Officiel: Alexandre Texier signe à Montréal

Officiel: Alexandre Texier signe à Montréal

Par David Garel le 2025-11-23

Le Canadien de Montréal a officialisé mardi une signature très émotive pour toutes les raisons : Alexandre Texier s’amène dans l’uniforme tricolore pour un contrat d’un an à un million de dollars.

Le Français a choisi le Canadien de Montréal avec le cœur, pas avec le portefeuille. Les Sénateurs d’Ottawa lui proposaient une offre plus généreuse, mais c’est vers le Québec qu’il a tourné le dos à l’argent pour miser sur l’intensité du public québécois, l’amour du hockey et un vestiaire décimé où il aura toutes les chances de se relancer.

Motivé comme jamais, déterminé à faire mentir ceux qui l’ont laissé tomber à Saint-Louis, le Français débarque à Montréal avec la conviction qu’il peut faire sa marque.

Sa mission commence dès mercredi contre le Mammoth, dans l’Ouest, et ne doutez pas une seconde qu’il aura le couteau entre les dents.

Et même si l’annonce n’a pas déclenché une émeute dans les rues de la métropole, elle vient mettre un point d’exclamation sur une histoire à la fois touchante, logique, et potentiellement payante pour une organisation à la recherche de profondeur, de flexibilité et… de sens.

Car Alexandre Texier n’est pas n’importe qui. Il est le Français le plus prometteur de sa génération, un enfant de Grenoble devenu héros national chez les amateurs de hockey de l’Hexagone.

Surtout depuis ce but magnifique... devenu historique en France...

Repêché par Columbus au 2e tour en 2017, Texier a toujours porté en lui cette réalité personnelle complexe : trop talentueux pour être ignoré, mais toujours à la recherche de sa vraie place dans la LNH. Peut-être que cette place l’attendait à Montréal depuis le début.

Le DG du Canadien ne s’en cache pas : il adore les contrats d’un an, à petit prix, pour des joueurs sous-estimés par le reste de la ligue.

Et cette fois, c’est au tour de Texier, un joueur encore jeune (26 ans), au profil hybride, capable de jouer sur un troisième trio ou quatrième trio.

Il est surtout capable de créer de la magie en désavantage numérique. Tout le monde se souvient de cette oeuvre d'art:

qui arrive à Montréal sans faire de bruit, mais avec un bagage qui force le respect.

Texier a surmonté l’exil en Suisse pour se reconstruire après des problèmes de dépendance, puis une transaction aux Blues de St-Louis qui l'ont traité comme un indésirable.

Malgré tout, il a continué de jouer avec intensité, d’apprendre, de grandir. Mais il avait besoin d’un nouveau départ. Le Canadien lui offre ce que Columbus ne pouvait plus : un système offensif, de la patience, une structure humaine, et une communauté qui parle sa langue.

Ne sous-estimez jamais le pouvoir de l’identité linguistique à Montréal. Cristobal Huet, malgré des performances inégales, est encore célébré dans les bars du Québec.

La connexion entre la France et le Québec est culturelle et émotive. Et Alexandre Texier, qui parle français et comprend instinctivement les codes du hockey québécois, va rapidement devenir un chouchou.

Les partisans du Canadien cherchent des histoires auxquelles s’attacher. Texier incarne une résilience rare. Un jeune homme qui a vu sa carrière menacée par la consommation de substances, qui a traversé une tempête mentale, et qui s’est relevé sans jamais blâmer personne.

Il ne cherche pas la lumière. Il veut seulement jouer, contribuer, et mériter sa place. Ce profil colle parfaitement à la philosophie de Martin St-Louis.

Texier peut jouer à l’aile gauche ou au centre, selon les besoins. 

C’est là qu’il pourra utiliser son intelligence défensive, son jeu sans la rondelle, et sa capacité à appuyer l’attaque sans trahir le système.

Martin St-Louis cherche désespérément un ailier responsable pour ses unités spéciales. Texier a excellé en désavantage numérique dans la LNH Il est capable de bloquer des tirs, de gagner ses batailles à un contre un, et de relancer proprement. Ce n’est pas un “game-breaker”, mais c’est un joueur d’équipe.

À un an, un million de dollars, le Canadien ne prend aucun risque. Si Texier échoue, on tourne la page. Si Texier réussit, il devient une pièce d’échange intéressante à la date limite ou un joueur qu’on peut prolonger à prix d’ami. Le contrat ne comporte aucune clause de non-échange, et ne bloque aucun espoir.

Mieux encore : il envoie un message clair au vestiaire et à la Ligue. À Montréal, on récompense les joueurs qui veulent vraiment être là.

On leur donne une chance de respirer. Et surtout, on leur donne un plan. Texier n’a pas été signé pour vendre des chandails. Il a été signé pour solidifier le noyau de soutien.

Dans une LNH obsédée par la vitesse et la jeunesse, on oublie trop souvent que la maturité ne se développe pas en ligne droite. Texier était un prospect en or en 2019.

Il avait marqué en séries à ses débuts avec les Blue Jackets, à 19 ans. Et ce reportage réalisé par Canal+ nous montre un jeune homme tellement attachant:

Puis il a traversé le désert. Pas à cause du talent. Mais à cause de la vie.

Aujourd’hui, à 26 ans, il revient dans une organisation qui valorise l’humain, le processus, le long terme. Il est meilleur qu’il ne l’a jamais été mentalement. Son jeu est plus complet. Il n’a rien à prouver, mais tout à offrir.

Et le public de Montréal, qui connaît la valeur de la persévérance, va lui ouvrir les bras.

Bienvenue à Montréal, Alexandre. Tu es chez toi.