Olivier Kapanen change les plans de Kent Hughes sur le marché des transactions.
Parfois, dans la construction d’une organisation, un joueur inattendu chamboule les plans de son DG. Et c’est exactement ce qui est en train de se produire avec Oliver Kapanen.
Repêché 64e en 2021, choisi après Logan Mailloux et même après Riley Kidney, aujourd’hui perdu dans l’ECHL à Trois-Rivières, Kapanen s’impose tranquillement comme l’un des centres recrues les plus efficaces de la LNH. Un intrus dans un top-5 normalement réservé aux prodiges repêchés dans le top-10.
Alors qu’on ne cessait de répéter que le Canadien avait absolument besoin d’un centre #2 établi pour épauler Nick Suzuki, voilà que Kapanen, sans tambour ni trompette, vient brouiller toutes les cartes.
Et ce qui bouleverse le plus les discussions internes, c’est que cette émergence arrive au moment exact où Montréal et Saint-Louis sont engagés dans les négociations les plus intenses depuis des mois, au point où Elliotte Friedman affirme désormais, sans détour, qu’il serait surpris qu’il n’y ait pas de transaction entre les deux équipes.
Et au milieu de ce bras de fer Montréal–St-Louis pour Robert Thomas ou Jordan Kyrou, une seule question occupe soudain la direction du CH :
Où se situe Oliver Kapanen dans la hiérarchie des centres du futur… et surtout, est-il encore échangeable?
14 points en 26 matchs.
8 buts, ce qui le place à égalité au sommet des marqueurs chez les recrues, aux côtés de Matthew Schaefer.
Derrière lui : Leonard, Wood, Sennecke… tous des choix top-8.
Au-delà des chiffres, il y a sa manière de marquer : toujours dans l’enclave, toujours au cœur du jeu, toujours là où plusieurs jeunes du CH n’osent pas aller.
On peut critiquer son taux de conversion de tirs à 21 %, juger qu’il profite de la magie de Demidov, ou prétendre qu’il n’est pas un grand fabricant de jeu. Mais la réalité demeure : il marque, il est fiable, il gagne 48,8 % de ses mises en jeu et il ne nuit jamais à son équipe.
Kapanen n’a rien d’explosif, rien d’exubérant, mais il coche des cases essentielles : intelligence, positionnement, responsabilité.
Un profil rare, surtout dans un alignement qui a déjà Suzuki, Hage et bientôt Zharovsky en voie d’atteindre la LNH.
Ce qui dérange, c’est que l’arrivée de Kapanen comme centre potentiel du top-6 vient bouleverser toute la dynamique du marché interne du CH. Il y a encore deux semaines, Oliver Kapanen faisait partie des pièces que Montréal était prêt à inclure dans des discussions pour un joueur établi. Des sources à Boston confirmaient même que le CH avait offert un package incluant :
Oliver Kapanen
Jayden Struble
Joshua Roy
…pour obtenir Pavel Zacha. Les Bruins avaient refusé. Aujourd’hui, ce refus pourrait devenir une bénédiction déguisée.
Parce qu’il n’est plus du tout évident que Kent Hughes accepte encore d’inclure Kapanen dans quoi que ce soit.
Ce qui est clair : Owen Beck, lui, est bel et bien sur le marché.
Nashville, Saint-Louis, Vancouver, tous le voient comme un « throw-in » idéal dans une transaction plus large.
Et Jake Evans?
De plus en plus, son avenir à Montréal semble remis en question. Avec Kapanen qui prend des minutes, Hage qui pousse à la porte, Zharovsky qui explose en Russie, et Demidov qui transforme tous ceux qui lui jouent avec, il devient légitime de se demander quelle place Evans aura dans un an.
Un surplus de centres two-way, c’est un beau problème… mais c’est aussi souvent la recette d’un échange majeur.
Elliotte Friedman l’a dit : St-Louis est ouvert à transiger absolument n’importe qui.
Même Robert Thomas. Même Kyrou. Même Binnington, même si Dreger a confirmé que Montréal n’a aucun intérêt pour lui.
Et dans les discussions actuelles, les Blues demandent la lune :
David Reinbacher.
Michael Hage.
Un choix de première ronde.
Alexander Zharovsky.
Ce dernier a refusé Guhle pour Kyrou. Évidemment, il a refusé ce deal ridicule pour Thomas. Et maintenant qu’Oliver Kapanen s’impose comme un centre crédible, la marge de manœuvre du CH vient de changer. Hughes ne négocie plus en position de nécessité. C’est Armstrong qui panique.
Ce qui rend la situation explosive, c’est que Kapanen enlève la pression de devoir trouver un centre immédiatement… donc Montréal ne négocie plus sur les genoux. Saint-Louis voulait profiter d’une urgence montréalaise qui n’existe plus.
Pire encore pour Armstrong : son équipe perd, son vestiaire s'effondre. Mailloux est un désastre, Kyrou a des problèmes d'attitude, Thomas souffle le chaud et le froid, et tous les insiders confirment que les Blues sont une organisation en crise.
Pendant ce temps, Kapanen progresse. Et plus il progresse, plus la valeur de Beck baisse. Plus la valeur d’Evans devient échangeable. Plus la position de Hughes devient confortable.
Montréal peut désormais dire à Armstrong :
« Nous n’avons plus besoin de ton centre. Si tu veux faire affaire, baisse ton prix. »
Ce qui circule à Nashville, Vancouver, St-Louis, c’est que le CH est ouvert à discuter de Beck, Evans, Struble, Xhekaj, Engstrom, Roy, mais que :
Reinbacher est non-disponible.
Guhle est non-disponible.
Hage et Zharovsky sont intouchables.
Et Kapanen? Certains pensent qu'il pourrait être la carte cachée de Kent Hughes sur le march des transactions. D'autres pensant qu'il doit absolument rester à Montréal.
Son contrat d’entrée, sa production, son style, son âge, son effet stabilisateur sur un trio… tout cela augmente sa valeur, et les dirigeants de la LNH le savent.
À Nashville, le DG des Predators, Barry Trotz, serait en amour avec le Finlandais dans une possible transaction pour Ryan O'Reilly. Et à Vancouver, ils ont tellement besoin d'un centre qu'ils paieraient cher pour un joueur complet comme Kapanen.
Nous entrons dans un moment charnière.
Le CH a des ressources.
Le marché s’enflamme.
Et Oliver Kapanen pourrait devenir la pièce maîtresse de l’équation… ou le joueur qui force Hughes à revoir entièrement sa stratégie.
S’il continue de marquer, continue de bien jouer avec Demidov, continue d’obtenir 17 à 20 minutes par soir (plus de 20 minuteshier), alors il deviendra pratiquement intouchable, surtout que Martin St-Louis le voit comme son chouchou.
Et Kent Hughes peut se permettre de dire non… ou de frapper un coup de circuit calculé.
Une chose est certaine : Oliver Kapanen vient de changer le marché des transactions.
