Le dossier Phillip Danault vient de franchir un point de non-retour.
Ce qui n’était encore, il y a quelques jours, qu’un malaise entre un vétéran et un coach qui ne veut pas de lui, est maintenant devenu une crise ouverte impossible à camoufler.
Selon les informations rapportées par Marco D’Amico de RG Media, l’attaquant québécois des Kings de Los Angeles a officiellement exigé une transaction à sa direction, mettant ainsi fin à toute ambiguïté quant à son avenir en Californie.
Pire encore, il veut se faire échanger avant le 20 décembre et le gel des transactions pour Noël.
Cette révélation éclaire les événements récents, à commencer par son absence lors des deux derniers matchs des Kings, officiellement attribuée à un virus. Une explication médicale qui, sans être impossible, apparaît aujourd’hui comme une coïncidence pour le moins troublante, surtout dans un contexte où les discussions internes se sont visiblement envenimées.
Soyons honnêtes: cette grippe a été inventée de toutes pièces. Car derrière les coulisses, la tension est réelle, et elle ne se limite plus à la relation déjà détériorée entre Danault et son entraîneur Jim Hiller.
Elle implique désormais directement Ken Holland, le directeur général des Kings.
Selon ce qui circule dans les coulisses, le message de Holland à son joueur aurait été clair et cinglant dans sa simplicité : calme-toi, je ne suis pas pressé.
Pas de panique, pas de précipitation, pas de transaction à rabais pour apaiser un vétéran frustré.
Holland, fidèle à sa réputation, entend contrôler le tempo, même si le joueur souhaite un dénouement rapide.
Le DG des Kings n’a aucune intention de céder sous la pression. Il est prêt à attendre, quitte à prolonger un climat inconfortable, parce qu’il estime détenir un actif qui doit rapporter un joueur établi de la LNH, et non un choix tardif ou un espoir à développer.
Et c’est là que le bras de fer devient particulièrement intense. Los Angeles ne veut pas d’espoirs. Pas d’Owen Beck. Pas de projets. Pas de promesses.
Les Kings veulent un centre droitier prêt à jouer, idéalement droitier, capable d’entrer immédiatement dans leur alignement et de combler un besoin. C’est ce point précis qui complique toutes les négociations en cours.
Car l’intérêt est bien réel. Trois équipes, au minimum, ont manifesté un intérêt sérieux : le Canadien de Montréal, les Hurricanes de la Caroline et les Devils du New Jersey.
Mais entre l’intérêt et une offre satisfaisante, il y a un gouffre. Du côté des Devils, certaines propositions auraient circulé :des noms comme Cody Glass ou d’autres joueurs de soutien ont été évoqués dans les rumeurs, mais rien qui ne fasse sourciller Ken Holland.
À Los Angeles, on juge ces offres insuffisantes. Des « plombiers », pour reprendre l’expression qui circule dans les corridors.
La Caroline, de son côté, surveille le dossier, consciente de son besoin chronique au centre, mais sans démontrer pour l’instant la volonté de sacrifier un élément clé de son alignement. Et ce n'est pas Jesperi "pourri" Kotkaniemi qui va les convaincre.
Quant au Canadien, il demeure au cœur des discussions, mais se heurte exactement au même mur : Los Angeles veut Jake Evans parce qu’il est centre droitier, fiable, sous contrat pour encore trois saisons à un salaire raisonnable.
Et c’est précisément là que tout se bloque.
Kent Hughes comprend l’intérêt de rapatrier Danault, un joueur qui connaît Montréal, qui stabiliserait le jeu défensif, qui soulagerait Nick Suzuki en infériorité numérique.
Mais il comprend aussi ce qu’il perdrait en cédant Evans, surtout après les signaux extrêmement clairs envoyés récemment par Martin St-Louis quant à la confiance qu’il lui accorde.
Surtout qu'Evans vient de jouer son meilleur match de l'année en muselant Connor McDavid et les Oilers d'Edmonton.
Hughes refuse de payer trop cher pour un joueur de 33 ans, sans but cette saison, encore sous contrat à 5,5 millions $l’an prochain. Il refuse également de sacrifier Oliver Kapanen pour boucher un trou à court terme.
Owen Beck est bel et bien sur la table, mais les Kings n'en veulent pas.
Pendant ce temps, Phillip Danault se retrouve coincé entre deux feux. D’un côté, un DG inflexible qui n’a aucune intention de céder à la pression.
De l’autre, un marché qui s’intéresse à lui, mais pas au prix exigé. Et au milieu, un joueur qui voulait se rapprocher de sa famille, qui espérait un retour à Montréal, qui souhaitait tourner la page rapidement, mais qui voit maintenant son dossier s’enliser et devenir presque personnel tellement la tension est énorme entre le joueur et l'organisation.
Ouch. Plus Danault pousse pour partir, plus Ken Holland ralentit le processus. Plus le joueur souhaite un dénouement rapide, plus le DG martèle qu’il n’est pas pressé.
Et pendant que les rumeurs s’intensifient, que les équipes appellent, que les offres circulent, le temps joue contre Danault, pas contre Los Angeles.
Ce qui était censé être un changement d’air qui sauve sa carrière est en train de se transformer en cauchemar professionnel, où chaque journée sans transaction accentue la tension, fragilise la relation et complique la sortie.
Le dossier est désormais public, explosif, et impossible à refermer discrètement. Reste à savoir qui cédera en premier : un joueur déterminé à partir, ou un DG décidé à attendre le retour parfait.
Une chose est certaine : le dossier Phillip Danault ne fait que commencer, et il promet d'exploser bientôt.
