Le 1er juillet 2025.
C’est la date qui pourrait bien changer à jamais la trajectoire du Canadien de Montréal. Car à partir de ce moment précis, Lane Hutson sera éligible à signer une prolongation de contrat. Une extension qui pourrait aussi bien ancrer le CH dans la stabilité que le plonger dans un gouffre salarial incontrôlable.
Et ce qui rend le tout plus terrifiant? Le contrat d’Hutson se termine… dans un an. Le compte à rebours est lancé. Et l’agent Sean Coffey le sait.
Coffey est un stratège froid, sans pitié. Il n’a rien oublié de la guerre qu’il a perdue contre Kent Hughes dans le dossier de Jacob Fowler.
Il avait juré de prendre sa revanche, et il tient aujourd’hui l’arme ultime entre ses mains : le plus grand espoir défensif du Canadien depuis Chris Chelios, un joueur maintenant couronné du Calder, adulé par la foule, et détenteur d’une saison historique de 66 points en 82 matchs.
Mais voilà que le marché de la LNH prend un nouveau virage. Et chaque nouveau contrat de vedette offensive sert de baromètre, ou de menace, pour les négociations à venir.
Mitch Marner, selon les plus récentes informations de Pierre LeBrun, serait en voie de signer un contrat de deux ans à 12 ou 13 millions $ par année, que ce soit avec Vegas, les Kings, la Caroline, Anaheim ou Dallas. (Vegas est le grand favori dans ce dossier).
Deux ans. Pas huit. Pas six. Deux ans pour garder un maximum de flexibilité, suivre l’explosion du plafond salarial, et signer un nouveau pacte encore plus lucratif à l’orée de sa trentaine.
Et ce n’est rien à côté de ce qui se trame avec Connor McDavid.
Selon les mêmes sources, McDavid pourrait signer un contrat de 7 ou 8 ans à 12 ou 13 millions $ par année dès l’ouverture du marché.
Là encore, les prétendants sont les mêmes : Los Angeles, Dallas, New York. Ce sont des machines à séduire. Des clubs où les vedettes nombreuses, et le marché, disons-le franchement, moins oppressant qu’à Montréal.
Et Kent Hughes, dans tout ça?
Il n’a pas le luxe d’attendre. Il sait que plus il tarde, plus la facture gonfle. Les rumeurs persistantes laissent entendre que le DG du Canadien serait prêt à offrir 80 millions $ sur 8 ans à Hutson, soit 10 millions $ par saison.
Un contrat gigantesque, qui ferait de Lane Hutson le joueur le mieux payé du CH, loin devant Nick Suzuki (7,875 M$) et Cole Caufield (7,85 M$). On ne compte pas le salaire de Patrik Laine (8,7 M$) car ce n'est pas Hughes qui l'a signé.
Mais pour Sean Coffey, 10 M$ par année sur huit ans, ce n’est pas un cadeau. C’est un rabais. Et c’est peut-être déjà trop tard.
Coffey étudie de très près la stratégie d’Auston Matthews, qui a signé un contrat de 5 ans à 11,64 M$ par saison, avant d’enchaîner avec un autre de 4 ans à 13,25 M$.
En misant sur des contrats à court terme, Matthews a maximisé sa valeur à chaque étape, sur fond de hausse rapide du plafond salarial.
Coffey pourrait très bien proposer un plan identique pour Hutson : 4 ans à 9, 10 ou 11 millions de dollars, pour ensuite frapper encore plus fort à 26 ans.
Un tel scénario serait un cauchemar pour le Canadien. Car au lieu de lier leur jeune étoile à long terme, ils seraient coincés avec un contrat pont à coût élevé, suivi d’une seconde négociation encore plus toxique.
C’est exactement ce que Kent Hughes voulait éviter avec Suzuki et Caufield. C’est exactement ce qu’il n’a peut-être plus les moyens d’empêcher.
La question qui brûle toutes les lèvres : est-ce que Lane Hutson veut vraiment rester à Montréal?
À première vue, oui. Il l’a dit lui-même en conférence de presse :
« Je veux être ici. C’est un endroit spécial. »
Il a vanté le leadership du groupe, le soutien des vétérans, l’ambiance du vestiaire.
Mais entre vouloir rester… et accepter un contrat sous la valeur réelle du marché, il y a un gouffre.
Et dans ce gouffre, Sean Coffey nage avec une calculatrice.
Les comparables affluent : Cale Makar a signé 6 ans à 9 M$ par saison… en 2021. Quinn Hughes a obtenu 7,85 M$. Mais ces chiffres sont devenus passés date.
Le plafond a grimpé. Les contrats explosent. Et Hutson est en position de force absolue. Il est jeune, dynamique, médiatique. Il a un trophée Calder en poche. Il a été utilisé sur la première vague d’avantage numérique dès sa première saison. Il a survécu aux séries. Il a mis Montréal à ses pieds.
Comment un agent pourrait-il justifier à son client de signer à rabais dans ce contexte?
Impossible.
Et pendant ce temps, le spectre de Nick Suzuki hante les corridors du Centre Bell. Capitaine respecté, modèle d’éthique et de discipline, Suzuki a accepté un contrat de 8 ans à moins de 8 M$ par saison. Un contrat aujourd’hui perçu comme une aubaine. Mais aussi comme une anomalie.
Si Lane Hutson perce la barre des 12 % du plafond salarial avec un contrat de 12 ou 12,5 M$ par année, que pensera Suzuki? Et surtout : que diront les autres jeunes vedettes du club qui attendent leur tour?
Le modèle salarial du CH, fondé sur l’équité et la structure, pourrait éclater en mille morceaux.
Kent Hughes est face à un dilemme impossible : payer dès maintenant un montant exorbitant pour s’assurer de la paix, ou tenter de négocier… au risque d’aggraver la tempête.
Mais la tempête, en vérité, est déjà là.
Sean Coffey tient toutes les cartes. Et il ne cherche pas un compromis. Il cherche un précédent. Il veut que Hutson soit le premier défenseur de l’histoire du Canadien à signer un contrat de plus de 100 M$. Il veut l’installer dans la légende. Il veut être celui qui a fait plier le club le plus conservateur de la ligue.
Et cette fois, contrairement au dossier Fowler, il n’a pas l’intention de perdre.
Le 1er juillet arrive.
Et pour Kent Hughes, ce ne sera pas la fête de la Confédération.
Ce sera le début d’une guerre de chiffres, d’égo et de stratégie. Une guerre où chaque jour de silence coûtera des millions. Une guerre où l’avenir du CH se jouera… à la décimale près.
Et si Hughes rate son coup?
Lane Hutson signera. Mais ce ne sera pas pour rester à rabais.
Ce sera pour régner.