Nos pensées accompagnent Michael Pezzetta : il est tombé dans l’oubli

Nos pensées accompagnent Michael Pezzetta : il est tombé dans l’oubli

Par André Soueidan le 2025-05-10

Il était le chouchou des gradins. Le roi du mullet. Le premier à jeter les gants, le dernier à refuser une mise en échec. 

Michael Pezzetta, c’était le papier sablé du Canadien. Celui qu’on envoyait déranger, provoquer, brasser.

Un vestige d’une époque plus sale, mais toujours nécessaire.

Mais voilà : à 27 ans, Pezzetta est maintenant agent libre.

Et sauf miracle, il ne portera plus le chandail du CH.

Est-ce qu’il a rendu de fiers services? Bien sûr. Il a tout donné.

En 200 matchs dans la LNH, il a récolté 15 buts, 23 passes, 38 points.

Cette saison encore, en 25 parties, il a ajouté 24 minutes de punition et terminé avec un différentiel de -2.

Il n’était pas là pour les chiffres. Il était là pour le bruit, le chaos, la loyauté.

Son meilleur stretch? La saison 2022-2023. Sept buts, 63 matchs, et un impact physique qui allait bien au-delà des statistiques. 

Il était aimé dans le vestiaire. Il était respecté par l’adversaire. Mais dans une ligue qui va toujours plus vite, même les guerriers finissent par prendre la porte.

Et pendant que Pezzetta finit de plier ses effets personnels, le Canadien a déjà ouvert la prochaine page.

Son nom : Florian Xhekaj.

20 ans. 21 buts avec le Rocket cette saison. 175 minutes de punition. 

Une plaie. Une force brute. Un déclencheur de chaos. Le même ADN que son frère Arber, mais avec un flair offensif plus développé.

Et ce n’est pas juste une comparaison pour faire joli. C’est une réalité de transition.

Florian n’est pas un goon. Il est jeune, dynamique, capable de suivre le rythme du jeu moderne tout en imposant une présence physique écrasante.

Il a été une véritable révélation pour le Rocket en séries. Il frappe, il produit, et surtout, il ne coûte presque rien.

Le CH a donc fait son choix. Pas officiellement. Pas sur un tableau Excel.

Mais dans les faits, Florian Xhekaj vient de prendre la chaise de Pezzetta.

On ne reverra plus le 55 dans l’uniforme tricolore. Et c’est correct comme ça.

Parce qu’à Montréal, on ne déteste pas les joueurs comme Michael Pezzetta. 

On les aime. On les acclame. Mais on les remplace.

Nos pensées accompagnent Pezzetta. Et pendant ce temps, le frère de l’autre Xhekaj est déjà en train d’aiguiser ses patins dans l’ombre.

Et si Florian Xhekaj fait le club l’automne prochain, le Canadien de Montréal vivra un moment rare, presque historique.

Deux frères dans le même alignement.

Deux Xhekaj avec le même logo sur la poitrine. Imaginez leurs parents, dans les gradins du Centre Bell, les voir partager la même glace, le même banc, le même combat.

Quand est-ce la dernière fois que deux frères ont porté l’uniforme du CH en même temps?

Et si Florian Xhekaj fait le club l’automne prochain, ce ne sera pas seulement un moment spécial pour sa famille… ce sera un morceau d’histoire.

Parce que la dernière fois que deux frères ont porté l’uniforme du Canadien de Montréal en même temps, il fallait remonter à une autre époque.

Une époque mythique. Celle de Maurice et Henri Richard.

Deux légendes. Deux frères. Cinq Coupes Stanley ensemble.

Et depuis? Rien. Aucun autre duo fraternel n’a revêtu le bleu-blanc-rouge simultanément.

Alors si Florian perce l’alignement et rejoint Arber au Centre Bell, les Xhekaj entreront dans une lignée vieille de plus de soixante ans.

Et ça, ce n’est plus seulement une belle histoire de profondeur ou de robustesse : c’est un moment que même le Rocket aurait applaudi.

AMEN