :
« Il semblerait que 9 équipes aient manifesté leur intérêt pour le joueur qui sera bientôt agent libre, mais Texier et son agent, Dan Milstein, hésitent encore entre deux équipes de la Conférence Est. »
Quand ce genre de phrase sort, Montréal ne cligne plus des yeux. Montréal calcule. Montréal scrute. Montréal espère.
Et cette fois-ci, Montréal retient clairement son souffle.
Parce que des joueurs comme Texier, il n’y en a pas dix par année.
Il y a un mélange de talent brut, de bagage humain, de cicatrices profondes et de potentiel mal exploité.
Il y a ce côté imprévisible qui intrigue les organisations : personne ne sait exactement où se trouve son plafond… mais personne n’a oublié à quel point le garçon était explosif quand il jouait en confiance.
Alexandre Texier traîne un parcours aussi fascinant que douloureux.
Repêché par Columbus en 2017, il a rapidement montré qu’il appartenait à la LNH, avant que tout ne déraille en 2021-2022.
Une fracture au doigt en janvier, puis une série d’épreuves personnelles et de pertes importantes l’ont poussé à quitter l’équipe « pour raisons personnelles ».
Le programme de santé comportementale de la LNH/ALENA a ensuite pris le relais, forçant l’attaquant français à s’éloigner du hockey nord-américain pour se reconstruire en Europe, près des siens.
Son retour en 2023-2024 témoignait d’une résilience rare, mais son passage à Saint-Louis a prouvé que son histoire n’était toujours pas simple.
Texier revient aujourd’hui sur le marché comme un joueur de talent qui a survécu à bien plus que des chiffres sur une feuille de match, et c’est précisément ce mélange de fragilité et de force intérieure qui intrigue tant les équipes qui le suivent de près, Montréal en tête.
Le départ en urgence en Europe. La reconstruction lente, douloureuse, presque clandestine. Et le retour en Amérique du Nord, rempli d’espoir… puis immédiatement étouffé.
Aujourd’hui, ce que LeBrun révèle change tout : Texier a le choix. Texier peut repartir à zéro.
Texier peut décider où il veut renaître. Et si son agent hésite entre deux équipes de l’Est, on ne parle pas d’un long mystère.
Montréal fait forcément partie de ce duo final, parce qu’aucune organisation ne cherche autant un ailier polyvalent, capable d’offrir des minutes honnêtes, de tuer des punitions et d’apporter un minimum de créativité sur un bottom six qui manque de vie.
Le Canadien, en ce moment, n’a pas besoin de magie. Il a besoin de glue.
D’un gars capable de jouer intelligemment, sobrement, mais avec un petit quelque chose de plus que les joueurs qui montent et redescendent de Laval depuis trois semaines.
Et Texier, même dans ses versions les plus prudentes, offre exactement ça.
Six buts l’an dernier dans un rôle limité. Une vraie vitesse. Un tir sec. La capacité de jouer à gauche comme à droite.
Une maturité qu’il n’avait pas à 21 ans.
Et surtout : un joueur qui coûtera des peanuts. Le Canadien n’a jamais eu l’intention d’aller le chercher à 2,1 M$. Jamais.
L’organisation observe depuis des mois, attendant patiemment cette situation précise : résiliation, agent libre, nouvelle opportunité, faible coût, risque contrôlé.
Seulement voilà : il y a neuf équipes. Et deux finalistes.
Et rien n’indique que Montréal sera celui choisi. C’est là toute l’angoisse.
Montréal peut séduire sur un point : ici, Texier jouerait. Tout de suite. Sans condition.
Sans être garroché sur une quatrième ligne morte comme à St-Louis. Sans revenir en Europe pour se réhabiliter.
Sans réapprendre à respirer à travers un système qui n’a jamais su quoi faire avec lui.
Mais Montréal peut aussi faire peur : pression médiatique, impatience des partisans, environnement intense, microscope permanent.
Et un historique bien réel de jeunes joueurs écorchés par l’atmosphère locale.
Et c’est précisément ici que le parallèle avec Patrik Laine devient inévitable.
Montréal a déjà tenté le pari du joueur qui arrive ici à 26 ans avec un passé compliqué, des cicatrices invisibles et un potentiel encore intact.
On sait comment ce genre de pari peut virer d’un bord ou de l’autre.
La question devient donc brutale, mais nécessaire : est-ce que le Canadien veut réellement replonger dans ce type de dossier à haut risque, ou est-ce qu’il n’a tout simplement plus le choix, vu l’état catastrophique de son top-6 et la réalité du marché actuel?
C’est pour ça que ce dossier est fascinant. T
exier n’est pas un espoir, ni un top-six garanti. Il est un pari émotionnel, un pari humain, un pari à faible coût mais à fort potentiel si tout clique.
Il est surtout un joueur qui arrive à un moment où le Canadien cherche désespérément un peu de vie à l’aile.
Et si Pierre LeBrun dit vrai, et que Texier hésite entre Montréal et une autre équipe de l’Est, alors oui : Montréal retient son souffle.
C’est un dossier fragile, délicat, à la limite de l’intime. Un dossier qui pourrait se régler en quelques heures, ou exploser complètement.
La seule certitude, c’est que le Canadien est dans la danse.
Et quand un joueur qui a traversé l’enfer flirte avec Montréal, tout peut arriver.
À suivre ...
