La figure légendaire de Patrick Roy, d'ordinaire si impassible et courageux devant les défis du hockey, s'est transformée hier en conférence de presse.

On aurait dit que la tempête avait pris d'assaut le cerveau calme imperturbable qui avait caractérisé sa carrière de joueur et de gardien. Jamais auparavant, ni sur la glace ni en dehors, n'avait-on vu Patrick Roy aussi déprimé, aussi tourmenté.

Il était là, devant les micros et les caméras, mais son regard n'était plus celui du compétiteur confiant. Ses épaules, autrefois carrées et solides, semblaient maintenant affaissées sous le poids d'une défaite qui lui pesait comme une montagne.

Les mots lui manquaient, lui qui avait toujours su trouver les réponses, les justifications, même dans les moments les plus sombres. Il n'était même pas capable de regarder les journalistes dans les yeux.

Pourtant, quand un journaliste osa faire remarquer à quel point son équipe s'était fait dominer malgré ses nombreux tirs bloqués, quelque chose en Patrick Roy se brisa.

La frustration bouillonnait en lui, prête à exploser à la moindre étincelle. Les mots du journaliste furent la goutte d'eau qui fit déborder le vase de sa colère contenue.

«Je me fous des tirs bloqués. Parlez-moi des tirs au but. Les tirs bloqués sont calculés par un gars assis quelque part dans l’aréna ou dans un McDonald. En fait, je n’ai aucune idée d’où il calcule ça.»

Il est clair que dans la chambre, à l'abri des regards, des chaises ont été cassées, des tables ont été renversées.

"Mes joueurs n’ont pas été suffisamment efficaces et engagés dans leurs batailles pour la rondelle. C’est ce qui a fait chavirer le match."

On pouvait voir dans les yeux de Patrick Roy de la rage et du désespoir. La vérité brutale de cette défaite l'a vraiment affecté mentalement et physiquement.

Mais au-delà de la colère, il y avait de la tristesse dans les yeux de Roy. Une tristesse profonde, presque palpable, qui témoignait de la douleur de voir son équipe flancher de la sorte.

Car pour lui, chaque défaite est plus qu'une simple statistique, c'est une blessure à son âme de compétiteur, une remise en question de tout ce en quoi il croit avec son système défensif qui a failli.

Peut-être qu'après la conférence de presse avait-il libéré un peu de la pression qui pesait sur ses épaules, mais le fardeau de la défaite demeurait, plus lourd que jamais.

Et dans ses yeux, malgré la colère et la tristesse, brillait toujours la flamme de la détermination, prête à renaître de ses cendres pour un nouveau combat sur la glace. 

"C'est une défaite difficile, il n'y a aucun doute là-dessus"

"Nous avions une chance de remporter ce match, mais en même temps, nous devons nous regrouper et être prêts pour le prochain match."

Cette série est loin d'être terminée. Mais il faudra que Roy relève la tête. Car déprimé comme il était, ses joueurs perdront tout espoir.

Les Islanders ont maintenant deux jours pour digérer cette défaite...et leur mal de ventre...

"Cette défaite fait mal au ventre", a déclaré le capitaine Anders Lee devant les journalistes. 

"Nous ne pouvons pas simplement nous accrocher et jouer dans notre zone pendant deux périodes et espérer trouver une solution" a déclaré Noah Dobson.

"Nous devons réagir et évidemment nous n'étions pas assez bons ce soir."

Quand on regarde les staistiques du match, effectivement, cela donne mal au ventre. Imaginez, après deux matchs, les tentatives de tir sont de 184 pour les Hurricanes et 87 pour les Islanders. Comme le dit si bien le journaliste Anthony Martineau, c'est immense.

"Un écart de près de 100 tentatives. En six périodes de jeu. «Immense» est ici un euphémisme."

Patrick Roy n'a jamais été aussi humilié de la sorte. Il doit se sentir comme en 1993 quand il perdait 0-2 contre les Nordiques de Québec.

À lui d'écrire l'histoire une fois de plus.

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