Départ de Nicolas Deslauriers: Montréal l'attend

Départ de Nicolas Deslauriers: Montréal l'attend

Par David Garel le 2025-10-21

C’est à n’y rien comprendre. Pendant que le Canadien de Montréal se fait brasser match après match, que ses jeunes vedettes reculent à la première mise en échec, Florian Xhekaj continue de dominer physiquement à Laval sans jamais recevoir le coup de fil tant attendu.

On s’en va dans l’Ouest, on s’apprête à affronter des équipes costaudes comme les Flames, les Oilers et les Canucks, et pourtant… rien. Florian reste en bas... au profit de Joshua Roy "le soft".

On dit dans les coulisses qu’il a encore « du millage à faire ». Que le club veut le laisser se développer. Mais franchement, le développement a le dos large quand ton équipe se fait intimider soir après soir.

Florian Xhekaj, 6 pieds 4 pouces, 205 livres de muscle, est exactement le profil qui manque au Tricolore : un ailier de quatrième trio capable de frapper, de faire peur et de défendre ses coéquipiers.

À la place, on rappelle Joshua Roy pour « ajouter du talent offensif » à un groupe déjà bourré de finesse mais désespérément vide de robustesse.

Ce choix soulève une question simple : qu’est-ce que Martin St-Louis cherche exactement ? Une équipe qui danse ou une équipe qui se bat ?

Parce qu’en ce moment, Montréal ne se bat pas. On se fait plaquer, on recule. On se fait brasser, on sourit. Et à chaque coup dur, c’est encore Arber Xhekaj qui doit jouer le policier.

Le problème, c’est qu’il ne peut pas tout faire. On l’a vu contre les Rangers samedi soir dernier : dès que le ton monte, c’est lui seul contre tous.

Et c’est pour ça qu’en coulisses, le nom de Nicolas Deslauriers recommence à circuler. L’ancien favori du Centre Bell ou plutôt, l’homme aux combats spectaculaires qui faisait vibrer la foule même dans les défaites.

À Philadelphie, il est devenu indésirable. Rick Rocchet ne le fait presque plus jouer, Daniel Brière regarde ailleurs. Nikita Grebenki lui a ravi sa place. Deslauriers, 34 ans, 1,75 million par année, n’avance plus comme avant, mais il reste une présence physique redoutable et un gars de vestiaire exemplaire.

C’est sa dernière année de contrat, sa dernière chance avant la retraite. Et son combat contre Marcus Foligno samedi dernier a prouvé qu'il était encore une menace sur le "ring de boxe". Quel combat! :

Et à Montréal, on le sait : l’homme fort de LaSalle garde un lien sentimental fort avec la ville.

Tout le monde le dit. Deslauriers amène une énergie unique dans la chambre. Le voir revenir, même pour une demi-saison avant qu'il n'accroche ses gants, aurait quelque chose de symbolique à Montréal.

Quand on regarde ses combats sur youtube, on a des frissons dans le dos. Surtout, celui contre Matt Rempe:

En ce moment, le CH n’a plus de respect sur la glace. Les adversaires viennent au Centre Bell sans crainte.

Ils cognent sur Caufield, bousculent Hutson, rient de Demidov. Arber Xhekaj fait ce qu’il peut, Juraj Slafkovsky et Jayden Struble aussi, mais le CH ne fait peur à personne.

Arber Xhekaj, lui, se retrouve à jouer à la fois le rôle de défenseur, de policier et de bouc émissaire de St-Louis quand il prend des pénalités. Et Florian, qui pourrait l’aider, regarde ça de Laval en se demandant combien de temps encore il devra prouver qu’il est prêt.

Le pire, c’est que Martin St-Louis semble avoir enfin compris qu’il ne pouvait plus ignorer la robustesse. Selon des sources citées par Georges Laraque, l’entraîneur a personnellement félicité Arber Xhekaj pour ses bagarres récentes, reconnaissant que le CH a besoin de ce genre de présence.

Une reconnaissance tardive, presque ironique, quand on pense que St-Louis l’avait publiquement réprimandé la saison dernière pour les mêmes gestes.

Mais entre reconnaître un besoin et agir, il y a un pas que le Canadien ne franchit toujours pas. Les dirigeants continuent de miser sur la vitesse, la jeunesse et la créativité.

Parfait pour la LNH moderne, mais en séries, c'est une autre histoire. Deslauriers ne jouera peut-être pas en séries, mais il aura le temps d'imposer le respect avant et de reposer les poings d'Arber Xhekaj.

Pendant ce temps, les équipes visant la Coupe Stanley accumulent les monstres physiques.

Et le Canadien, lui, s’apprête à aller s’y frotter sans véritable protecteur. Pas de Florian. Pas de renfort. Juste Arber. On connaît la suite : les coups pleuvent, les jeunes se font cogner, et le discours de St-Louis sur « l’identité d’équipe » sonne faux.

C’est pour ça que le nom de Deslauriers fait autant parler. Ce n’est pas une nostalgie gratuite. C’est un besoin criant.

 Un gars qui peut faire respirer Arber Xhekaj. Un gars qui peut rappeler à la ligue que Montréal ne se laisse pas marcher dessus impunément.

Même à 34 ans, Deslauriers demeure l’un des rares à pouvoir changer le ton d’un match d’un seul coup d’épaule ou d'un coup de poing. Et à 1,75 million, le risque est faible.

Si les Flyers le placent au ballottage, et tout indique qu’ils y songent, Kent Hughes devra sérieusement réfléchir. 

Au fond, la question est simple : le Canadien veut-il enfin devenir une vraie équipe de série ? Parce que pour ça, il faut accepter de se salir. 

Et dans une ligue où chaque coup non répondu te rend plus vulnérable, le CH n’a plus les moyens de se cacher derrière la finesse. Il a besoin de muscles, de rage, de peur dans les yeux de l’adversaire.

Parce qu’à force de jouer les gentlemen, Montréal est en train de redevenir une équipe qu’on bouscule sans conséquence. Une équipe respecte au niveau du talemt.. mais qu’on ne respecte plus physiquement...