Négociations Montréal-New York: Patrick Roy attend Logan Mailloux

Négociations Montréal-New York: Patrick Roy attend Logan Mailloux

Par David Garel le 2025-06-20

C'est désormais officiel : Noah Dobson est sur le marché des transactions.

Elliotte Friedman l’a confirmé, et le ton a changé du tout au tout dans les bureaux de la LNH. Mathieu Darche, nouveau DG des Islanders de New York, ne veut plus tourner autour du pot. Dobson est disponible.

Et le Canadien de Montréal est, pour la première fois en plusieurs années, dans une position unique pour frapper un coup de circuit historique.

La situation est claire : Noah Dobson, défenseur québécois de 25 ans, ancien choix de première ronde, a demandé un contrat long terme avoisinant les 11 millions de dollars par saison et il n'en est pas question 

Le hic? C’est que Dobson n’a pas fait cette demande par hasard. Il ne veut pas rester à Long Island. Le torchon brûle avec Patrick Roy.

Depuis que Patrick est débarqué derrière le banc, Dobson est méconnaissable. Moins utilisé, relégué parfois à des minutes de deuxième paire, critiqué publiquement… il en a assez. Il veut une nouvelle ville. Un nouveau départ. Un vestiaire qui le respecte. Et surtout, un entraîneur qui lui fait confiance.

Noah Dobson ne s’est pas battu pendant cinq ans pour devenir un défenseur top 10 de la LNH afin de redevenir un simple soldat.

Avant l’arrivée de Roy, Dobson avait connu la meilleure saison de sa carrière : 70 points, une présence constante sur le premier avantage numérique, des minutes à haute intensité chaque soir. Mais avec Roy? Tout s’est effondré. La relation est cassée.

Et Dobson l’a compris : s’il veut s’épanouir, ce sera ailleurs.

C’est là que le Canadien entre en scène. Montréal a besoin d’un quart-arrière pour le futur. Logan Mailloux n’est pas prêt (et ne le sera peut-être jamais à Montréal). Reinbacher a encore besoin de temps dans la ligue américaine.

Et le CH peut payer.

Mathieu Darche veut un jeune défenseur droitier dans la transaction. Un défenseur capable, un jour, d’animer un avantage numérique. Logan Mailloux entre dans ce moule. Il est exactement ce type de joueur. Mais soyons clairs : Mailloux ne suffit pas. Il faudra plus. Bien plus.

Les choix 16 et 17? Assurément. Peut-être même un choix conditionnel de 2026 si Dobson signe une prolongation avec le CH. Et il faudra d'autres éléments vu que le repêchage de cette année est très faible selon les recruteurs.

Mais ce que Darche veut, ce que Roy exige, c’est un retour qui leur donne une raison de se justifier. Parce qu’ils savent que perdre Dobson sera vu comme une catastrophe. Il faut alors qu’ils puissent dire :

« Nous avons reçu un package complet. »

Mais une ligne est tracée : Cole Caufield est intouchable. Darche le veut. Hughes refuse. Et là commence la partie d’échecs.

Le CH a une fenêtre. Une toute petite. Mais une fenêtre.

Dobson a joué dans la LHJMQ. Il connaît le marché. Il sait qu’à Montréal, il sera une star. Il sait aussi que Martin St-Louis saura lui faire confiance. Qu’il retrouvera du plaisir. Qu’il sera chéri par les partisans.

Et surtout : le CH a les moyens. Pas besoin de vider l’alignement. Pas besoin de toucher à Demidov, ni à Hutson. Pas besoin d’aller chercher un vétéran surpayé. Non. Dobson est là. Disponible. À portée de main.

Mais tout peut basculer.

Si Hughes hésite trop, Darche pourrait aller voir ailleurs. Toronto, Calgary et Columbus font partie des équipes intéressées. 

Pour Calgary, pas question de sacrifier Zayne Parekh, le défenseur droitier sélectionné 9e au total en 2024. Alors qu'avec Logan Mailloux et les choix 16-17, le CH peut se permettre d'être ingénieux dans ses offres. 

Et c’est là que le mot "offre hostile" commence à circuler.

Parce que Dobson est joueur autonome avec compensation. Parce qu’il a changé d’agent. Et parce que si personne ne paye le prix que Darche veut, le CH pourrait contourner la négociation et déposer une offre.

Selon la grille de compensation 2025, toute offre dont la valeur annuelle moyenne se situe entre 9 361 456 $ et 11 701 820 $ oblige l’équipe qui soumet l’offre à céder :

Deux choix de première ronde.

Un choix de deuxième ronde.

Un choix de troisième ronde.

C’est énorme. Mais c’est aussi une façon d’acquérir un défenseur élite de 25 ans sans céder ni Cole Caufield, ni Juraj Slafkovsky. Ce qui, dans le contexte actuel du Canadien, a une valeur inestimable.

Les Islanders disposent alors de sept jours pour égaler l’offre. Si elle l’égale, le joueur reste avec son club d’origine, sous les mêmes modalités.

Si elle refuse, elle le perd sans compensation directe, mais empoche les quatre choix de l’équipe fautive. Cela signifie que le CH devrait avoir ses propres choix de 1re, 2e et 3e ronde disponibles (pas des choix acquis par échange), ce qui est actuellement le cas.

On comprend donc pourquoi Mathieu Darche ne dort plus la nuit. Il sait que Kent Hughes possède les munitions pour déposer une telle offre.

Il sait aussi que si le Canadien la présente, il n’aura probablement pas les moyens de l’égaler. Dobson ne veut plus jouer pour Patrick Roy, refuse un pont salarial à 8 ou 9 M$, et flirte avec l’idée de changer complètement d’environnement.

Dans les faits, une offre hostile à 11 M$ par année pendant 7 ans serait peut-être la seule façon d’obtenir Dobson sans sacrifier un attaquant établi comme Cole Caufield.

Mais attention : une offre hostile ferme définitivement la porte à un dialogue. Elle crée une tension directe entre les deux organisations.

Ce serait un acte de guerre envers un jeune DG québécois en pleine reconstruction, qui aurait peut-être préféré négocier une transaction à l’amiable avec Hughes.

Mais si Darche joue au plus fort, il risque de tout perdre. Et si Hughes attend trop, il risque que Dobson parte ailleurs.

C’est maintenant ou jamais.

Le ciel du marché des transactions vient de s’ouvrir au-dessus du CH. Et cette fois, il ne s’agit pas d’un projet, d’un pari, d’un jeune à développer. Il s’agit d’un joueur prêt. Maintenant.

Dobson est un pilier. Il est la fondation manquante. Et il est disponible.

La seule question, c’est : Kent Hughes aura-t-il le courage de payer le prix? Ou va-t-il, encore une fois, regarder passer la chance d’une génération?

À suivre. Mais la bombe est lancée.