Cauchemar pour Nick Suzuki: Pierre LeBrun annonce la pire nouvelle

Cauchemar pour Nick Suzuki: Pierre LeBrun annonce la pire nouvelle

Par David Garel le 2025-11-11

Mauvais timing: Nick Suzuki connaît son pire match au pire moment.

Alors que Doug Armstrong, directeur général d’Équipe Canada, était présent au Centre Bell pour évaluer les candidats potentiels en vue des Jeux olympiques de 2026, Nick Suzuki a connu son moins bon match de la saison.

Dans une soirée où tout allait de travers pour le Canadien de Montréal, le capitaine a semblé vidé, lent, hésitant… au moment précis où il devait briller.

Un désastre collectif, mais une conséquence individuelle.

Oui, tout le monde a mal paru. Samuel Montembeault, encore une fois, a livré une performance indigne d’un gardien aspirant au statut de numéro un dans la LNH. Quatre buts sur 25 tirs, dont un cadeau empoisonné sur le bâton de Kevin Fiala. Une séquence qui a coupé les jambes de toute l’équipe. 

Défaite de 5-1. Mais si la faute collective est évidente, les regards se sont tournés vers Suzuki, parce que ce match comptait plus que les autres.

Devant Armstrong, mais aussi Julien Brisebois, DG adjoint de Hockey Canada, le capitaine devait prouver qu’il méritait sa place dans la hiérarchie olympique. Au lieu de ça, il a offert sa prestation la plus terne de la saison.

Le trio Suzuki–Caufield–Slafkovský, habituellement le moteur offensif du club, a été méconnaissable. Aucune fluidité, aucun synchronisme, aucune menace réelle.

Slafkovský a semblé déconnecté, Caufield frustré, et Suzuki, visiblement blessé, n’a jamais réussi à imposer son rythme. Le Canadien a été dominé dans toutes les zones, et ce, face à un adversaire pourtant prenable.

Le résultat ? Un naufrage collectif, mais un échec personnel qui pourrait avoir des conséquences symboliques à long terme pour Suzuki.

Or, le verdict du match ne joue pas en faveur du capitaine montréalais. Après un début de saison où il figure dans les conversations pour le trophée Selke, Suzuki a été en perte de vitesse tout le match.

Quelques jours plus tôt, Sportsnet publiait un article détaillant à quel point Suzuki était devenu le favori précoce pour le trophée Selke, soulignant ses statistiques de fer à cinq contre cinq (seulement quatre buts alloués en plus de 200 minutes, une série de 12 matchs avec au moins un point, et une domination des batailles de rondelle dans le coin.

Ce soir, il termine sa soirée avec un différentiel de 0. Aucun désastre. Mais il était trop effacé pour une "prestation olympique".

Le pire, c’est que tout ça survient au moment exact où la conversation nationale bascule vers la jeunesse.

Depuis deux semaines, les médias anglophones du pays, de Pierre LeBrun à Elliotte Friedman, ne parlent plus que de Macklin Celebrini et Connor Bedard comme les visages de la nouvelle génération canadienne.

LeBrun affirme même que Celebrini a tassé Suzuki pour le moment.

Après une réunion marathon de neuf heures à Toronto, où Doug Armstrong et son groupe de dirigeants (Julien BriseBois, Kyle Dubas, Don Sweeney, Jim Nill, Ryan Horton et Ryan Getzlaf) ont réduit la liste de 90 à environ 35 à 40 joueurs, LeBrun a livré la mise à jour la plus inquiétante possible pour les partisans du Canadien de Montréal.

« Doug Armstrong m’a confirmé lundi qu’après cette longue réunion, la liste de l’équipe canadienne était désormais réduite à 35 ou 40 noms, » a expliqué LeBrun.

« Et quand on parle de Macklin Celebrini et de Connor Bedard, Armstrong voulait d’abord voir ces deux jeunes faire un gros pas dans leur jeu avant la saison. »

« À la fin de la journée, je ne pense pas que l’équipe canadienne pourra prendre les deux, »

« Peut-être un seul, mais pas les deux. Et en ce moment, je mettrais Celebrini un peu plus haut que Bedard. »

Ce commentaire est une bombe pour les cercles de sélection. Parce qu’il signifie une chose : Celebrini n’est plus un invité à la table, il est assis dessus. Et s’il entre, quelqu’un devra sortir.

Et si Bedard est menacé, Nick Suzuki l'est aussi.

Il faut comprendre le contexte : cette réunion de neuf heures à Toronto marquait le premier véritable tri de la direction olympique. On ne parle plus d’un bassin de talents large et théorique, mais d’un noyau resserré.

Et dans ce noyau, chaque performance compte. Armstrong, épaulé par BriseBois et Dubas, veut bâtir une équipe équilibrée entre jeunesse et expérience.

C’est pour cela que les mots de LeBrun sont si lourds :

« La raison pour laquelle Armstrong a abaissé la liste, c’est qu’à partir de maintenant, quand les dirigeants iront voir des matchs d’ici au 31 décembre, ils veulent concentrer leurs observations sur ces 35 à 40 joueurs. »

Chaque match sera vu, décortiqué, commenté. Et chaque soirée ratée, comme celle de cette semaine, pèsera lourd.

C’est la différence entre être dans la “conversation” et être dans la sélection finale.

Crosby, déjà, avait enflammé le débat en disant que Celebrini « méritait d’être dans la conversation ». Et maintenant, avec Bedard qui empile les buts à Chicago et Celebrini qui s’impose comme un prodige à San Jose (21 points en 14 matchs), l’attention médiatique a définitivement glissé vers l’avenir.

Dans ce contexte, Suzuki n’avait pas droit à l’erreur. Il devait montrer qu’il pouvait être le capitaine fiable et mature du groupe, celui qui stabilise une formation remplie de jeunes vedettes offensives.

Au lieu de cela, il a offert son match le plus effacé de la saison.

Ceux qui suivent de près le Canadien le savent : Suzuki joue blessé. Rien de dramatique, mais assez pour altérer sa mobilité.

Le problème, c’est que les dirigeants d’Équipe Canada ne jugent pas les excuses. Ils jugent les résultats. Et dans un tournoi olympique où chaque décision est analysée, un joueur doit être perçu comme dominant, pas diminué.

On espère qu'Armstrong a lu le portrait élogieux de Sportsnet, publié quelques jours plus tôt, où l’on expliquait que « le Canadien souffre dès que Suzuki quitte la glace » et que « son influence structurelle est inégalée chez les attaquants canadiens ».

Le scénario devient encore plus inquiétant quand on ajoute le facteur symbolique : Crosby, Armstrong, LeBrun et tout l’appareil de Hockey Canada se tournent vers les deux nouveaux visages du hockey canadien: Bedard et Celebrini.

Rien n’est perdu, mais tout est fragile

Soyons clairs : une soirée ratée ne fait pas une saison. Suzuki reste un centre d’élite, un meneur, un joueur d’impact qui continue d’afficher 1,25 point par match et un différentiel positif dans toutes les situations. Mais dans le monde hypercompétitif d’Équipe Canada, où chaque performance compte, il vient de se tirer une balle dans le pied.

Les prochains matchs seront cruciaux.

Parce qu’au-delà du Selke, Suzuki joue pour son image nationale.

Et si Doug Armstrong est reparti du Centre Bell avec plus de questions que de certitudes, une chose est sûre : le capitaine du Canadien n’aura plus droit à un autre faux pas.

Le timing, en ce moment, est tout simplement impitoyable.