Nos pensées accompagnent Ivan Demidov et sa famille

Nos pensées accompagnent Ivan Demidov et sa famille

Par David Garel le 2025-04-06

L’inquiétude atteint un point de non-retour

C’est terminé. Le SKA de Saint-Pétersbourg vient d’être éliminé en six matchs par le Dynamo de Moscou. Sur papier, Ivan Demidov vient de disputer son dernier match en KHL.

Personne à Montréal n’ose célébrer. Parce que rien n’est encore garanti. Parce que la peur est réelle. Parce que tant que Demidov n’aura pas posé les deux pieds à Montréal, l’angoisse va continuer de monter.

Il faut être aveugle pour ne pas voir ce qui se passe. Et il faut être naïf pour croire que tout est terminé. Car au lendemain de l’élimination, l’entraîneur-chef Roman Rotenberg a confirmé ce que tous les partisans du Canadien redoutaient : il ne veut pas laisser partir Ivan Demidov. 

Pire encore, il refuse même de répondre clairement aux questions concernant son avenir avec le Canadien.

« Je ne sais pas. En ce moment, c’est un joueur du SKA », a-t-il dit, comme s’il fallait déjà balayer l’idée qu’il quitte pour l’Amérique du Nord.

Cette déclaration évasive, livrée à Sport-Express, est loin d’être rassurante. Elle s’inscrit dans une stratégie beaucoup plus large : la manipulation. La pression. L’intimidation psychologique. Car le cas Ivan Demidov, ce n’est pas juste une histoire de hockey. C’est un véritable thriller géopolitique.

Depuis plusieurs mois, le prodige russe vit un cauchemar déguisé. Meilleur pointeur du SKA en saison régulière avec 49 points, record historique chez les moins de 20 ans dans la KHL, Demidov a été maltraité toute la saison.

Temps de jeu réduit, changement constant de partenaires, mise à l’écart complète pour un match entier. Il a commencé les séries comme 13e attaquant, et ce malgré sa production offensive.

Pourquoi? Parce qu’il refuse de signer une prolongation avec le SKA. Parce qu’il veut venir à Montréal. Parce qu’il a dit non à Rotenberg, un homme au cœur du système, proche du Kremlin, mentor désigné par Vladimir Poutine lui-même.

Et quand on ose dire non dans ce genre d’environnement, les représailles suivent.

La communication entre la KHL et la LNH est rompue. Il n’y a plus d’accord de transfert. Le Canadien ne peut même pas négocier pour libérer Demidov de son contrat.

 C’est le chaos total, comme l’a confirmé un agent anonyme à TVA Sports.

« C’est du cas par cas. Et là-bas, les clubs ont le gros bout du bâton. » On ne peut même pas acheter les derniers mois de son contrat. La seule option? Espérer la “bonne foi” du SKA.

Mais quelle bonne foi? Quand on entend Rotenberg affirmer avec arrogance :

« En Russie, on continue à croire en eux malgré leurs erreurs. En NHL, tu fais une erreur et tu te retrouves dans la AHL », c’est clair : le message est politique. Il ne veut pas perdre la guerre des talents.

Et c’est là que l’ombre la plus sombre de cette saga réapparaît. Ivan Fedotov. Le gardien russe qui, en 2022, était prêt à rejoindre les Flyers de Philadelphie… avant d’être arrêté, embarqué par des agents en uniforme, et envoyé dans un camp militaire au nord de la Russie. Accusé d’avoir voulu échapper à son service militaire. Isolé. Humilié.

Aujourd’hui, on ne peut s’empêcher de craindre le pire. Ivan Demidov est jeune, il est dans la cible de l’âge légal. Et tant qu’il reste sur le territoire russe, le risque est bien réel.

Et pour ajouter à cette tension insupportable, il y a un autre silence qui fait peur : celui de sa copine. Une jeune femme active, présente sur YouTube et Instagram, qui partageait fièrement leur vie commune. Soudainement, plus rien. Plus une story. Plus une vidéo. Plus une publication depuis 29 semaines sur Instagram et 8 mois sur YouTube.

Pourquoi? La réponse est peut-être terrifiante.

On ne parle plus ici d’un simple joueur de hockey. On parle d’un jeune homme de 19 ans, victime d’un système étouffant, d’une pression géopolitique, d’un chantage émotionnel, et peut-être plus.

Roman Rotenberg a déjà envoyé son message : 

« Nous voulons les garder. » 

Voilà. L’objectif est clair. Ivan Demidov est devenu un pion dans une guerre froide sportive. Et Montréal est dans la mire.

Le SKA pourrait encore tenter de l’envoyer en MHL, la ligue junior russe, comme ultime humiliation. Il pourrait aussi traîner le processus jusqu’au 31 mai. Ou il pourrait, comme dans le cas d'Alex Nikishin (Caroline), décider de libérer un joueur… mais pas Demidov.

Pourquoi? Parce que Demidov a dit non. Parce qu’il a montré qu’il voulait Montréal. Et à Saint-Pétersbourg, dire non, c’est commettre un crime d’orgueil.

Il ne faut pas prendre ça à la légère. Le SKA est un club fondé par l’armée. Roman Rotenberg n’est pas un simple coach. Il est vice-président de la fédération russe de hockey. Il a accès aux leviers politiques. Il a de l’influence, et il ne s’en cache pas.

Tant que Demidov est en Russie, le danger existe. Tant que sa copine demeure silencieuse, l’inquiétude demeure. Tant que le CH n’a pas obtenu la confirmation d’un visa canadien valide, la peur grandit.

Ce n’est pas un simple dossier sportif. C’est une affaire humaine. Une affaire diplomatique. Une affaire de conscience.

Montréal doit tout faire pour sortir Ivan Demidov de là. Maintenant.

À ce stade-ci du feuilleton Ivan Demidov, tous les regards se tournent vers l’avenir du SKA… et celui de Roman Rotenberg.

Des rumeurs persistantes circulent en coulisses : l’élimination prématurée de l'équipe pourrait bien coûter son poste à l’entraîneur-chef controversé, et pour une fois, ce serait une bénédiction.

Car tant que Rotenberg reste en poste, la menace plane : celle d’un retour en MHL, d’un chantage au contrat, ou pire, d’un frein permanent à la carrière du jeune prodige.

Un congédiement de Rotenberg signifierait non seulement la fin d’un climat toxique, mais aussi une chance réelle pour Demidov de respirer, de se libérer, et d’espérer une transition normale vers la LNH.

Il doit lui-même secrètement prier pour ce changement. Parce que seul un nouveau coach, sans l’historique d’intimidation et de manipulations psychologiques, pourrait enfin lui permettre de sortir de cette spirale étouffante.

Et le sort semble s’acharner sur lui. L’attaquant russe a été victime d’une chute inquiétante qui aurait pu avoir de graves conséquences aujourd"hui.

Après une mise en jeu, Demidov a perdu l’équilibre et son visage a violemment heurté la glace, suscitant une vive inquiétude parmi les spectateurs et les membres de son équipe.

Heureusement, il s’en est sorti avec des ecchymoses autour de l’œil, évitant ainsi une blessure plus sérieuse. Cet incident vient s’ajouter à une série de mésaventures pour le jeune joueur, alimentant les préoccupations quant à sa sécurité et à son bien-être en Russie. 

Cette chute effrayante sur la glace, qui aurait pu coûter un œil à Ivan Demidov, symbolise à elle seule l’enfer que traverse le jeune prodige.

Malmené par son entraîneur, isolé dans un système qui semble vouloir le briser, privé d’un soutien clair de son organisation actuelle, Demidov vit un cauchemar dont il semble incapable de se réveiller.

Et voilà qu’au moment où il aurait dû se concentrer sur son avenir et célébrer la fin d’une saison historique, il doit plutôt composer avec des ecchymoses au visage, des douleurs physiques, et une pression mentale indescriptible.

Tant que Demidov n’aura pas les deux pieds à Montréal, tant qu’il sera sous l’ombre menaçante de Roman Rotenberg, tant que sa copine demeurera silencieuse et invisible sur les réseaux sociaux, nous devons rester vigilants.

La situation dépasse le sport. On parle ici d’un jeune homme de 19 ans, pris dans les engrenages d’un système opaque, manipulé par des adultes qui n’ont pas son bien-être à cœur.

Nos pensées accompagnent Ivan Demidov, sa famille, sa copine, et tous ceux qui l’aiment. Il est plus que temps que la lumière du Centre Bell remplace les ombres pesantes de Saint-Pétersbourg.