Patrick Roy est parfois jaloux de Martin St-Louis.
Ces propos révèlent les frustrations d’un entraîneur qui, malgré son statut légendaire, se retrouve à la tête de l’une des équipes les plus vieillissantes de la LNH, avec un avenir incertain.
Pendant que St-Louis construit patiemment un projet à Montréal avec des jeunes talents prometteurs, Roy doit composer avec une équipe en fin de cycle et un environnement où il n’a pas les pleins pouvoirs.
L’histoire de Patrick Roy avec les Islanders avait pourtant bien commencé. Nommé en janvier 2024, il avait semblé trouver une seconde chance après des années d’exil depuis son départ du Colorado en 2016.
Malgré les défis, il avait mené une équipe mature, mais limitée, aux séries éliminatoires avec une fiche de 20-12-5 pour conclure la saison.
Cependant, cette lune de miel a été de courte durée. La structure vieillissante des Islanders, héritage des décisions passées de Lou Lamoriello, s’est rapidement imposée comme une barrière à toute progression.
Roy se retrouve aujourd’hui dans une impasse, à devoir tirer le maximum d’un groupe d’anciens guerriers sans véritable relève pour l’avenir.
Depuis son arrivée à New York, Roy n’a jamais eu les coudées franches. Lou Lamoriello, directeur général depuis 2018, est connu pour sa gestion rigide et son amour des équipes d’expérience, souvent au détriment de la jeunesse.
Sous sa direction, les Islanders ont sacrifié plusieurs choix de repêchage pour acquérir des vétérans comme Jean-Gabriel Pageau, Kyle Palmieri et Bo Horvat.
Bien que ces mouvements aient maintenu l’équipe compétitive à court terme, ils ont vidé la relève. Les Islanders n’ont pas repêché parmi les 45 premiers entre 2020 et 2023, ce qui laisse Roy avec un bassin d’espoirs quasi inexistant.
Même Cole Eiserman, leur premier choix en 2024, n’a pas l’impact immédiat attendu d’un joueur d’élite.
Pour un entraîneur comme Roy, habitué à bâtir autour de jeunes talents et à imposer sa vision, cette situation est un cauchemar.
Contrairement à Martin St-Louis, qui bénéficie d’une carte blanche de Kent Hughes et Jeff Gorton pour diriger à sa manière, Roy est pris dans un cercle vicieux imposé par Lamoriello.
Le contraste avec Martin St-Louis et le Canadien ne pourrait être plus cruel. À Montréal, St-Louis, malgré les critiques, dirige une équipe jeune et pleine de promesses.
Cole Caufield, Nick Suzuki, et une nouvelle génération de talents émergents comme Ivan Demidov, Michael Hage, David Reinbacher et Lane Hutson, donnent aux partisans un aperçu d’un avenir excitant.
Les Islanders, en revanche, s’appuient sur des vétérans comme Anders Lee, Kyle Palmieri et Brock Nelson, tous dans la mi-trentaine, avec peu de soutien à l’horizon.
Même les meilleurs joueurs comme Mathew Barzal et Noah Dobson ne suffisent pas à transformer cette équipe en aspirants sérieux à la Coupe Stanley.
Roy voit bien cette différence. À Montréal, St-Louis peut se permettre des erreurs dans un projet à long terme. À New York, Roy est coincé avec une équipe qui, au mieux, peut espérer une sortie rapide en séries, et au pire, se dirige vers une reconstruction douloureuse qu’il ne sera peut-être même pas là pour superviser.
Les murmures autour de Patrick Roy se font de plus en plus insistants. Même si l’entraîneur a obtenu une victoire importante contre les Hurricanes, les performances globales des Islanders alimentent les rumeurs de changement.
Jonathan Bernier, dans un article cinglant publié dans Le Journal de Montréal, a résumé la situation :
« Les Islanders sont plates à mourir. La marmite commence à chauffer à Long Island, et ce revers contre le Canadien, 31ᵉ équipe au classement, risque d’écorcher l’oesophage de Lou Lamoriello. »
Si les Islanders n’inversent pas rapidement la tendance, Roy pourrait bien être sacrifié, victime d’une équipe construite pour échouer à long terme.
Ironiquement, lui qui avait été accusé d’être un entraîneur impatient au Colorado se retrouve dans une situation où il doit attendre l’inattendu : des résultats immédiats avec une équipe sans avenir.
L’aveu de Roy en conférence de presse traduit une frustration compréhensible. Lui, l’entraîneur passionné et intense, doit désormais jongler avec les attentes irréalistes d’un directeur général vieillissant et une équipe à bout de souffle.
Alors que St-Louis dirige un projet construit pour l’avenir, Roy lutte pour maintenir un semblant de compétitivité avec des outils qui ne lui permettent pas de réussir.
Si une chose est certaine, c’est que cette situation met à l’épreuve non seulement ses compétences, mais aussi sa patience et sa résilience.
Pour Patrick Roy, le défi est immense. Son retour dans la LNH, qu’il espérait triomphal, se transforme peu à peu en un véritable calvaire.
Si Lou Lamoriello ne change pas sa philosophie ou ne quitte pas ses fonctions, il est peu probable que Roy puisse transformer cette équipe vieillissante en prétendante.
Et si le spectre du congédiement plane aujourd’hui sur Long Island, il n’est pas certain que même un changement de coach puisse régler les problèmes structurels des Islanders.
Roy, une légende du hockey, mérite mieux que d’être piégé dans une organisation qui ne lui donne pas les moyens de réussir.
Patrick Roy, fidèle à son caractère fier et compétiteur, ne l’avouera jamais publiquement. Pourtant, il doit bien rêver à ce que 2026 pourrait lui offrir.
Cette année-là marquera la fin de son contrat avec les Islanders de New York, et potentiellement, une opportunité en or de revenir là où il a écrit les plus belles pages de sa carrière : à Montréal.
Avec l’état actuel des Islanders, une organisation vieillissante et à bout de souffle, Roy sait qu’il est pris dans une situation temporaire, une sorte de période tampon qui lui a permis de revenir dans la LNH.
Mais en regardant vers l’avenir, il doit se dire que les astres s’alignent pour lui permettre de saisir sa chance avec le Canadien, surtout si Martin St-Louis ne parvient pas à démontrer qu’il peut transformer le potentiel de son équipe en résultats concrets dès la saison prochaine.
Si Martin St-Louis, malgré sa popularité auprès des joueurs et des dirigeants, n’arrive pas à faire franchir un cap compétitif au Canadien d’ici 2025-2026, le nom de Patrick Roy circulera inévitablement dans les cercles médiatiques et parmi les partisans.
Roy, avec son aura, son caractère intense et sa connexion profonde avec l’histoire du CH, incarne tout ce que Montréal recherche dans un leader capable de mener l’équipe vers une 25ᵉ Coupe Stanley.
En 2026, le Canadien pourrait être à un point charnière de sa reconstruction. Avec une jeune génération menée par Nick Suzuki, Cole Caufield, Juraj Slafkovsky, Lane Hutson et David Reinbacher, Montréal devrait avoir atteint une phase où les séries éliminatoires ne sont plus une simple aspiration, mais une exigence.
C’est précisément ce type de contexte où Roy excelle : transformer une équipe talentueuse en machine compétitive.
Contrairement à Martin St-Louis, qui excelle dans le développement des jeunes joueurs, Patrick Roy est connu pour son intensité et son approche axée sur la victoire immédiate.
À Montréal, cela pourrait faire de lui le candidat idéal une fois que l’équipe sera prête à faire un véritable push pour la Coupe Stanley.
Roy apporterait une mentalité gagnante et une capacité à gérer la pression unique qui accompagne le poste d’entraîneur du Canadien.
En attendant, Roy doit composer avec une réalité plus terne à New York. Il dirige une équipe qui, malgré son expérience, ne possède ni la profondeur ni la jeunesse nécessaire pour rivaliser avec les meilleures formations de la ligue.
Cela risque de ternir son bilan à court terme, mais il sait que son avenir ne se limite pas à Long Island.
Si Roy parvient à maintenir les Islanders compétitifs dans ce contexte difficile, il renforcera sa réputation en tant qu’entraîneur capable de gérer des équipes complexes.
À défaut de pouvoir remporter une Coupe avec les Islanders, il pourrait se positionner comme un choix évident pour une équipe en quête de leadership, comme Montréal, lorsque l’occasion se présentera.
Pour le Canadien, Patrick Roy serait plus qu’un entraîneur. Il représenterait une figure historique capable de reconnecter l’organisation avec ses racines tout en incarnant une vision moderne et compétitive.
Les partisans, qui rêvent déjà de revoir Roy dans un rôle clé de coach en chef, doivent prier pour que le CH continue de s'enliser.
En attendant 2026, Roy continuera de se battre avec les moyens du bord à New York, mais l’idée de voir son nom circuler à Montréal, surtout si St-Louis trébuche, doit occuper une place dans ses pensées.
Et si le timing est bon, Roy pourrait bien devenir l’homme qui guidera le Canadien vers une nouvelle équipe championne.
Le scénario serait trop beau.