La transaction du contrat de Carey Price a fait sauter un verrou financier à Montréal… et fait trembler un autre marché: Nashville.
Pourquoi? Parce que l’espace désormais disponible chez le Canadien (environ 4,58 M$) équivaut presque au dollar près le salaire de Ryan O’Reilly (4,5 M$).
Ajoutez à cela que le vétéran n’a aucune clause pour bloquer un mouvement, qu’il est signé pour encore deux saisons, et vous obtenez une rumeur qui prend de l’ampleur d’heure en heure.
À 34 ans, O’Reilly n’est pas encore passé date. C’est un champion de la Coupe Stanley, un centre complet, fiable, qui gagne ses mises au jeu, stabilise sa zone et nourrit ses ailiers sans ego.
Exactement le profil que Martin St-Louis réclame pour un vestiaire jeune. Avec Ivan Demidov et Patrik Laine ou Zachary Bolduc à l’aile, O’Reilly devient le centre parfait : il calme le jeu quand ses ailiers sont trop "crinqués" offensivement et oublient la défense, accélère quand il faut frapper, et sert de barrière aux élans créatifs des jeunes.
Dans les situations spéciales, il est un atout double : fiable en infériorité numérique, efficace sur la deuxième vague du jeu de puissance, capable de s’installer au point de mise au jeu pour gagner la possession. Pas besoin de le « protéger »; c’est lui qui protège les autres.
Sur l’horizon du CH se dessine Michael Hage. Mais brûler des étapes pour installer un espoir au centre du deuxième trio, c’est courir au-devant des ennuis.
Deux ans de O’Reilly offrent un pont: le temps de faire mûrir Hage, de laisser Kirby Dach revenir à son rythme, et d’éviter de surcharger Nick Suzuki.
Pourquoi Nashville écouterait?
Les Predators flirtent avec une reconfiguration, pour ne pas dire une reconstruction.
O’Reilly conserve une grande valeur… mais c’est justement pour ça que Barry Trotz pourrait encaisser maintenant si l’offre coche ses cases.
Or, à Nashville, un nom revient sur toutes les lèvres : Owen Beck. Le directeur général adore son profil: sens du jeu sur 200 pieds, responsabilité, sérieux dans les détails.
À quoi ressemble une offre réaliste?
Kent Hughes ne cèdera ni ses joyaux, ni son plan. Mais il peut assembler une offre sans renier son futur. Trois principes:
Ne pas hypothéquer 2026: l’organisation protège son premier choix d’un repêchage jugé exceptionnel.
Inclure un centre d’avenir crédible pour les Preds: c’est là que Beck devient la clé.
On pourrait aussi ajouter un défenseur gaucher tellement la congestion est intense. Les Predators de Nashville aimeraient beaucoup le profil de Jayden Struble.
Beck + Struble + un choix conditionnel tardif (qui grimpe si O’Reilly atteint certains plateaux);
Ou, comme Martin St-Louis adore le profil de Jayden Struble, on pourrait avoir une 2e offre:
Beck + un choix de 2e tour 2026, sans toucher aux intouchables.
L’idée n’est pas de « gagner la transaction sur papier », mais de gagner le centre de la glace au quotidien à partir d’octobre.
Les effets immédiats à Montréal seraient incroyables.
Duo de centres solide: Suzuki - O’Reilly donne une structure claire.
Demidov et Laine ou Bolduc mieux encadrés: un centre qui lit vite, appuie bas, remet la rondelle de façon propre, c’est l’assurance de transformer des entrées de zone en occasions.
Gestion des minutes: O’Reilly absorbe les mises au jeu défensives et libère Suzuki pour des départs en zone offensive et des missions offensives pures.
Vestiaire: O’Reilly incarne la sobriété et la maturité gagnante. Dans une équipe où l’ambition grimpe, un modèle de préparation et de constance vaut autant qu’un but, surtout avec une telle jeunesse dans la chambre.
Les risques sont présents, mais ils sont assumables:
Âge (34) : vrai… mais son jeu repose sur la tête et les mains, pas sur l’explosivité. Sa valeur ne s’évapore pas en une nuit.
Coût en actifs : Beck est un bon jeune. Mais il ne deviendra jamais un 2e centre. Entre espérer qu’il devienne un 3C ou un 4C et obtenir un 2C, le Canadien tranche pour le présent sans toucher à ses pierres angulaires. Surtout que Beck a été proposé aux Islanders dans la transactions pour Noah Dobson, mais Mathieu Darche a préféré Emil Heineman.
Place pour Hage : précisément, le contrat d’O’Reilly se termine quand Hage sera prêt. Le timing colle.
Pourquoi c’est maintenant?
La sortie du contrat de Price laisse 4,58 M$: ce n’est pas un hasard si l’on parle d’O’Reilly à 4,5 M$. Le puzzle est tout simplement parfait.
Vous cherchez un deuxième centre abordable, sans clause, encore productif, disponible pour deux ans? Il y en a un, et il répond au nom de Ryan O’Reilly.
Ce vestiaire a grandi l’an dernier. Il a goûté au sérieux, à la responsabilité mutuelle. O’Reilly s’insère dans cette culture sans l’écraser: il l’augmente.
On ne lui demande pas d’être une superstar; on lui demande d’être ce qu’il est depuis toujours: le centre qui fait gagner les détails.
Et pour Nashville, c’est l’occasion de se rajeunir avec un centre d’avenir qu’adore leur DG, plus un actif défensif où Montréal a de la marge ou un 2e choix qui alimente leur relance, tout en respectant O’Reilly en l’envoyant vers un rôle central dans une grande ville de hockey.
Ce n’est pas un feu d’artifice. C’est mieux que ça: c’est logique. Le salaire cadre, la durée cadre, le besoin est criant, le partenaire est cohérent, et le coût, s’il demeure mesuré, est le prix d’un vrai pas en avant.
Si Kent Hughes veut solidifier son centre dès maintenant sans brûler l’avenir, Ryan O’Reilly est la réponse la plus sensée sur le marché.
Et c’est exactement pour ce genre d’opportunité que le Canadien s’est arraché du casse-tête Carey Price...