Nouvelle stratégie de Martin St-Louis: Arber Xhekaj va partir

Nouvelle stratégie de Martin St-Louis: Arber Xhekaj va partir

Par David Garel le 2025-12-15

Arber Xhekaj est de plus en plus dans le trouble.

C'est en défense que les décisions les plus lourdes de sens ont été prises récemment, et ces décisions-là racontent une histoire très claire : celle d’un alignement qui se solidifie sans le shérif.

Dans les trois derniers matchs, Martin St-Louis et son personnel ont apporté une série de changements qui ont un point commun : ils ont clarifié la hiérarchie défensive.

Pas en paroles, pas en slogans, mais par l’utilisation, par les duos, par le temps de glace.

Le top-4 est maintenant défini en attendant le retour de Kaiden Guhle, exactement comme ça s’était produit l’an dernier après l’acquisition d’Alexandre Carrier. À ce moment-là, la défensive avait cessé d’être un chantier. On est en train de revoir le même scénario.

Tout commence à Pittsburgh, lorsque Martin St-Louis prend une décision qu’il n’avait encore jamais prise cette saison : séparer Mike Matheson et Noah Dobson, le duo qui portait la charge la plus lourde depuis le début du calendrier.

Matheson est alors replacé avec Alexandre Carrier, une combinaison déjà testée l’an dernier et jugée plus fiable défensivement, tandis que Dobson est jumelé à Lane Hutson, dans un rôle un peu plus offensif, avec moins de pression immédiate.

Le résultat est frappant : contre les Penguins, le duo Hutson-Dobson domine complètement à cinq contre cinq, contrôle près de 80 % des tirs cadrés et des buts attendus, pendant que Matheson-Carrier stabilise le jeu contre des trios plus lourds.

Ce réalignement permet aussi de réduire légèrement le temps de glace de Dobson, qui traversait un passage à vide. Depuis qu'on lui a coupé 2-3 minutes par match, il est moins mou et plus efficace.

En parallèle, Hutson est officiellement muté à gauche, son côté naturel, ce qui clarifie définitivement son rôle : il n’est plus un défenseur qu’on dépanne, mais un roc offensif déployé majoritairement en zone offensive, avec plus de 24 minutes par match.

Carrier, lui, profite directement de ce nouveau contexte : après avoir végété sur le troisième duo pendant près de 30 matchs, il est intégré au top-4, voit son temps de glace dépasser les 20 minutes, affronte les meilleurs éléments adverses et répond présent.

Et pendant que ces rôles se stabilisent, ce qui reste en bas de la formation devient, par définition, plus fragile. Martin St-Louis parle de « constance » et d’« évaluation », mais la réalité est simple : sur le troisième duo, il n’y a plus de place garantie.

Depuis le rappel d’Adam Engström, les faits sont clairs. Engström a joué les trois matchs. Jayden Struble a été laissé de côté une fois. Arber Xhekaj, deux fois.

Quand Xhekaj joue, son temps de glace est minimal. À New York, il a à peine dépassé les 10 minutes. Sa moyenne de la saison est maintenant sous les 12 minutes, soit une chute marquée par rapport à l’an dernier.

Et surtout, chaque bon match collectif sans lui rend son retour encore plus difficile à justifier. Contre Edmonton, le Canadien a livré une de ses meilleures performances défensives de la saison. Ce genre de match ne rouvre pas des portes. Il les ferme.

Le contexte est important aussi. Le Canadien ne perd pas en ce moment. Il n’est pas en mode survie. Il est en train d’installer une structure.

Et quand une équipe commence à trouver un équilibre, elle ne protège plus les joueurs pour ce qu’ils représentent, mais pour ce qu’ils apportent concrètement dans ce cadre précis. Xhekaj n’est plus un projet à développer. Il est un profil que l’on évalue par rapport aux autres.

Et il y a un autre élément qu’on ne peut pas ignorer : le retour à venir de Kaiden Guhle. Quand Guhle reviendra, il n’y aura pas une chaise de plus. Il y aura un joueur de trop.

Dans l’ordre actuel des choses, Xhekaj ne semble plus être devant Struble, ni devant Engström dans l’esprit du personnel. Il devient le défenseur numéro huit dans une organisation qui n’en fait jouer que six.

À partir de là, la logique s’impose d’elle-même. Soit Arber Xhekaj accepte un rôle instable, dépendant des blessures et des décisions ponctuelles, soit le Canadien transforme cet actif en monnaie d’échange pendant qu’il a encore de la valeur ailleurs.

Dans une ligue où plusieurs équipes cherchent de la robustesse et du caractère, son profil peut encore séduire.

Mais à Montréal, avec la configuration actuelle, son avenir... est déjà synonyme de passé.

Ce n’est pas une question de punition. Ce n’est pas une question de personnalité. (Martin St-Louis méprise ce genre de joueur).

C’est une question de place. Et plus cette défensive se stabilise sans lui, plus la transaction d’Arber Xhekaj devient inévitable.

Le garder pour le garder, c’est risquer de voir sa valeur fondre à mesure que son rôle diminue. S’il y a une vitrine, elle est là. Et si le Canadien est logique avec lui-même, Arber Xhekaj devra être échangé pendant qu’il signifie encore quelque chose sur le marché, pas après qu’il soit officiellement devenu le huitième défenseur d’une équipe qui avance sans lui.

Dire qu'on aurait pu obtenir un choix de 1re ronde pour lui la saison dernière. Malheureusement, tout le monde se rend compte que l'image du shérif... est maintenant un mirage de plus en plus sombre...