Il était censé être oublié, relégué dans la catégorie des indésirables. Un contrat devenu encombrant, un salaire devenu dérangeant. Mais voilà que Josh Anderson revient au centre de la table.
Et cette fois, ce n’est plus pour équilibrer un possible échange avec Sidney Crosby. C’est pour quelque chose de plus accessible… mais tout aussi explosif : Noah Dobson.
Dans les coulisses, tout le monde sait ce qui se trame. Le Canadien veut Dobson. Le défenseur droitier élite des Islanders est n'a jamais été aussi proche de Montréal, lui qui continue de clamer que son choix numéro un est le CH.
Et pour l’obtenir, il faudra non seulement céder un espoir majeur, David Reinbacher en tête, un ou des choix ou Logan Mailloux, un joueur établi percutant mais aussi équilibrer les masses salariales.
Et c’est là que le nom de Josh Anderson refait surface.
Avec son contrat de 5,5 millions $ par saison jusqu’en 2027, Anderson représente une charge lourde pour un joueur qui a produit 15 buts et 27 points cette saison. Mais dans le cadre d’une transaction envoyant Dobson à Montréal. ce même contrat devient un outil.
Noah Dobson demande un contrat de 10 à 11 millions $ par saison sur huit ans. S’il débarque à Montréal, il deviendra immédiatement le joueur actif le mieux payé de l’équipe, dépassant Patrik Laine, Nick Suzuki et Cole Caufield.
Le CH ne peut pas absorber ce genre de salaire sans se débarrasser d'un contrat. Et Josh Anderson est la pièce logique à bouger.
Déjà, dans les scénarios évoqués autour de Crosby, son nom revenait sans cesse pour stabiliser l’échange. Il en va de même ici. Si Reinbacher, Beck, ou même Mailloux prennent le chemin de Long Island, il faudra qu’Anderson les accompagne.
Ce qui rend l’idée encore plus sensée, c’est le style de jeu d’Anderson… et le coach qui l’attend à bras ouverts.
Patrick Roy adore les guerriers. Il veut de la robustesse, de l’intensité, du chaos contrôlé sur le bord de la bande. Et Josh Anderson coche toutes les cases.
Dans un système où Roy cherche à entourer Matthew Schaefer avec de la sécurité physique, dans un vestiaire qui aura besoin de leaders de guerre pour protéger le premier choix au total, Anderson devient le joueur rêvé.
Il frappe. Il fonce. Il parle peu, mais il cogne fort. C’est un joueur de séries. Un ailier droit typique de la vieille école.
Ce n’est pas un marqueur naturel, mais il peut réveiller une équipe. Et dans un club comme les Islanders, qui veut rétablir son identité, c’est exactement le genre de profil qu’on insère dans un top-9 sans se poser de questions.
Il ne faut pas oublier que Josh Anderson a déjà été fortement convoité. Il y a deux ans, les Capitals de Washingtonétaient prêts à offrir un choix de première ronde, un espoir et un vétéran, pour l’obtenir à la date limite des transactions.
Hughes a dit non.
Plus récemment, Frank Seravalli a affirmé que Washington était toujours prêt à offrir un choix de deuxième ronde, à condition que le CH retienne du salaire.
En séries, contre les Caps justement, Anderson a rappelé à tout le monde ce qu’il sait faire : du hockey de séries. Il a tenu tête à Tom Wilson, dominé physiquement, et démontré pourquoi il a encore une vraie valeur sur le marché.
Et cette valeur, aujourd’hui, pourrait servir à faire passer une transaction vers Dobson de “compliquée” à “réalisable”.
Avec une masse salariale projetée à 90,9 millions $, le Tricolore est à seulement 4,6 M$ du plafond. Et ce, sans même avoir signé les jeunes comme Heineman, Struble, Dobes, ni fait de place pour Reinbacher.
Ajoutez Dobson à 10,5 M$, et le château de cartes s’effondre.
Carey Price (10,5 M$), Patrik Laine (8,7 M$), Suzuki (7,875 M$), Caufield (7,85 M$), Slafkovsky (7,6 M$), Gallagher (6,5 M$), Guhle (5,5 M$), Anderson (5,5 M$)… le haut de la pyramide est congestionné.
Et si Reinbacher est échangé, cela libère un poste dans l'organigramme, mais pas de salaire.
Josh Anderson, lui, règle deux problèmes :
Il équilibre le contrat de Dobson dans une transaction.
Il libère de l’espace sous le plafond, à court et moyen terme.
Et ce n’est pas seulement les Islanders qui observent.
Dans cette optique, Anderson devient une pièce d’échange stratégique, pas seulement un passif. Il a de la valeur.
La situation est tendue. Et tout le monde le sait. Josh Anderson a une clause de non-échange partielle à cinq équipes.S’il refuse une transaction, il pourrait bloquer un "deal" majeur. Mais jusqu’ici, aucun obstacle n’a été signalé.
Il est devenu père récemment. Il aime Montréal. Mais il est aussi lucide. Il sent le vent tourner. Il voit son nom circuler. Et il sait qu’il est devenu “le contrat à déplacer” pour ouvrir les grandes portes.
Surtout, il sait que Patrick Roy serait le coach parfait pour lui.
Josh Anderson vit peut-être ses derniers jours avec le Canadien. Et pour une fois, ce n’est pas parce qu’il déçoit. C’est parce que c’est maintenant ou jamais pour que Kent Hughes passe à l’action.
Si Dobson arrive, Reinbacher part. Et Josh Anderson suit. C’est le seul moyen logique de faire entrer un contrat de 10 millions $ sans faire exploser la masse. C’est le seul nom qui donne du muscle et de l’intensité à Patrick Roy sans qu’il en coûte une autre pièce d’avenir.
Dans une ligue obsédée par les statistiques avancées, Josh Anderson est encore ce joueur qui fait peur, qui frappe, qui change un match par instinct.
Et ça, ça a encore une valeur. Une vraie.
Alors qu’il s’entraîne, qu’il soulève sa fille dans ses bras, qu’il pense à la prochaine saison… il doit se demander : est-ce que je serai encore ici?
Et pendant ce temps, Kent Hughes regarde sa montre. Parce que le train Dobson ne passera pas deux fois.
Et Josh Anderson? Il pourrait bien en être le billet d’entrée.