Le dossier Mason McTavish est en train de devenir l’un des plus intrigants de l’été 2025.
Tandis que les amateurs rêvaient d’une offre hostile du Canadien de Montréal pour le jeune centre des Ducks d’Anaheim, une stratégie plus subtile semble être en train de se dessiner dans les coulisses.
Car même si McTavish n’est toujours pas signé, Kent Hughes ne semble pas vouloir se diriger vers un affrontement juridique et médiatique avec Anaheim.
Le Tricolore et les Ducks discuteraient activement d’un échange, évitant ainsi le théâtre d’une offre hostile.
Pourquoi? Parce que Pat Verbeek, le DG des Ducks, a lui-même créé une congestion monstre à la position de centre, en offrant un contrat de 3 ans et 7 millions de dollars à Michael Granlund.
Avec ce geste, Anaheim a officialisé un surplus. Un surplus qui place Mason McTavish dans une zone grise, mais surtout, qui fait de Ryan Strome une cible logique pour être sacrifié.
Regardons la profondeur actuelle d’Anaheim au centre :
Léo Carlsson : le futur de la concession. Intouchable.
Mason McTavish : toujours sans contrat. Mais intouchable.
Ryan Strome : 2 ans à 5 M$ par saison.
Ryan Poehling : acquis récemment, contrat abordable. Pat Verbeek a déjà affirmé que Poehing allait être le 4e centre pou la prochaine saison.
Mikael Granlund : fraîchement signé à gros prix.
Cinq centres pour quatre postes. Quelque chose doit céder. Et ce quelque chose pourrait être Ryan Strome, un vétéran encore utile, mais dépassé par la vague jeunesse.
Le Canadien pourrait donc profiter du contexte pour mettre la main sur un centre expérimenté, capable d’évoluer dans un rôle de soutien derrière Nick Suzuki et Kirby Dach.
Ou tout simplement capable de jouer sur le 2e trio si Dach "choke sa vie" encore.
Car on ne se mentira pas : même si on rêve de Mason McTavish, la réalité est que Kent Hughes ne veut pas hypothéquer ses choix au repêchage 2026 et 2027 en lançant une offre hostile. Le prix serait énorme. Il n'a pas la place sur sa masse salariale.
Malgré l’intérêt évident que représente Mason McTavish, un centre complet de 21 ans qui a amassé 52 points la saison dernière, soit un de plus que Juraj Slafkovsky au même âge, Kent Hughes ne semble pas prêt à franchir le pas d’une offre hostile.
Et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, le DG du Canadien reste réticent à créer un précédent salarial qui pourrait déstabiliser l’écosystème de l’équipe.
Offrir 9 millions par saison à McTavish, le strict minimum pour espérer faire réfléchir les Ducks, signifierait dépasser les salaires de Cole Caufield (7,85 M$) et de Nick Suzuki (7,875 M$), les deux visages de la reconstruction.
Ce geste, aussi audacieux soit-il, enverrait un mauvais message. Ensuite, il faut comprendre que malgré leur surplus de centres, les Ducks d’Anaheim vont dans la bonne direction.
Avec une amélioration de 21 points au classement la saison dernière, l’état-major croit dur comme fer que la courbe ascendante portera bientôt ses fruits.
Pourquoi laisseraient-ils partir un jeune prodige comme McTavish, à moins d’y être contraints par une offre absurde? Voilà pourquoi, malgré les murmures dans les coulisses, l’option de l’offre hostile semble plus un rêve que la réalité.
Mais Strome? Il ne coûterait presque rien.
Rappelons que Ryan Strome a été un choix de première ronde (5e au total) en 2011. S’il n’a jamais atteint le statut de supervedette, il a tout de même amassé 480 points en 860 matchs dans la LNH.
Un centre responsable, capable d’évoluer sur un deuxième ou troisième trio, et qui a connu trois saisons consécutives de 41 points à Anaheim.
À New York, il avait amassé 59, 49 et 54 points avant de rejoindre les Ducks. Pour un contrat de 5 M$ par année, c’est très raisonnable.
Parce que soyons honnêtes : même si Mason McTavish représente le rêve, le Canadien n’est pas en position de guerre pour soumettre une offre hostile au moment où l'on se parle.
Dans les bureaux de la direction, on ne se fait pas d’illusions : McTavish ou pas, il faut renforcer le centre. Kent Hughes veut bâtir une ligne de centre profonde, physique, responsable.
Lors de son point de presse suivant l’annonce des acquisitions de Zachary Bolduc et Samuel Blais, le directeur général du CH a admis que l’équipe n’était pas encore complète.
Oui, Bolduc peut jouer au centre, et oui, Ivan Demidov pourrait être muté au milieu à long terme, mais rien de tout cela ne comble le vide immédiat laissé derrière Kirby Dach.
Hughes a juré qu’il continuerait à passer des appels, qu’il ne fermerait aucune porte, et qu’il souhaitait trouver un vétéran capable d’assurer la transition jusqu’à l’arrivée de Michael Hage dans la LNH.
C’est la première fois depuis longtemps que le DG parle aussi franchement d’un besoin évident. L’objectif est clair : éviter une répétition du scénario 2023-2024 où la perte d’un seul centre faisait dérailler toute la structure de l’équipe. En attendant, le téléphone chauffe.
Et Ryan Strome, bien que déchu de son rang de top 6 indiscutable, a tout de l’option parfaite pour venir stabiliser une formation jeune et instable.
L’ironie, c’est que McTavish et Strome représentent les deux extrêmes du plan Hughes. McTavish, c’est l’audace, la jeunesse, l’investissement.
Strome, c’est la prudence, la transition, l’équilibre. Et dans les faits, c’est probablement le second qui a le plus de chances de porter l’uniforme du Canadien à court terme.
Il ne faut pas sous-estimer l’influence de l’arrivée de Noah Dobson et Zachary Bolduc dans le virage stratégique du Canadien.
Ces deux ajouts renforcent la structure à long terme. Ils permettent à Hughes de ne pas paniquer. De prendre son temps. D’éviter les coups d’éclat désespérés.
Anaheim trop ce centres.
À Kent Hughes d'en profiter.