Inquiétude à New York: la santé de Patrick Roy chute

Inquiétude à New York: la santé de Patrick Roy chute

Par David Garel le 2025-10-10

On l’a tous remarqué dès les premiers matchs de la saison : Patrick Roy n’est plus l’image de force inébranlable qu’il incarnait jadis.

Il semble avoir vieilli d’au moins dix années. Le visage marque davantage, les traits sont plus lourds. À force de pousser, de serrer les dents, on finit par payer le prix humain. Et ce prix, Roy commence à le payer publiquement. Au nom de sa santé mentale... et physique...

La défaite à domicile contre les Penguins de Pittsburgh n’a rien fait pour masquer ses fragilités. Il voulait démarrer l’année avec autorité, frapper fort.

Mais voilà que, dans les dernières secondes du match, Jonathan Drouin se faisait suspendre un match après un cross-check en plein visage de Connor Dewar.

L’affaire était suffisamment brûlante pour que les journalistes tentent, avec insistance, de pousser Roy à critiquer Drouin, à déclarer qu’il en voulait après ce geste et après un double échec sur Dewar.

Mais Roy les a rejetés. Il a choisi de parler du hockey qui est une  “game émotionnel”. Il avait bien vu le piège. Il a préféré reculer en affirmant qu'il n'en voulait pas à Drouin.

Patrik Roy a même envoyé le journaliste sous l'autobus en lui disant dans les dents qu'il posait la question à la mauvaise personne, vu que Patrick Roy sautait toujours des coches dans sa carrière.

Journaliste : "Est-ce qu’il y a une certaine déception de voir Jonathan Drouin se placer dans une situation où il pourrait être suspendu pour un match ?"

Patrick Roy : "Vous posez la question à la mauvaise personne. Le hockey, c’est un jeu d’émotions, et parfois ce genre de choses arrive. Il y a des situations bizarres parfois, et ça fait partie du jeu. Donc non, pour répondre à votre question : non."

Ouch. Voici l'extrait vidéo: 

On l’a vu pincer ses lèvres, chercher ses mots, reculer face à la pression. Une direction inverse de ce qu’on a toujours associé à lui.

Drouin, lui, est très déçu de sa suspension. Le joueur est toujours marqué par ses hauts et ses bas. On voit un homme qui cherche à renaître.

Faire partie du projet Roy, c’était une chance, un pari de rédemption. Mais dans l’ombre de son entraîneur, dès qu’une erreur se manifeste, il est exposé.

D’un côté, on lui demande de se sacrifier, de se plier à la culture. De l’autre, on ne lui laisse pas de marge. Le moment de faiblesse est filmé, discuté. On le pousse devant le miroir de l’opinion publique, on l’oblige à porter le poids de sa bourde.

Pendant ce temps... justement... le temps est un adversaire pour tout le monde. Pour Roy, c’est devenu visible. On sent qu’il n’a plus l’énergie infinie. Qu’il ne peut plus encaisser la tension comme avant.

Derrière la légende, la légende humaine s’essouffle. Celui qui criait moins, qui contrôlait avec autorité, semble aujourd’hui cerné par ses propres contradictions.

Les signes d’usure sont évidents. 

Ce qui frappe surtout depuis le début de la saison, c’est la couverture médiatique que reçoit Patrick Roy à New York.

Là-bas, on ne lui accorde aucun traitement de faveur. On ne parle plus du « monument québécois », du gardien légendaire ou du coach flamboyant.

On parle d’un entraîneur dépassé, usé, fragile. On le décrit comme un homme qui a survécu aux grands changements des Islanders… mais qui refuse lui-même de changer. Et quand un coach refuse d’évoluer dans une ligue qui ne fait aucun cadeau, il devient le problème. Plus le leader. Plus la solution.

L’image de Roy est en train de basculer dans les médias new-yorkais. Ce n’est plus le guerrier passionné. C’est le technicien rigide. Le meneur autoritaire. Le coach qui épuise son vestiaire à force de tirer sur la corde.

On le dit tendu. Isolé. À bout de souffle. Et pour la première fois depuis son retour dans la LNH, certains journalistes n’hésitent plus à écrire noir sur blanc que son avenir est en jeu.

Plus question de lui accorder du temps. Plus question de lui pardonner des éclats. Les caméras ne cherchent plus à capter ses expressions flamboyantes : elles traquent les signes de fatigue, de recul, de détachement.

Patrick Roy, l’homme qui incarnait la domination, est aujourd’hui regardé comme un homme qu’on attend au tournant. Et ça, c’est nouveau. C’est même brutal.

Les journalistes l’ont averti : si les Islanders ne performent pas cette année, Roy sera congédié. Et quand on regarde ses traits, son langage corporel, son regard ces jours-ci… on comprend l’ombre de ce danger.

Patrick Roy a longtemps été le symbole du coach de fer. Autoritaire, exigeant, parfois cinglant. C’était sa marque, sa force. Mais l’ère du hockey évolue.

On exige des "coaches adaptation", de l' humanité, de la gestion fine des ego. Les joueurs ne sont pas des bûches qu’on coupe. Ils sont sensibles, exposés, complexifiés. Roy doit naviguer dans ce virage, et il ne semble pas prêt.

Quand un journaliste essaie de le pousser à commenter Drouin, il se cache. Pourquoi ? Parce qu’il sait qu’un mot mal placé peut briser l’édifice. Il sait qu’il n’a plus la marge de manœuvre qu’il avait autrefois. 

Les journalistes new-yorkais ne lui font plus de cadeau. Il n’est plus l’objet de l’admiration indulgente. On l’analyse sans filtre. On le juge sans gêne. On attend, presque avec gourmandise, la fissure mentale. Il y a dans l’air ce sentiment que Roy n’a plus la liberté de l’erreur. Et ça le fragilise encore plus.

Pourtant, malgré tout, il reste cet homme que l’on admire: le mythe, la passion, la voix. Juste… la façade craque. Et quand une façade craque, les doutes se glissent dans les trous.

Je ne dis pas que Patrick Roy est fini. Ni que les Islanders vont imploser. Mais ce que je dis, c’est que celui qui a toujours été perçu comme un roc est en train de devenir vulnérable. Et quand un roc flanche, même doucement, ça interpelle.

La suspension de Drouin, le silence de Roy, l’usure visible, tout ça forme une image inquiétante. On se demande s’il a encore la force de porter son équipe, ses joueurs, sa légende. Il faut se rappeler qu’un homme, même légendaire, est un homme " at first".

Cette saison, plus que jamais, il faudra regarder Roy avec un œil humain.

Pour savoir si le mythe tiendra. Ou s’il glissera doucement dans l’ombre...