Quelle tristesse pour Phil Danault.
Il s'effondre à Los Angeles, il veut revenir à Montréal, les médias en parlent... et Kent Hughes ferme officiellement la porte.
Il y a dans cette histoire un drame sportif, une vérité qui blesse, un mélange de nostalgie et de désillusion qui donne l’impression d’assister à la fin d’un cycle humain plus qu’à une simple décision sportive.
Parce que Phillip Danault, le gars de Victoriaville qui a grandi sous les projecteurs du Centre Bell, celui qui a muselé les meilleurs centres de la planète en 2021, celui qui avait porté l’organisation sur son dos lors de son départ de Montréal, croyait sincèrement qu’un retour était possible, croyait que la porte s’était rouverte maintenant que Marc Bergevin, l’homme qui avait brisé le lien, avait quitté l’organisation.
Et pourtant, la nouvelle est tombée comme une lame : Eric Engels de Sportsnet affirme que le Canadien de Montréal ne fera jamais un mouvement pour ramener Phillip Danault.
Jamais. Pas maintenant. Pas cet été. Pas à 5,5 millions. Pas avant 2027. Pas dans ce cycle, ni dans le prochain.
C’est un rejet clair et définitif. Et pour Danault, c’est un revers terrible.
La déclaration de son ancien agent, l’ex-gardien Stéphane Fiset (bras droit de Don Meehan, ancien agent officiel de Phil Danault) est venue confirmer ce que plusieurs soupçonnaient sans jamais oser l’affirmer : Phillip Danault voulait revenir à Montréal.
Et il a même agi en fonction de ce retour.
Fiset l’a dit en ondes à BPM Sports, sans détour : Danault aimait encore profondément l’organisation du Canadien. Son problème n’était pas avec le CH. Son problème était avec une personne précise, un homme que tout le monde connaît : Marc Bergevin.
Et lorsque Bergevin a quitté Montréal pour Los Angeles, lorsque la direction a changé, lorsque Hughes et Gorton ont pris le relais, Danault a vu une lumière réapparaître, celle d’un retour possible, d’une réconciliation, d’une fin de carrière dans l’équipe qui l’a vu devenir un joueur établi.
C’est dans cet esprit qu’il a mis fin à sa collaboration avec Don Meehan, l’un des plus grands agents de la LNH, pour s’associer à Allan Walsh, un représentant influent, agressif, hyperactif sur le marché des transactions, un agent qui ne ménage jamais ses efforts pour repositionner un joueur, pour relancer une carrière, pour créer une opportunité là où il n’y en a plus.
C’était son plan.
C’était son pari.
C’était sa dernière carte.
Et voilà que tout s’effondre.
Sur The Sick Podcast, Eric Engels a été catégorique :
« Le Canadien préférerait attendre cet été pour ajouter un centre d’impact. Ils ne veulent pas s’attacher aux 5,5 M$ de Danault jusqu’en 2027. »
Voilà. Le mot qui tue : impact.
Danault n’est plus un centre d’impact. Pas avec cinq passes en 29 matchs.
Pas avec zéro but à la mi-décembre. Pas avec seulement huit buts à ses 108 dernières rencontres. Pas avec un contrat qui bloque toute marge de manœuvre.
Le Canadien veut un vrai deuxième centre. Lvise un joueur qui peut changer une attaque. Le Canadien rêve même d’un Sidney Crosby si l’opportunité se présente.
Mais un Danault de 32 ans, ralenti, vidé, incapable de marquer, avec un contrat qui court jusqu’en 2027?
C’est non.
C’est impossible.
C’est même illogique.
Et pour Danault, ce refus n’est pas qu’une décision sportive : c’est un coup émotionnel.
Le commentaire qui blesse : “Si Danault était en fin de contrat, ce serait une chose…” C’est là que le poignard tourne. Parce qu’Engels, en développant son analyse, ajoute ce détail :
« Si Danault était en fin de contrat, ce serait une chose. Mais bloquer la hiérarchie du CH et entraver la quête d’un vrai centre #2… ce serait un manque de vision. »
La présence de Philip Danault ferait reculer le Canadien. Pas avancer.
Pour un joueur qui a tout donné pour cette organisation.
Pour un joueur qui voulait revenir.
Pour un joueur qui a même changé d’agent pour créer un pont.
C’est un verdict qui fait mal. Son ancien agent confirme son amour, Montréal confirme son refus.
Pendant que Stéphane Fiset confirme que Danault a encore le CH tatoué sur le cœur, que son départ était un conflit personnel avec Bergevin, pas avec l’organisation…
Pendant que Maxime Truman confirme que Danault a confié son désir de revenir. Le Canadien, lui, envoie un message glacial :
Merci pour tout, mais non merci.
Et plus la saison avance, plus cette réalité devient inévitable. Parce que Danault n’a toujours pas marqué. Parce qu’il n’a pas retrouvé ses jambes. Parce qu’il a été rattrapé par le temps.
Parce que même les Kings ne sont pas prêts à le bouger, comme l’explique Renaud Lavoie. Et parce que, du côté montréalais, une conclusion se répète sans cesse dans les bureaux de Hughes :
Oliver Kapanen fait maintenant tout ce que Danault faisait… mais mieux, mais plus jeune, mais moins cher. C’est la plus grande cruauté de l’histoire.
Danault est parti parce que Bergevin ne croyait pas en lui. Il voulait revenir parce que Bergevin n’était plus là. Il a changé d’agent pour faciliter un retour. Il a confié à ses proches qu’il aimerait finir sa carrière au CH. Il a espéré que le club qu’il adore aurait besoin de lui.
Mais Montréal a changé... et lui dit maintenant :
Ce n’est pas seulement une transaction qui échoue. Ce n’est pas seulement un dossier qui se referme. C’est une histoire humaine qui se termine.
Pour un joueur aussi émotif, aussi loyal, aussi sensible… c’est un cœur brisé qui ne guérira probablement jamais.
