Le message est clair. Nick Suzuki n’a pas besoin de le crier sur tous les toits, mais il l’a dit entre les lignes. Son vestiaire ne veut rien savoir de la vente de Kent Hughes.
Alors que la date limite des transactions approche à grands pas, que le téléphone du DG du Canadien doit surchauffer à force de recevoir des appels sur Jake Evans, Joel Armia, Christian Dvorak et David Savard, Nick Suzuki, lui, ne veut pas entendre parler de vente de feu.
« On est une équipe affamée, on veut prouver qu’on est une bonne équipe dans cette ligue. On veut le prouver à nous-mêmes et aux autres. »
Traduction : “Kent, garde tes mains loin du vestiaire, on s’occupe du reste.”
Un vestiaire qui refuse d’être une marchandise
À voir la manière dont le Canadien joue ces derniers temps, difficile de croire que ce club était censé être en mode reconstruction passive.
Cinq victoires de suite en jeu, une attaque qui explose, une défense qui se resserre… et un groupe qui refuse d’être démantelé.
Mais voilà, dans la LNH, l’illusion de grandeur ne suffit pas. Kent Hughes est là pour gérer une équipe à long terme, pas pour jouer aux pompiers avec un club qui croit un peu trop en lui-même.
Suzuki, lui, voit les choses autrement.
« Continuer à gagner, c’est ce qui bâtit notre confiance les uns envers les autres. Il y a encore beaucoup de gros matchs à venir, et on doit être prêts pour ça. »
Ce n’est pas un cri du cœur, c’est un cri de guerre. Pas question de laisser Hughes et Gorton réduire cette équipe à un simple projet en chantier. Pas tant qu’il reste de l’espoir.
Le Canadien n’est pas censé être une menace. Il est censé être en mode développement, à la recherche de son identité, à préparer l’arrivée des futures pièces du casse-tête.
Mais expliquez donc ça à Suzuki et ses soldats, parce qu’eux jouent comme si les séries étaient une évidence.
L’effort collectif est là. La mentalité est là. La hargne est là. Mais surtout, l’attitude est là.
« Notre style de jeu est conçu ainsi. On met beaucoup de pression en échec avant, on veut forcer les autres équipes à commettre des erreurs. »
Suzuki n’a pas besoin d’expliquer que c’est ce genre de mentalité qui transforme une équipe moyenne en équipe dangereuse. Sauf que cette équipe, dans 48 heures, pourrait ne plus être la même.
Kirby Dach, l’absence qui pèse sur le plan de match
On peut parler de résilience, de combativité, de refus de mourir, mais il y a une réalité que personne ne peut ignorer : cette équipe a un trou énorme au centre.
Et Suzuki le sait. Il en parle, mais avec ce mélange de respect et d’amertume.
« On se sent terriblement mal pour lui. Avoir deux saisons de suite comme ça, c’est difficile mentalement. On veut être là pour le soutenir et l’aider à revenir en force l’an prochain. »
Traduction : “On a beau vouloir se battre, mais en ce moment, on a un trou béant dans notre alignement.”
Le CH joue bien, mais Kent Hughes n’est pas dupe. Le plan à long terme doit passer par un vrai deuxième centre. Et ce n’est pas Suzuki qui va nier l’évidence.
Nick Suzuki n’est plus ce jeune capitaine en apprentissage. Il est devenu un leader incontestable. La preuve? Il parle comme un capitaine qui veut protéger son vestiaire.
« Je me sens plus confiant chaque année. L’équipe progresse, ça m’aide à jouer mon jeu et à produire autant que possible. C’est un bon processus pour nous tous. »
Suzuki est dans son rôle. Il défend ses gars, il porte la voix du vestiaire. Il envoie un message à Kent Hughes : “On n’a pas besoin de sauvetage, on est prêts.”
Mais dans 48 heures, il pourrait perdre quelques soldats au combat. Et ça, peu importe combien il essaie de le nier, il n’a aucun contrôle sur ce qui s’en vient.
Kent Hughes va-t-il écouter son capitaine?
La question se pose : Kent Hughes va-t-il respecter l’ADN de cette équipe et la laisser aller jusqu’au bout? Ou va-t-il suivre son plan initial et démanteler les morceaux qu’il peut encore échanger?
Suzuki ferme la porte, mais Hughes détient les clés.
Si les joueurs veulent prouver qu’ils méritent d’être conservés, il ne leur reste qu’une seule option : gagner. Et vite.
À suivre ...