Offre Montréal-Boston: les Bruins dévoilent leurs exigences

Offre Montréal-Boston: les Bruins dévoilent leurs exigences

Par David Garel le 2025-09-30

On a enfin la réponse. Pourquoi les Bruins de Boston ont-ils claqué la porte au nez du Canadien lorsqu’on leur a offert un package deal comprenant Oliver Kapanen, Jayden Struble et Joshua Roy en retour de Pavel Zacha?

Ce n’est pas une question de talent. Ce n’est pas une question de potentiel. C’est une question de courage.

Comme l’a révélé Renaud Lavoie sur les ondes de BPM Sports, la réputation d’Oliver Kapanen est claire : il n’est pas considéré comme un joueur assez courageux pour porter l’uniforme des Big Bad Bruins.

Pas besoin de tourner autour du pot : à Boston, on ne pardonne pas le manque de cran. Pour endosser ce chandail mythique, il faut être capable de prendre les coups, d’aller dans les coins, de payer le prix contre des Panthers de la Floride en séries.

Et si un joueur suscite le doute à ce chapitre, il devient automatiquement persona non grata.

Kapanen, mis en vitrine mais jugé trop tendre? Trop soft?

La mise en valeur d’Oliver Kapanen à l’entraînement, positionné avec Alex Newhook et Ivan Demidov, pouvait passer pour une promotion.

En réalité, c’était une vitrine. On voulait le montrer, l’exposer, faire gonfler sa valeur. Mais les recruteurs ne se laissent pas berner : ce qu’ils cherchent, ce n’est pas seulement du talent, mais aussi de la dureté. Et c’est précisément là que ça devient compliqué.

Kapanen, malgré ses qualités offensives, malgré sa capacité à jouer dans les deux sens de la patinoire, n’a jamais acquis la réputation d’un joueur prêt à souffrir dans les coins. Aux yeux des Bruins, il ne cadre pas avec leur identité de robustesse et d’intimidation.

Le contraste avec Owen Beck est frappant. Le jeune centre canadien traîne déjà une réputation enviable : fiable défensivement, excellent sur les mises au jeu, polyvalent, et surtout… courageux. Quand on pense à un joueur capable de survivre à une série contre les Panthers, c’est Beck qui vient à l’esprit, pas Kapanen.

C’est ce détail qui change tout. Car si Boston avait vu le nom de Beck figurer dans le fameux package, plutôt que celui de Kapanen, peut-être que les négociations auraient pris une autre tournure. Beck inspire confiance. Kapanen, lui, inspire le doute.

Dans le package refusé, il y avait aussi Jayden Struble et Joshua Roy. Struble, on le sait, est apprécié pour sa robustesse. Mais il est perçu comme interchangeable avec Arber Xhekaj, ce qui le rend moins essentiel à Montréal et plus facile à sacrifier.

Joshua Roy, de son côté, n’a convaincu personne cet automne. Sa valeur s’effondre, au point où il est considéré comme un « throw-in », une pièce annexe dans une transaction, mais certainement pas un élément central.

Aux yeux des Bruins, le cœur du package reposait sur Kapanen et Struble. Et comme Kapanen ne passe pas le test du courage, l’offre a été refusée.

Ce refus n’a rien de personnel. Boston a une philosophie claire : les Bruins ne recrutent pas des joueurs pour leur seul coup de patin ou leur vision du jeu.

Ils recrutent des guerriers, des joueurs capables de survivre dans les séries les plus brutales, de jouer avec du sang au visage, de prendre des coups et d’en donner sans reculer.

Kapanen, malgré tout son potentiel, n’est pas identifié comme ce type de joueur. D’où le blocage. D’où la nécessité, pour Montréal, d’envisager un autre montage.

Faut-il ajouter Beck au package?

La question qui brûle les lèvres à Montréal est simple : pour convaincre Boston, faudra-t-il sacrifier Owen Beck? Car si les Bruins ne sont pas convaincus par Kapanen, et que Roy est perçu comme un joueur secondaire, alors le seul nom qui peut faire pencher la balance, c’est Beck.

C’est un dilemme terrible pour Kent Hughes et Jeff Gorton. Beck représente peut-être le futur Phillip Danault du Canadien : un centre fiable, courageux, qui excelle dans toutes les situations.

Mais si l’objectif est vraiment d’aller chercher un joueur établi comme Zacha pour solidifier le top-6 dès maintenant, le prix pourrait être de rajouter Beck..

Pour Oliver Kapanen, la situation est cruelle. À Montréal, Martin St-Louis lui offre des occasions de briller, le place dans des trios de qualité, souligne sa progression. Mais ailleurs dans la LNH, la perception est plus dure : talentueux, oui, mais pas assez brave.

Si Kapanen veut changer ce narratif, il devra le prouver sur la glace. Il devra se jeter devant des tirs, s’imposer dans les coins, démontrer qu’il peut survivre à la jungle des séries.

Sans ça, il restera perçu comme un joueur de vitrine, plus utile comme monnaie d’échange que comme guerrier de séries.

En fin de compte, la vraie raison du refus de Boston est aussi simple que brutale : Oliver Kapanen n’a pas, pour l’instant, le profil « Big Bad Bruins ».

À talent égal, les Bruins choisiront toujours le joueur le plus courageux. Et tant que Kapanen ne se défait pas de cette étiquette de joueur tendre, il sera vu comme un actif de transaction, pas comme une pièce centrale.

Pour Montréal, c’est une claque au visage. Le CH croyait avoir mis sur la table une offre solide. Mais en retour, Boston a renvoyé un message clair : « Donnez-nous du courage, pas seulement du talent. »

Si on parle de courage.. il faut penser à Joe Veleno.

Quand le CH a mis la main sur Joe Veleno cet été, l’affaire a paru secondaire comparée aux bombes médiatiques que représentaient Noah Dobson et Zachary Bolduc. Pourtant, en coulisses, l’arrivée de Veleno a été tout sauf simple.

Comme Tony Marinaro l’a révélé au 98,5 FM, il y avait plus de voix contre que pour. Une partie du personnel de direction ne voyait pas d’intérêt à l’amener en ville, jugeant que son profil de centre de troisième ligne n’apportait rien de décisif.

Mais le contexte du marché, combiné à l’insistance de Kent Hughes, qui était son ancien agent, a fini par inverser la tendance. Les dirigeants se sont regardés dans le blanc des yeux et ont dit : « on tente le coup, mais sans promesse de poste assuré ».

Depuis, Veleno s’accroche. Son camp n’est pas flamboyant, mais il est solide. Il gagne ses batailles, il patine avec intensité, et il a eu droit à une tape dans le dos publique de Lane Hutson, qui a vanté son implication.

Ça peut paraître anodin, mais venant d’une jeune vedette déjà installée, c’est un signe que Veleno est en train de se bâtir un capital de respect dans ce vestiaire.

Le problème, c’est que si le poste de Veleno est pratiquement verrouillé et que Samuel Blais coche déjà toutes les cases pour être le 13e attaquant, alors qu’est-ce que ça signifie pour Oliver Kapanen?

Tout simplement que le Finlandais est placé en vitrine. On ne le protège pas comme on protège Blais. On ne l’installe pas dans un rôle stable comme Veleno.

On le met à côté de Newhook et Demidov pour montrer ce qu’il peut faire, non pas pour bâtir l’avenir du CH, mais pour séduire les autres formations, et en particulier les Bruins.

Le contraste est brutal : Veleno, qu’on n’était même pas certain de vouloir signer, pourrait commencer la saison à Montréal, tandis que Kapanen, le jeune espoir développé avec soin, se retrouve exposé comme pièce d’échange.

Cela confirme ce que plusieurs murmurent : le package offert à Boston était bien réel, et si les Bruins ont refusé, ce n’est pas parce qu’ils n’aimaient pas Struble ou Roy, mais parce que Kapanen n’a pas la réputation de courage qu’exige Boston.

En bout de ligne, Veleno illustre parfaitement la stratégie Hughes/Gorton. Le CH veut des joueurs prêts à souffrir et à se battre pour chaque présence.

Veleno, avec son profil de travailleur québécois, entre dans cette case. Kapanen, lui, plaît à St-Louis, mais pas assez aux recruteurs externes pour être perçu comme intouchable.

Chaque match qu’il joue avec des réguliers, c’est une audition pour un autre chandail...