Nick Suzuki : un message qui ne passe pas dans le vestiaire

Nick Suzuki : un message qui ne passe pas dans le vestiaire

Par André Soueidan le 2024-12-03

Dans les hauts et les bas d’une saison en montagnes russes, une inquiétude commence à sourdre au sujet du capitaine des Canadiens, Nick Suzuki.

Ce n’est pas son talent ou son effort qu’on remet en question, mais bien sa capacité à rallier une équipe qui peine à maintenir sa cohésion.

Alors que l’équipe s’apprête à affronter les Islanders, les propos de Suzuki, bien qu’empreints de leadership, ne semblent plus résonner avec autant de force dans le vestiaire.

« On doit apprendre de nos erreurs et rester concentrés sur 60 minutes », a insisté Suzuki avant le match.

Une déclaration juste, mais qui s’est transformée en refrain lassant, répétée à chaque revers.

Le capitaine veut bien y croire, mais les résultats sur la glace racontent une tout autre histoire.

Entre les erreurs défensives criantes, les baisses de régime en troisième période et l’incapacité à exécuter des jeux simples en avantages numériques, il devient évident que ce discours, aussi sincère soit-il, ne trouve plus l’écho espéré chez ses coéquipiers.

Ce problème est d’autant plus alarmant que Suzuki, à seulement 25 ans, porte déjà le poids d’une immense responsabilité.

Être capitaine dans une ville comme Montréal, où la pression des partisans et des médias atteint des sommets, n’est pas une tâche aisée.

Pourtant, son calme et sa maturité semblaient, l’an dernier, être des qualités parfaitement adaptées au rôle.

Mais cette saison, alors que les Canadiens semblent s’enliser dans l’inconstance, c’est sa voix qui commence à être remise en question.

« Nous devons jouer en équipe, et cela commence par moi », a-t-il admis.

Une déclaration humble et honnête, mais qui soulève une question délicate : que se passe-t-il si le capitaine lui-même n’arrive plus à galvaniser son vestiaire ?

Les joueurs l’écoutent-ils encore ?

Suzuki, malgré sa bonne foi, semble incapable de briser ce cercle vicieux d’erreurs et de contre-performances.

Le retour de Patrik Laine devait représenter un vent de fraîcheur pour l’équipe, mais même cette bouffée d’air ne suffira pas si le message du capitaine continue de s’étioler.

Dans un vestiaire où les individualités peinent à se souder, la communication devient cruciale.

Mais Suzuki, malgré ses efforts, donne de plus en plus l’impression de prêcher dans le désert.

Les partisans, eux, commencent à se demander si Suzuki a les épaules pour cette tâche herculéenne.

Non pas en raison d’un manque de talent – son intelligence hockey et son éthique de travail sont indiscutables – mais parce qu’il semble, pour la première fois, dépassé par le défi.

Les jeunes joueurs, comme Juraj Slafkovsky ou Kirby Dach, ont besoin d’un leader qui non seulement parle, mais dont la parole inspire.

Et si ce n’est plus le cas, il faudra tôt ou tard se poser la question : le message de Nick Suzuki est-il encore audible dans ce vestiaire en quête d’identité ?

Alors que le Centre Bell s’apprête à accueillir les Islanders, Suzuki joue plus gros que jamais.

Il ne s’agit pas seulement de gagner un match, mais de regagner l’oreille de ses coéquipiers.

Parce que dans une ville comme Montréal, où le hockey est une religion, un capitaine dont la voix ne porte plus court le risque de se retrouver sur un siège de plus en plus éjectable.

Misère ...