Il y a une nouvelle caste qui prend tranquillement le contrôle de la LNH. Plus discrète que les anciens joueurs. Plus stratégique que les scouts de l’ombre. Ce sont les agents.
Et aujourd’hui, après Kent Hughes, un autre nom plane dans les couloirs du pouvoir : Pat Brisson.
L’homme d’affaires, conseiller de confiance de Sidney Crosby, Patrice Bergeron, Nathan MacKinnon et tant d’autres, est l’architecte de plusieurs des carrières les mieux gérées de la dernière décennie.
Un fin renard, toujours éloigné des projecteurs, mais omniprésent dans chaque coulisse. Et voilà que les Kings de Los Angeles lui auraient fait de l’oeil.
Le poste de directeur général est libre depuis le départ de Rob Blake.
Et parmi les rumeurs sorties, celle liant Pat Brisson au trône de L.A. a pris tout le monde par surprise. Pas parce qu’elle est absurde. Parce qu’elle semble inévitable.
Kent Hughes l’a fait.
Il est passé du bureau de CAA Sports au bureau de Geoff Molson.
Il a pris les rênes d’une organisation en ruines et a imposé une méthode, un langage, une vision. Il a su parler aux joueurs, contourner les codes établis, et redonner au CH une colonne vertébrale.
Et pendant qu’il était en train de construire ça, Brisson observait.
Il a vu l’effet Hughes. Il a vu comment un agent peut transformer une chambre, une organisation, une ville. Et maintenant, il sent que le moment approche.
Mais pas tout de suite.
Selon les révélations de Pierre LeBrun, Brisson n’a pas encore accepté de rencontrer les Kings.
Il prend son temps. Il sait que lorsqu’il fera le saut, ce sera au bon endroit, avec les pleins pouvoirs, dans une ville où il pourra imposer sa vision sans devoir faire des compromis pour des anciens directeurs dépassés.
Car Pat Brisson ne joue pas dans les petites ligues.
Ce qu’il veut, ce n’est pas juste un titre. C’est l’influence. Le pouvoir de rebâtir une organisation autour d’un nouveau langage hockey.
Comme Kent Hughes l’a fait. Peut-être mieux. Plus vite. Plus loin.
Et pendant ce temps, dans les bureaux de la LNH, plusieurs commencent à craindre ce mouvement. Parce que si Brisson saute, ce sera l’effet domino.
Combien d’autres agents rêvent d’abandonner la négociation de contrats pour prendre le pouvoir directement?
Combien, comme Brisson, ont un carnet d’adresses qui donne accès à la Ligue, au marketing, aux différents proprios, aux joueurs étoiles?
La LNH entre dans une nouvelle ère.
Et Kent Hughes a été le premier à ouvrir la porte.
Maintenant, Pat Brisson se tient dans l’embrasure, le regard fixe, le plan prêt.
Il n’a pas besoin de prouver qu’il est prêt. Il n’a pas besoin de répondre à des questions de scouts. Il est Pat Brisson.
Et la seule question, maintenant, c’est : qui aura le courage de lui laisser les clés?