Panique à Edmonton: le nom de Samuel Montembeault refait surface

Panique à Edmonton: le nom de Samuel Montembeault refait surface

Par André Soueidan le 2025-12-22

Personne à Edmonton ne pensait revivre ce film aussi vite.

Tristan Jarry venait à peine d’arriver pour colmater une brèche vieille de plusieurs années que tout s’effondre déjà devant le filet des Oilers.

Blessure au bas du corps, durée indéterminée, et soudainement, le duo Calvin Pickard–Connor Ingram se retrouve à tenir une équipe aspirante à la Coupe Stanley.

Exactement le scénario que les Oilers tentaient désespérément d’éviter en sacrifiant Stuart Skinner dans l’échange avec Pittsburgh.

Et quand une organisation panique, elle regarde toujours autour de la ligue pour une solution immédiate. Pas parfaite. Immédiate.

C’est là que le nom de Samuel Montembeault recommence à circuler.

Le timing est troublant. Montréal vient tout juste de lui offrir un pas de recul calculé, un séjour à Laval pour reprendre ses repères, respirer, s’entraîner sans la pression quotidienne du Centre Bell.

Pas un renvoi punitif. Une remise à zéro.

Deux entraînements à Brossard, du temps pour travailler, puis un retour progressif avec le Canadien pour le voyage en Floride. Une décision intelligente, posée, presque rare dans ce marché.

Pendant ce temps, Edmonton n’a plus le luxe d’attendre.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Pickard affiche une moyenne de près de quatre buts alloués par match.

Ingram, rappelé en urgence, n’a jamais été une solution durable dans la LNH.

Les Oilers sont coincés. Et quand une équipe coincée regarde le marché, elle ne cherche pas un sauveur. Elle cherche quelqu’un capable de survivre.

Montembeault entre exactement dans cette catégorie.

Jamais un gardien élite. Jamais un mur infranchissable.

Mais un professionnel capable d’absorber des départs, de gérer des séquences lourdes, et surtout, de tenir le fort sans imploser complètement.

À Montréal, malgré toutes ses limites, il a donné exactement ce qu’il a toujours donné.

Rien de plus. Rien de moins. Une certaine stabilité dans un environnement instable.

C’est aussi ce qui rend le dossier fascinant du point de vue du Canadien.

Samuel Montembeault n’a rien coûté à l’organisation à l’origine.

Réclamé au ballottage dans les derniers soubresauts de l’ère Marc Bergevin, il est devenu, presque par défaut, un gardien numéro un pendant une reconstruction brutale.

Kent Hughes a hérité du dossier, lui a offert un contrat raisonnable, et l’a protégé tant bien que mal dans un marché impitoyable.

Aujourd’hui, l’avenir est clair devant le filet.

Jacob Fowler est la pièce maîtresse. Jakub Dobeš est un numéro deux imparfait mais exploitable. Montembeault, lui, devient la variable.

Si son passage à Laval lui permet de retrouver un minimum de confiance, si ses prochains départs montrent un gardien plus posé, plus carré, plus stable mentalement, alors sa valeur remonte automatiquement.

Et dans une ligue où plusieurs équipes paniquent déjà devant le filet, cette valeur-là peut devenir monnayable.

À Edmonton, surtout.

Les Oilers n’ont pas besoin d’un miracle. Ils ont besoin de temps. De semaines.

De matchs survivables pendant que Jarry se rétablit.

Dans ce contexte, un gardien expérimenté, sous contrat raisonnable, capable d’entrer dans un vestiaire sous pression sans s’effondrer, devient soudainement attrayant.

La balle est maintenant dans le camp de Montembeault.

Retrouver ses repères. Se replacer mentalement.

Montrer qu’il peut encore être fonctionnel dans la LNH. Et dans celui de Kent Hughes, qui devra sentir le marché, jauger l’urgence ailleurs, et décider s’il est temps de transformer un gardien acquis gratuitement en actif tangible.

Si Montréal parvient un jour à échanger Samuel Montembeault contre une valeur réelle, peu importe laquelle, ce sera objectivement une réussite.

Pour l’organisation. Pour le joueur. Pour une histoire commencée au ballottage et qui pourrait se conclure par une porte de sortie digne.

À Edmonton, la panique est réelle.

Et quand la panique s’installe, les téléphones sonnent plus vite qu’on pense.

À suivre ...