Alex Newhook ne le dira pas directement, mais il sait. Il sait que tout ce qu’il a dit avant le match contre Buffalo ne fait que confirmer une chose : le Canadien n’a plus de plan pour son deuxième centre.
Il peut bien essayer de rester positif, mais la réalité est brutale. Kirby Dach devait être ce gars-là, et maintenant tout est en train de s’effondrer.
Il l’a dit lui-même. Jouer avec un jeune comme Owen Beck, qui monte et descend entre la AHL et la LNH, ce n’est jamais facile.
Il a du respect pour ce que Beck tente de faire, mais il ne peut pas cacher l’évidence. Ce n’est pas un plan, c’est de l’improvisation.
« Ce n’est pas facile d’être balloté entre les deux ligues, mais il gère ça avec maturité. Il est fiable défensivement. »
Ça sonne bien, mais ce que ça veut vraiment dire, c’est qu’il est là parce qu’il n’y a personne d’autre. Si Kirby Dach n’était pas tombé, personne ne parlerait d’Owen Beck aujourd’hui.
Newhook l’a reconnu à demi-mot. Ce qu’il voit, c’est un gars qui a dû remplir un rôle énorme en seulement deux matchs.
Ça veut dire quoi ça ? Ça veut dire que Kent Hughes n’avait aucune solution de rechange.
Ça veut dire qu’il ne savait pas quoi faire si jamais Dach tombait encore une fois. Maintenant, on se retrouve avec un gamin qui joue dans un rôle trop grand pour lui, et on fait semblant que ça va bien se passer.
Newhook a aussi lâché une bombe en parlant de la confiance des coachs. Il sait ce que ça prend pour jouer des grosses minutes dans la LNH.
Il sait que tu dois gagner la confiance de ton équipe et des entraîneurs. Il sait que ça ne se donne pas, ça se mérite.
Ce n’est pas pour rien qu’il a glissé ça dans son entrevue. Il sait très bien que Beck n’a pas encore gagné ce droit.
« Gagner la confiance des coachs, c’est essentiel pour jouer dans les gros moments et obtenir des minutes importantes. »
Mais Beck est là quand même, parce qu’il n’y a pas d’autres options.
Puis vient le moment où Newhook parle de Kirby Dach.
Il n’a pas voulu dramatiser, mais on sentait l’amertume. « C’est malheureux pour lui et pour l’équipe, on jouait bien ensemble. »
Mais la vérité, c’est que Kirby Dach n’a jamais répondu aux attentes. Son début de saison était chancelant, mais on n’avait pas d’autre choix que de se convaincre que c’était lui le deuxième centre du Canadien.
On vivait avec cette situation inconfortable en espérant que, quelque part, ça débloque. Mais maintenant qu’il est blessé, le Canadien est forcé de voir la vérité en face : il n’a aucune solution pour son deuxième centre.
Kent Hughes et Jeff Gorton sont mis à l’évidence. Ils doivent trouver une réponse. Parce que cette réponse n’existe pas à l’interne.
Owen Beck n’est pas la solution. Il ne le deviendra pas du jour au lendemain. Ce n’est pas ce joueur que le CH a repêché, ce n’est pas comme ça que Beck a connu son succès.
Beck, c’est un gars qui gagne ses mises au jeu, qui joue avec intensité, qui est fiable. Mais ce n’est pas un centre offensif top 6.
Et il ne faut surtout pas se laisser tenter de le développer dans une chaise qui n’est pas la sienne.
C’est trop de pression, trop d’attentes, et surtout, ce serait une erreur monumentale.
Et maintenant, on veut nous vendre Ivan Demidov comme solution. C’est la nouvelle lubie. On parle de lui comme du futur du CH, comme du sauveur offensif qui va arriver l’année prochaine.
Mais est-ce que quelqu’un croit sérieusement que Demidov va être utilisé comme deuxième centre ?
Ce serait encore une fois forcer un joueur dans une chaise qui n’est pas la sienne. Demidov a évolué principalement comme ailier dans la KHL.
Ce n’est pas le moment d’expérimenter avec un talent offensif de cette envergure. Si tu le places au centre, tu déstabilises tout son développement. Si tu le laisses à l’aile, alors qui va être son centre ?
Parce que c’est bien beau d’avoir un talent offensif comme Demidov, mais avec qui il va jouer ? Owen Beck ? Alex Newhook ? Patrick Laine ?
Une ligne où personne ne sait ce qu’il va donner un match sur deux, où tout le monde joue hors position.
Ça commence à faire beaucoup d’incertitudes. Kirby Dach était le pivot du deuxième trio. Sans lui, on se rend compte que le top 6 du CH n’a aucune profondeur.
Tout repose sur Suzuki, Caufield et Slafkovski. Et tout le monde sait que cette ligne-là ne sera pas séparée.
Alors on fait quoi ? On essaye Beck. On essaye Newhook. On attend de voir ce que Laine peut donner. Mais ce n’est pas un plan. C’est du rafistolage.
Et même si Demidov débarque l’an prochain, avec qui va-t-il jouer ? Qui sera son centre ? Ses alliés doivent être des joueurs de calibre top 6, capables de suivre son rythme et de compléter son jeu.
Patrick Laine, oui, mais après ? Alex Newhook ? Ce n’est pas sa chaise.
C’est un bon joueur de soutien, mais il n’a jamais prouvé qu’il pouvait être un moteur offensif. Il manque un élément clé à l’attaque du CH.
Cet élément, Kent Hughes doit aller le chercher.
Par transaction, par n’importe quel moyen. Parce que le trou laissé par Kirby Dach est immense. Et pour l’instant, il n’y a aucune vraie réponse à cette catastrophe.
Misère ...