Offre hostile: Matthew Knies envoie promener Kent Hughes

Offre hostile: Matthew Knies envoie promener Kent Hughes

Par Marc-André Dubois le 2025-05-20

C’est un non catégorique. Un rejet sans détour. Une claque en pleine face à Kent Hughes, aux partisans du CH, et à toute la ville de Montréal. Matthew Knies ne veut rien savoir du Canadien. Pas peut-être. Pas plus tard. Jamais.

Les mots ont été choisis avec soin. Froids. Sèches. Calculés. Lors de son bilan de fin de saison, Knies a mis fin à tous les espoirs d’une offre hostile venue de Montréal. On lui a posé la question : accepteriez-vous une offre hostile d’une autre équipe?

« Je veux être ici. Je veux jouer ici. C’est tout ce qui compte pour moi. »

Fin de la discussion.

Knies, 22 ans, n’a pas simplement éteint la rumeur d’une offre hostile. Il l’a piétinée. Il l’a écrasée en pleine conférence de presse, devant des journalistes bouche bée.

Ce n’est pas un joueur hésitant qu’on a vu. C’est un jeune homme déterminé, enraciné, prêt à dire au monde entier – et surtout à Kent Hughes – qu’il ne signera JAMAIS une offre hostile. Encore moins si elle vient de Montréal.

C’est une claque pour les fans du CH. Et un rappel brutal de la réalité : le chandail tricolore ne fait pas rêver tout le monde. Encore moins un joueur des Leafs.

Ce qui est encore plus insultant dans cette saga, c’est que Knies aurait été parfait à Montréal. Un ailier gauche de 6 pieds 3, 227 livres, intense, robuste, efficace en échec avant, capable de marquer, mais aussi de défendre.

Un profil unique, introuvable actuellement dans l’alignement du Canadien. Un complément idéal à un top-6 autour de Demidov.

Mais voilà : il ne veut rien savoir.

Même si Toronto est en crise. Même si les Maple Leafs sont à deux doigts de tout faire exploser. Même si les rumeurs d’échanges pleuvent. Knies reste fidèle. Droit. Inflexible.

Il ne veut pas “gagner ailleurs”. Il veut gagner à Toronto.

Une stratégie de relations publiques? Non.

Certains diront que c’est du PR. Une façade. Un discours appris par cœur. Faux.

Knies n’avait aucun intérêt à balayer aussi violemment l’idée d’une offre hostile. Il aurait pu répondre par une diversion : « On verra avec mon agent. » Ou : « Je veux rester, mais on sait que c’est une business. »

Mais non. Il a claqué la porte. Il a regardé les journalistes dans les yeux et il a dit : « Je veux être ici. »

Et comme pour enfoncer le clou, il a parlé de son attachement personnel à l’organisation. De sa relation avec John Tavares, qui l’a accueilli chez lui à ses débuts. De ce lien presque filial qu’il ressent envers le capitaine.

« C’est la première personne à qui je pense quand je vois ce logo », a-t-il lancé.

Une déclaration puissante. Authentique. Qui tue dans l’œuf toute spéculation.

Ce que Knies vient de faire, ce n’est pas simplement décliner une offre hypothétique.

Il vient de dire à Kent Hughes : “N’essaie même pas.”

Et ça, c’est dur à avaler.

Parce qu’on sait que les Leafs sont vulnérables. Marner est sur le départ. Tavares est en fin de contrat. Le plafond salarial les étouffe. Et Knies est justement dans la catégorie de joueurs que Montréal peut cibler avec une offre hostile réaliste : entre 6,8 M$ et 9,3 M$ par saison, soit le niveau de compensation qui ne coûte “que” trois choix (1er, 2e, 3e ronde).

C’était parfait sur papier.

Mais la réalité, c’est que Knies préfère rester dans le chaos torontois plutôt que d’aider à bâtir quelque chose à Montréal.

Et maintenant?

La porte Knies étant fermée à triple tour, le CH devra se tourner vers d’autres cibles.

Et ça tombe bien : les options ne manquent pas:

Marco Rossi – Minnesota Wild

Un centre complet, frustré de son rôle réduit en séries. A refusé un contrat de 5 ans à 25 M$. Parfait pour une offre hostile entre 6,8 M$ et 9,3 M$. Il veut jouer. Il veut produire. Montréal pourrait lui offrir exactement ce qu’il cherche.

Mason McTavish – Anaheim Ducks

Le rêve absolu. Un centre de puissance, jeune, intense, clutch. Si le CH offre entre 9,3 M$ et 11,4 M$, la compensation grimpe (2 choix de 1er, 1 choix de 2e, 1 choix de 3e), mais Hughes peut le faire : il a ses propres choix pour 2025 et 2026. (celui de Calgary ne compte pas.)

JJ Peterka – Buffalo Sabres

68 points cette saison. Explosion offensive. Et un désintérêt évident pour Buffalo. S’il veut partir, une offre hostile est l’arme idéale. Il est dans la bonne fourchette salariale pour ne pas coûter quatre choix de première ronde.

Gabriel Vilardi – Winnipeg Jets

Un centre méconnu, mais ultra-efficace. Sa saison à 61 points l’a propulsé dans la conversation. Les Jets auront du mal à le garder s’ils signent Ehlers et Samberg. Montréal peut en profiter.

Les options à la défense:

Evan Bouchard – Edmonton Oilers

Bouchard est exactement ce qu’il manque au CH à la ligne bleue. Un quart-arrière de première classe. Un général en avantage numérique. Et les Oilers n’ont presque pas de marge salariale. À 10,8 M$/saison (projection AFP), l’offre hostile coûte 2 choix de 1er, 1 de 2e, 1 de 3e. Mais le jeu en vaut la chandelle.

Noah Dobson – Islanders de New York

70 points cette saison. Un monstre en zone offensive. Kent Hughes connaît bien son dossier. Si New York ne peut suivre, le CH pourrait frapper.

K’Andre Miller – Rangers

Encore jeune, encore accessible. Gorton l’a repêché. Il connaît son potentiel. Un défenseur qui peut jouer 25 minutes par soir. Mais il est gaucher, alors que le CH veut avant tout un droitier.

Ce que Knies vient de faire, c’est aussi une bénédiction. Il enlève un doute. Il ferme une porte. Il pousse le CH à être encore plus agressif.

Et il rappelle à tout le monde que les offres hostiles sont là pour rester.

Ce n’est plus un tabou. Ce n’est plus une provocation. C’est un outil.

Et Jeff Gorton l’a dit lui-même : cet été, le CH frappera.

Pas à Toronto.

Mais ailleurs.

Et quand ce coup-là tombera, ce ne sera pas un simple contrat.

Ce sera un tremblement dans toute la LNH.