Négociations entre Kent Hughes et Lane Hutson: le DG augmente officiellement son offre

Négociations entre Kent Hughes et Lane Hutson: le DG augmente officiellement son offre

Par David Garel le 2025-10-03

Le Canadien de Montréal a monté son offre. C’est maintenant officiel, confirmé par Elliotte Friedman : la dernière proposition contractuelle à Lane Hutson est de 9 millions de dollars par saison sur huit ans. 

Une hausse significative par rapport à l’offre initiale de 8,5 millions, mais une offre qui, pour plusieurs observateurs du marché, ressemble davantage à coup de relations publiques calculé qu’à une réelle tentative de clore le dossier.

Le Canadien de Montréal a monté son offre. C’est maintenant officiel, confirmé par Elliotte Friedman : la dernière proposition contractuelle à Lane Hutson est de 9 millions de dollars par saison sur huit ans. Une hausse significative par rapport à l’offre initiale de 8,5 millions, mais une offre qui, pour plusieurs observateurs du marché, ressemble davantage à un coup de relation publique calculée qu’à une réelle tentative de clore le dossier.

Par ailleurs, il ne fait aucun doute que c’est Kent Hughes lui-même, ou son entourage immédiat, qui a fait fuiter l’information vers Friedman, dans l’unique but de mettre publiquement la pression sur le joueur.

C’est une stratégie classique : contrôler le narratif médiatique pour forcer la main au clan adverse, en espérant que l’opinion publique penche du côté de la direction.

D’un côté, Kent Hughes joue la prudence. De l’autre, le clan Hutson voit le plafond salarial exploser, les comparables s’envoler, et les jeunes défenseurs comme Luke Hughes et Jackson LaCombe décrocher des contrats mirobolants dans un contexte économique très différent. Alors pourquoi se précipiter pour signer à Montréal?

La hausse du plafond salarial, qui passera à 95 millions cette année et devrait atteindre les 104 millions, puis les 113 millions d’ici 2027-2028, change complètement la donne.

Pour un joueur aussi jeune, aussi offensif et aussi central à l’avenir du CH, signer à long terme à un salaire « actuel » pourrait représenter une perte de revenus importante à long terme.

Dans ce contexte, l’offre du CH à 9 millions ne fait pas mauvaise figure en apparence. Mais elle arrive trop tard et dans un monde trop différent de celui d’il y a trois mois.

Le clan Hutson le sait. Et le risque pour le Canadien, c’est que plus le temps passe dans les négos, plus cela ouvre maintenant la porte à une guerre de chiffres bien plus dure à gagner.

Ce que Hughes propose, c’est un contrat structurant. Il veut inscrire Hutson dans sa hiérarchie salariale bien huilée.

Mais ce qu’Hutson voit, c’est un monde où des défenseurs moins mobiles, moins créatifs, moins influents, décrochent les mêmes chiffres que lui avant même qu’il n’ait eu l’occasion de dominer. Pourquoi signer à rabais?

Hutson n’a plus besoin de faire de cadeau.

C’est là tout le cœur du problème. Lorsqu’un jeune joueur signe tôt, avant même de produire à plein régime, il accepte un compromis : il sécurise sa vie financière en échange d’un rabais sur sa valeur future. Mais plus il attend, plus il réduit l’écart entre ce qu’on anticipe et ce qu’il démontre sur la glace.

Et dans le cas d’Hutson, les signes sont déjà clairs. Le CH veut signer maintenant pour éviter d’avoir à payer une deuxième saison de 60 ou 70 points. Mais chaque jour qui passe rapproche Lane Hutson d’un statut RFA redoutablement avantageux.

Il faut rappeler que contrairement à Jackson LaCombe, par exemple, Hutson n’aura pas accès à l’arbitrage salarial ni aux offres hostiles dès juillet prochain. 

Et c’est justement pourquoi Kent Hughes pensait avoir le gros bout du bâton. Mais la LNH évolue. Et dans une économie en croissance, les joueurs aussi savent quand attendre devient un pari gagnant.

Certes, Kent Hughes a dans sa poche un argument rare : la convention de retraite. Ce mécanisme permettrait à Hutson d’économiser jusqu’à 1,14 million de dollars par an en impôts, en plaçant une partie de son salaire dans une fiducie dédiée. Une manœuvre qui rend l’offre de 9 millions $ à Montréal plus compétitive que le même chiffre ailleurs.

Mais le clan Hutson ne se laisse pas impressionner si facilement. Car même avec ces économies fiscales, une offre comparable de 10 millions $ à Dallas, Vegas ou Sunrise serait plus payante net. Et surtout, en gardant son contrat ouvert jusqu’à l’été 2026, Hutson pourrait voir sa valeur réelle exploser.

C’est une question de calendrier. Car pour un joueur offensif de cette trempe, la courbe de progression des prochaines saisons est une mine d’or.

En misant sur une entente précoce à prix raisonnable, Kent Hughes tente de répéter l’exploit réalisé avec Cole Caufield (7,85M$/an) et Nick Suzuki (7,875M$/an). Mais la situation est différente.

Ni Suzuki ni Caufield n’ont négocié dans une LNH en expansion salariale. Ni Suzuki ni Caufield n’étaient des comparables directs à des défenseurs vedettes en pleine inflation.

Le pari de Hughes est donc dangereux : s’il attend trop, il risque de devoir payer Hutson au prix fort. S’il pousse trop fort maintenant, il pourrait brusquer le clan du joueur. Et dans un marché comme Montréal, où les jeunes étoiles sont souvent plus puissantes que les DG, c’est un risque difficile à encaisser.

Selon plusieurs sources dans les médias anglophones, Hutson commence à s’impatienter. Pas dans le sens d’un conflit ouvert, mais dans celui d’un joueur qui sent qu’on veut lui imposer un cadre sans lui reconnaître pleinement sa valeur.

Elliotte Friedman affirme que le CH a monté son offre parce qu’il commence à sentir la tension. Ce geste, bien que discret, révèle un changement de ton. L’équipe sent que la négociation n’est plus à sens unique. Que le joueur ne se contentera pas de « moins que les autres ».

Et surtout, que le public, les agents et les autres joueurs observent attentivement comment Kent Hughes traite son futur quart-arrière offensif. Une signature bâclée pourrait avoir des échos bien au-delà de ce dossier.

Ce qui inquiète le plus dans ce dossier, ce n’est pas seulement le contrat lui-même, mais ce qu’il représente. Si Hutson accepte 9 millions maintenant, il crée un plafond salarial informel pour les autres jeunes stars. Un chiffre qu'Ivan Demidov voudra briser, mais en ayant conscience qu'il devrait peut-être lui aussi accepter un rabais maison.

Mais si Hutson refuse? S’il attend? S’il pousse jusqu’à devenir un prétendant au trophée Norris? Alors le plafond saute. Le marché change. Et Kent Hughes devra revoir toute sa structure salariale.

Voilà pourquoi l’offre à 9 millions n’est pas simplement une tentative de conclusion. C’est une stratégie de contrôle.Un verrou mis en place pour éviter que tout le vestiaire ne parte à la hausse.

Et maintenant?

Le dossier est plus chaud que jamais. Le clan Hutson n’a pas encore répondu. Officiellement, on parle de dialogue, de respect mutuel, de négociation calme. Mais dans les faits, tout est gelé. Et chaque jour qui passe ajoute une couche de complexité.

Kent Hughes a peut-être voulu en passer une petite vite. Profiter du timing, de l’absence de levier contractuel du joueur, de l’avantage fiscal. Mais dans une LNH où les contrats de jeunes défenseurs se multiplient à 9, 10, puis bientôt11 millions, l’intelligence de Lane Hutson est peut-être de ne rien signer tout de suite.

De regarder grandir le plafond salarial. De laisser le CH tester sa propre cohérence interne. Et de revenir à la table dans quelques mois… avec 15 points en 15 matchs dans ses bagages et des arguments bien plus solides.

La question n’est donc plus de savoir si 9 millions suffisent, mais bien de savoir si ce chiffre tiendra encore debout dans six mois.

Car le vrai problème, ce n’est pas le montant offert.

C’est le moment où il est offert.