Nos pensées accompagnent la mère de Juraj Slafkovsky

Nos pensées accompagnent la mère de Juraj Slafkovsky

Par David Garel le 2025-04-07

Juraj Slafkovsky n’en peut plus qu’on parle de sa mère — et il a toutes les raisons de craquer.

Depuis qu’il a été repêché au tout premier rang par le Canadien de Montréal, Juraj Slafkovsky vit dans un tourbillon de critiques, de pression, d’attentes parfois démesurées… mais aussi, et c’est peut-être encore plus déstabilisant, d’intrusion dans sa vie privée.

Car on ne parle plus seulement de sa blonde, mais bien...de sa mère... À voir dans l'extrait vidéo suivant:

À 20 ans, le jeune Slovaque ne se bat pas seulement pour s’imposer dans la Ligue nationale de hockey. Il se bat pour préserver sa dignité, son intimité, et surtout celle de sa famille. Et en particulier, sa mère.

Gabriela Slafkovsky. Rien que ce prénom suffit maintenant à faire monter les clics dans les médias à potins slovaques… et même québécois.

Ancienne nageuse de haut niveau, pilier de son fils, femme forte, modèle de discipline et de persévérance. Mais tout ça, on l’oublie trop souvent.

Parce qu’aujourd’hui, sa renommée est déformée. Elle est réduite, bien malgré elle, à une silhouette, à une image de plage, à une série de clichés en bikini qui tournent sans fin sur les réseaux sociaux.

Et ça, Juraj Slafkovsky n’en peut plus.

Depuis des mois, Slafkovsky subit une double pression : celle de performer sur la glace pour répondre à son contrat de 60,8 millions de dollars, et celle de gérer les conséquences de sa propre notoriété sur les siens.

On le savait déjà très affecté par l’attention exagérée des médias slovaques, qui traquent sa sœur à l’école, qui harcèlent ses parents dans les rues de Kosice, qui surveillent ses moindres faits et gestes à chacune de ses visites en Slovaquie.

Mais ce qui semble vraiment le faire flancher, c’est ce culte grandissant autour de sa mère.

Oui, Gabriela Slafkovsky est impressionnante. Oui, elle a le charisme, l’énergie et l’élégance d’une athlète de haut niveau.

Oui, elle pratique encore le triathlon à plus de 40 ans. Mais est-ce une raison pour qu’on la réduise à une simple icône de désir dans les pages de tabloïds?

Est-ce une raison pour qu’on en oublie qu’elle est, avant tout, la mère d’un jeune homme en quête d’équilibre dans un monde médiatique impitoyable?

Le jeune Juraj, dans plusieurs entrevues récentes, a laissé filtrer une exaspération profonde. Ce n’est pas un hasard s’il a tenu à retourner passer quelques jours à Kosice récemment.

Là-bas, il a retrouvé sa mère, sa maison, ses repas, son ancrage. Là-bas, il s’est reconnecté à ce qu’il est vraiment, loin des projecteurs, loin des flashes qui crépitent pour de mauvaises raisons.

Mais même là-bas, la paix est désormais un luxe.

Ce n’est plus seulement une admiration sincère. C’est devenu une obsession. En Slovaquie, tout ce qui touche de près ou de loin à Gabriela Slafkovsky est automatiquement transformé en clics, en manchettes, en spéculations déplacées.

Les articles ne parlent plus de ses exploits sportifs, ni même de son influence inspirante sur la carrière de son fils. Ils parlent de son corps. De sa “shape”. De son “aura”.

Les photos en bikini et au gym sont devenues virales. Les forums en ligne discutent de ses apparitions publiques avec une intensité embarrassante.

À chaque fois qu’elle accompagne son fils à un gala, c’est elle qui attire tous les regards. Ce n’est pas seulement disproportionné. C’est toxique.

Juraj l’a dit avec humour : “Parfois, c’est comme si j’étais en compétition avec ma propre mère.”

Mais derrière cette blague, il y a une vraie détresse. Parce que ce jeune homme, qu’on dit arrogant à tort, qu’on critique à chaque match moyen, qu’on analyse jusque dans ses fréquentations amoureuses, doit maintenant aussi gérer un phénomène médiatique autour de sa mère. Et ce phénomène l’épuise.

Dans une entrevue percutante sur le balado Stanley 25 avec Hockey30, une vérité brutale a été soulevée : les articles sur les blondes des joueurs ne font plus vendre.

Le public s’en désintéresse, lassé par les stories Instagram qui montrent déjà tout. Mais lorsqu’il s’agit de la mère de Slafkovsky, c’est différent. C’est une autre génération. Moins accessible. Plus mystérieuse. Et donc, plus convoitée.

Un des articles les plus lus de l’année sur Hockey30 fut précisément celui sur Gabriela Slafkovsky. Non pas pour son palmarès ou son parcours, mais pour ses photos de vacances. Pour son apparence physique.

Le succès de cet article en dit long sur notre époque. Il révèle une fascination déconcertante, quasi voyeuriste, pour une figure maternelle transformée malgré elle en vedette médiatique.

Et tout ça, Juraj Slafkovsky le lit. Il l’encaisse. Il le porte.

Il ne faut pas se surprendre, dès lors, de son irrégularité sur la glace. Un match dominant suivi de trois autres invisibles.

Une énergie explosive un soir, un match invisible troublant le lendemain. Les fans accusent l’immaturité, les médias pointent l’entourage, certains insinuent que sa copine Angélie Bourgeois-Pelletier le distrait… mais peu prennent en compte ce poids constant sur ses épaules.

Parce qu’en plus de devoir prouver chaque jour qu’il mérite son contrat, Slafkovsky doit vivre avec la peur qu’un article de plus sur sa mère, ou sur sa sœur, ou sur sa petite amie, vienne semer encore plus de chaos.

Ce n’est plus seulement une carrière à gérer. C’est un monde à protéger.

Ironie du sort : en pleine course pour les séries, Slafkovsky aurait pu goûter à la sérénité. Il aurait pu bâtir une relation de confiance avec le public québécois, qui commence à le comprendre.

Mais c’est au même moment que la tempête autour de sa mère a éclaté. Et cette fois, ce n’est pas Montréal qui l’a trahi. C’est sa propre terre natale.

Les articles, les commentaires, les spéculations sur Gabriela ont traversé l’Atlantique. Ils se retrouvent aujourd’hui dans des capsules YouTube, des montages TikTok, des discussions de vestiaire.

Et ça, pour Juraj Slafkovsky, c’est la goutte de trop.

Juraj Slafkovsky n’est pas un gars qui se plaint souvent. En public, il sourit, il rit, il fait des blagues. Mais quand il parle de sa mère Gabriela, il y a dans ses yeux un mélange de fierté profonde et de fatigue immense.

Parce que sa maman, il l’aime. Il lui doit tout. Et ce qu’elle endure en ce moment, à cause de lui, le ronge de l’intérieur.

« C’est une femme exceptionnelle », a-t-il confié, à plusieurs reprises. « Elle m’a tout donné. La discipline, l’amour du sport, la rigueur. Elle s’est toujours occupée de moi avec une énergie incroyable. Même aujourd’hui, elle s’entraîne plus que moi. »

Gabriela Slafkovsky, ancienne nageuse de haut niveau, est encore aujourd’hui entraîneuse de natation, instructrice de pilates, et adepte de triathlons. Elle est plus en forme que la majorité des joueurs de la LNH. Et ça, ce n’est pas une exagération.

Slafkovsky la décrit souvent comme “un modèle de constance, de forme, et de détermination”. Il aime plaisanter en disant que « c’est elle qui devrait être sur la glace à Laval, pas moi ». Mais derrière l’humour, il y a un malaise qui grandit.

« Quand je vais en Slovaquie, je veux voir ma famille. Manger les repas de ma mère. Reposer ma tête. Mais à chaque fois, c’est la même chose : on nous suit. Des caméras, des journalistes, des gens avec leur téléphone. »

Et Gabriela, elle n’est jamais en paix non plus.

« Elle va courir dans un parc, quelqu’un la prend en photo. Elle va au gym, quelqu’un lui demande un selfie. Une fois, on était dans un restaurant, et un homme a interrompu notre repas pour lui demander si elle était ‘la mère du gars du Canadien’. C’est pas normal. »

Juraj avoue que le moment le plus douloureux a été quand il a appris que des paparazzis slovaques avaient tenté de prendre des clichés de sa mère en plein entraînement.

« Elle m’a appelé. Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Elle voulait juste aller au gym comme tout le monde. »

C’est à ce moment-là qu’il a vraiment réalisé que quelque chose avait basculé.

« Je ne veux pas qu’elle souffre pour moi. Je ne veux pas qu’elle devienne un produit médiatique. C’est ma mère, pas une vedette de cinéma. »

Juraj a aussi reconnu que les blagues sur la beauté de sa mère, qu’il trouvait drôles au début, sont devenues lourdes à force de répétition.

« Je sais qu’elle est belle. Tout le monde me le dit depuis que j’ai 10 ans. Mais ça devient gênant. Surtout quand ça devient le sujet principal d’un article. Je suis joueur de hockey, pas le fils d’un mannequin. »

« C’est de ma faute. Si je n’étais pas devenu un joueur connu, elle aurait pu continuer sa vie tranquille. Aujourd’hui, elle ne peut même plus aller acheter du pain sans que quelqu’un ne lui parle de moi… ou de son apparence. »

Gabriela, selon ceux qui l’ont croisée, est une femme chaleureuse, réservée, humble. Elle n’a jamais cherché la gloire. C’est par amour pour son fils qu’elle a accepté de l’accompagner dans certaines entrevues ou de se montrer publiquement. Mais elle ne voulait pas devenir une star.

Juraj sait que son contrat, sa notoriété, son image… tout cela vient avec un prix. Mais il refuse que ce prix soit payé par sa mère.

« Je peux prendre les critiques. Les tweets, les memes, les articles qui disent que je suis paresseux ou pas constant, ça fait partie du jeu. Mais qu’on laisse ma mère tranquille. »

La Slovaquie, pour lui, est devenue trop tendue. Il ne sait jamais à quel moment un membre de sa famille va être intercepté dans la rue pour parler de lui. Ou pire, de leur apparence. Même sa sœur a été suivie à l’école par des journalistes curieux. Ça aussi, il ne le pardonne pas.

« Ma famille n’a rien demandé. C’est moi le joueur. C’est moi qui ai signé. »

Mais cette franchise, cette sensibilité, cette lucidité, on les oublie trop souvent quand on regarde Slafkovsky sur la glace. On voit un colosse. Un numéro 1 au total. Un joueur payé 60 millions de dollars. Ce qu’on ne voit pas, c’est le fils. Et le frère.

Un jeune homme qui aimerait simplement jouer au hockey… et protéger sa famille du cirque médiatique qui l’entoure.

Nos pensées accompagnent la mère de Juraj Slafkovsky
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