Patrick Roy dans l’eau chaude : le réservoir est à sec

Patrick Roy dans l’eau chaude : le réservoir est à sec

Par André Soueidan le 2025-02-09

Patrick Roy le savait : cette saison avec les Islanders de New York allait être un test de caractère. Et jusqu’ici, il a passé le test haut la main.

Mais voilà que le vent tourne. Brutalement. L’équipe vient d’encaisser deux défaites consécutives et trois revers à ses quatre derniers matchs.

Les joueurs tombent comme des mouches, l’offensive se tarit, et surtout, l’énergie qui portait cette équipe depuis l’arrivée de Roy semble être en train de s’effriter.

Le plus récent épisode de cette chute libre? Une défaite humiliante de 6-3 contre le Wild du Minnesota, un match qui résume parfaitement les difficultés des Islanders en ce moment.

Ils menaient 3-1, ils étaient en contrôle, puis tout s’est effondré. Cinq buts sans riposte, une défense qui ressemblait plus à un barrage en train de céder qu’autre chose, et un banc qui semblait complètement dépassé par les événements.

Patrick Roy lui-même semblait abattu après la rencontre. "Je suppose que nous n'avions pas les jambes pour revenir dans le troisième tiers", a-t-il lâché en conférence de presse, comme un boxeur qui vient de se prendre une séquence de coups au foie et qui peine à retrouver son souffle.

"Quand nous jouons des matchs consécutifs, c'est du hockey de rattrapage, peut-être un peu plus difficile à faire. Surtout contre une équipe qui est reposée."

Il y a un mois à peine, Roy était acclamé comme le messie. Il avait réussi à transformer une équipe désorganisée en une unité solide et intense, qui rivalisait avec les meilleures formations de la LNH.

Mais voilà, tout cela était avec Mathew Barzal et Noah Dobson dans l’alignement. Aujourd’hui, les deux sont blessés et les Islanders ressemblent à une équipe qui vient de perdre ses jambes.

Barzal, qui était déjà incommodé par des blessures cette saison, a subi une intervention chirurgicale mineure à la rotule. Verdict : six semaines d’absence. Dobson? On parle d’une blessure à long terme.

Ce sont les deux pièces maitresses de l’équipe qui disparaissent d’un coup, et l’impact est déjà palpable.

La réalité, c’est que les Islanders n’ont jamais été une équipe offensive flamboyante. Ils se sont toujours fiés à un système hermétique, à une rigueur défensive exemplaire et à un travail collectif incessant.

Mais lorsque tu perds tes piliers, cette structure se fissure, et c’est exactement ce qui arrive présentement. Sans Barzal, l’attaque se retrouve orpheline de son principal créateur de jeu.

Sans Dobson, la première vague du jeu de puissance perd un catalyseur essentiel.

Est-ce que Patrick Roy est en train de payer le prix de son style exigeant? On sait qu’il pousse ses joueurs à la limite, qu’il exige un niveau d’intensité constant.

Mais il arrive un moment où un groupe épuise ses réserves. Est-ce ce qui est en train de se produire? Se pourrait-il que les Islanders aient tout simplement brûlé trop d’essence trop tôt dans la saison?

En début d’année, on parlait des Islanders comme d’une équipe qui pouvait surprendre et se faufiler jusqu’aux séries. Mais si cette équipe continue de s’effondrer au moment le plus crucial de la saison, que se passera-t-il? Est-ce que Roy, qui était vu comme un candidat potentiel au trophée Jack-Adams, pourrait rapidement voir sa popularité fondre comme neige au soleil?

La seule chose qui pourrait les sauver? Une réaction rapide. Un électrochoc. Quelque chose qui rallume la flamme avant qu’il ne soit trop tard.

Mais à voir la tête de Patrick Roy après la défaite contre le Wild, il commence à manquer de solutions. Le réservoir est à sec, et il ne reste plus grand-chose pour le remplir.

Le temps presse à New York.

À suivre ...