Pascal Vincent place Kent Hughes dans l’eau chaude

Pascal Vincent place Kent Hughes dans l’eau chaude

Par David Garel le 2025-04-05

Pascal Vincent ne pouvait pas être plus clair. Sur les ondes de BPM Sports, l’entraîneur-chef du Rocket de Laval a lancé une bombe qui fait encore trembler les murs du Centre Bell.

« Pour moi, Cayden Primeau est un gardien de la LNH. C’est inimaginable pour moi qu’il ne devienne pas un gardien de la LNH. Il est trop dominant chez nous pour que ce ne soit pas le cas », a-t-il affirmé, sans détour.

Cette déclaration, qui devait au départ souligner les exploits de Cayden Primeau, a déclenché un séisme dans l’entourage du Canadien de Montréal.

Car elle confirme à demi-mot ce que tout le monde voit venir : Primeau ne veut plus jouer le rôle de gardien de secours malmené, rétrogradé sans explication et sacrifié pour sauver la face de l’organisation. Il veut sa place… ou une porte de sortie.

La déclaration de l'entraîneur-chef du Rocket de Laval, affirmant que Cayden Primeau est « trop dominant chez nous pour que ce ne soit pas le cas » en ce qui concerne son avenir dans la LNH, a jeté de l’huile sur le feu d’une situation déjà complexe pour le Canadien de Montréal.

Ces propos ont mis en lumière les performances exceptionnelles de Primeau dans la Ligue américaine, mais ont également amplifié les tensions entre le gardien, son agent et la direction du Canadien.

Depuis sa rétrogradation à Laval, Primeau affiche des statistiques impressionnantes, avec une fiche de 19-2-1, une moyenne de buts alloués de 2,02 et un pourcentage d’arrêts de ,922 en 22 départs.

Ces chiffres témoignent de sa domination et renforcent l’argument selon lequel il mérite une place régulière dans la LNH.

Cependant, son passage avec le grand club en début de saison a été moins reluisant, pour ne pas dire catastrophique, alimentant les débats sur sa capacité à performer au plus haut niveau.

En qualifiant publiquement Primeau de gardien de la LNH, Pascal Vincent a, sans le vouloir, compliqué la tâche de son directeur général, Kent Hughes.

Ces commentaires améliorent la position de l’agent de Primeau lors des négociations contractuelles à venir cet été, ce dernier pouvant désormais exiger un contrat à un volet, garantissant une un salaire de la LNH pour son client.

Cette situation place Hughes dans une position délicate, devant jongler entre la gestion des attentes du joueur, les réalités salariales et les besoins de l’équipe.

Le statut de joueur autonome avec compensation de Primeau ajoute une couche de complexité à cette saga. Kent Hughes est conscient qu’il ne peut se permettre de perdre un tel talent pour rien.

Kent Hughes devra lui soumettre une offre qualificative s’il veut conserver ses droits sur lui. Or, comment imaginer aujourd’hui que Primeau accepterait une simple prolongation à deux volets, comme celle qu’il avait signée précédemment?

Les paroles de Pascal Vincent ont redonné des munitions précieuses à l’agent de Primeau. Ce dernier, déjà irrité par la rétrogradation de son client avant Noël, est désormais en position de force.

Il peut s’asseoir à la table des négociations et exiger un contrat garanti dans la LNH — une exigence que Kent Hughes hésitera à accepter, sachant qu’il possède déjà Samuel Montembeault, Jakub Dobes et qu’un certain Jacob Fowler cogne à la porte.

Mais l’idée même de perdre Primeau pour rien en raison d’un refus d’offrir ce contrat de la LNH serait catastrophique pour l’image de Hughes. C’est la tempête parfaite.

Si Primeau se garde d’attaquer frontalement l’organisation dans ses propos publics, les sous-entendus sont devenus une habitude.

Depuis sa descente à Laval, il a multiplié les messages codés, les réponses à double sens. Il a parlé de la différence entre s’entraîner et jouer, de l’importance du rythme des matchs, et surtout, de la peur de faire des erreurs à Montréal.

« J’avais peut-être peur de faire des erreurs. En fait, ‘peur’ n’est peut-être pas le bon mot. C’est plutôt que je ne voulais pas faire d’erreurs », a-t-il laissé entendre, une phrase qui dit tout du climat de tension dans lequel il évoluait sous Martin St-Louis.

Lorsqu’il a déclaré « Je n’ai pas beaucoup joué depuis deux ans », il ne parlait pas uniquement du calendrier : il dénonçait clairement l’injustice ressentie.

Et lorsqu’il a affirmé, en parlant de Laval, que « ici, on ne me donnera pas de matchs, je vais devoir les mériter », c’était une façon très polie de dire qu’à Montréal, on ne lui en donnait même pas l’occasion.

Dans ce climat d’incertitude et de tension, une équipe revient sans cesse dans les rumeurs : les Flyers de Philadelphie.

Le nom de Primeau circule avec insistance dans la ville de l’amour fraternel, et ce n’est pas un hasard. Fils de l’ancien capitaine des Flyers, Keith Primeau, Cayden a des racines profondes là-bas.

L’entraîneur congédié des Flyers, John Tortorella, ne s’est pas gêné pour blâmer publiquement son directeur général Daniel Brière pour ne pas avoir réglé la situation des gardiens.

Il l’a dit sans détour : « Je ne cherche pas à blâmer qui que ce soit, mais cette position de gardien, il faut régler ça. »

« On ne gagne pas dans cette ligue sans un bon gardien. Ce n’est pas bon en ce moment. »

Le nom de Primeau s’est retrouvé dans les pages du Philadelphia Inquirer, du Philadelphia Daily News, du Hockey News et dans les discussions entre insiders de la ligue.

Quand un entraîneur-chef du Rocket affirme publiquement que son gardien « est trop dominant chez nous pour ne pas devenir un gardien de la LNH », il ne lance pas un simple compliment. Il pose une pression directe sur le DG du CH.

La vérité, c’est que la relation entre Cayden Primeau et l’organisation est brisée. Les messages subtils du gardien ne laissent plus place au doute. Il veut quitter Montréal. Il veut une nouvelle chance ailleurs. Il veut un club qui croit en lui.

Et à l’opposé, Kent Hughes ne veut pas le perdre gratuitement.

Mais voilà : si Hughes lui offre une prolongation d’un an à deux volets pour le garder en cas de besoin… Primeau refusera.

Et si Hughes l’échange à rabais, il sera critiqué pour avoir gaspillé un espoir de longue date, dans lequel le Canadien a tant investi. Tout ça, parce que Martin St-Louis n’a pas su gérer son temps de jeu.

Cayden Primeau a beau sourire en affirmant : « On veut que tout le monde réussisse, je suis content pour Dobes », personne n’est naïf. Ses yeux ne trahissent pas la joie. Ils traduisent la résignation.

Il sait que le train est passé. Que Dobes a gagné le cœur du staff. Que Fowler est en route. Que Montembeault est là pour rester.

Et maintenant que son entraîneur envoie le message qu’il mérite la LNH, il n’a plus aucune raison d’accepter le rôle de troisième violon à Montréal. Il veut sa place… ou il part. Il veut de la considération… ou il exige un échange.

Avec son contrat en fin de parcours, un statut de RFA à gérer, une pression de l’agent, un DG critiqué publiquement, et une organisation qui tente de se qualifier pour les séries… le dossier Primeau est en train de devenir un casse-tête monumental pour Kent Hughes.

Et le pire? Ce casse-tête, c’est Martin St-Louis qui l’a déclenché. Par son obstination. Par sa froideur. Par son refus de faire confiance à un gardien qui, aujourd’hui, est en train de prouver à tout le monde qu’il avait raison d’y croire

Pendant ce temps, Daniel Brière attend en embuscade.

Le lien familial, son père Keith ayant été une figure légendaire des Flyers, donne du jus à cette hypothèse. Un échange potentiel pourrait satisfaire les aspirations de Primeau tout en offrant au Canadien une compensation adéquate.

Les déclarations de Pascal Vincent, bien que sincères, ont complexifié cette prise de décision en augmentant les attentes autour de Primeau.

Entre les performances sur la glace, les déclarations publiques et les négociations contractuelles, chaque élément peut avoir des répercussions significatives.

Il appartient désormais à Kent Hughes de naviguer avec prudence dans cette tempête pour assurer le meilleur avenir possible au Canadien de Montréal et surtout s'assurer de ne pas perdre Primeau pour rien.

Oui, le DG du CH est dans l'eau chaude...merci à Pascal Vincent...