Comment un directeur général aussi calculateur que Kent Hughes a-t-il pu se faire avoir… deux fois plutôt qu’une?
C’est la question qui traverse tous les esprits à Montréal, alors que Noah Dobson, loin d’assumer son statut de défenseur numéro un, est en train de se noyer sous le poids de ses responsabilités, de ses critiques… et de son contrat.
Parce que oui, Hughes s’est fait avoir. Voler. Doubler. Tromper.
Et c’est d’autant plus choquant quand on se rappelle qu’il est lui-même un ancien agent de joueurs, un homme de dossiers, un fin négociateur, celui qui avait gagné ses galons dans les coulisses de la convention collective. Mais dans le cas Dobson, tout a flanché.
Pour mettre la main sur Dobson, le CH a donné les choix 16 et 17 du repêchage 2025, qui sont devenus Kashawn Aitcheson et Victor Eklund, deux joyaux d’avenir.
Le premier, un défenseur explosif et complet qui impressionne au camp d’Équipe Canada junior. Le second, un ailier suédois au QI hockey exceptionnel, qui joue déjà avec des hommes et qui sera un attaquant two-way de premier plan dans la LNH.
Ajoutez à cela Emil Heineman, un attaquant que Patrick Roy adore et qui joue maintenant top-6 et on commence à parler d’un prix démesuré pour un défenseur qui n’a pas encore prouvé qu’il pouvait dominer en séries.
Mais le pire n’est pas là.
Le pire, c’est que Noah Dobson a ensuite reçu un contrat de 8 ans à 9,5 millions $ par saison, soit le même salaire que Darnell Nurse, le défenseur le plus critiqué d’Edmonton, et un comparatif qui commence à faire très, très mal.
Même Éric Fichaud, sur les ondes de BPM Sports, a été cinglant :
« Si ça fait quatre ans que Noah Dobson joue de même, je te garantis que c’est le prochain Darnell Nurse! »
@bpmsportsradio « Si ça fait 4 ans que Noah Dobson joue de même, je te garantis que c’est le prochain Darnell Nurse! » OUCH 🤯
♬ son original - BPMSPORTSRADIO
Et c’est exactement ça qui inquiète. Dobson a un talent certain, mais son jeu manque cruellement d’urgence, de constance, de rage.
Il donne l’impression de flotter sur la glace, d’éviter le contact, de jouer pour les statistiques. Et ça, dans un marché comme Montréal, c’est mortel.
Ce contrat-là ne ressemble ni à Kent Hughes, ni à Jeff Gorton, ni à Martin St-Louis, ni à l’ADN que ce trio a tenté de bâtir depuis deux ans.
Ce genre de deal ressemble à un geste imposé, ou à une erreur stratégique majeure.
Est-ce que Patrick Roy avait raison?
Poser la question, c'est y répondre.
On le sait maintenant : Roy ne voulait plus rien savoir de Dobson à Long Island. Il l’avait clairement dit à Mathieu Darche :
« Ce gars-là n’est pas mon style. Il pense plus à son image qu’à payer le prix. Il vit sur les réseaux, pas sur la glace. »
Et pendant que la conjointe de Dobson, Alexa Serowik, influenceuse sportive et ex-journaliste de NASCAR, prépare son shooting de Noël à Montréal, Dobson, lui, ne marque plus.
Il a été blanchi dans 10 de ses 11 derniers matchs, avant un but chanceux contre les Blackhawks qui appartenait en fait à Owen Beck. Ce n’est pas le genre de séquence qui rassure les partisans.
Tout ça soulève une question troublante : Noah Dobson est-il en train de devenir le Darnell Nurse du Canadien?
Même contrat. Même profil défensif instable. Plus offensif que Nurse, mais beaucoup plus mou et tellement moins robuste.
Reste qu'au final, on parle de la même incapacité à justifier chaque soir son salaire. Ce genre de comparaison, dans un marché comme Montréal, colle à la peau. Et rarement elle se décolle.
Dobson joue comme un lâche. On parle d’un défenseur qui ne dégage pas la prestance d’un numéro un, qui n’a pas de leadership évident, et surtout qui n’amène pas assez offensivement pour compenser ses errances défensives.
Sans Mike Matheson hier, il fut le 3e défenseur le plus utilisé du CH derrière Lane Hutson et Alexandre Carrier. La honte...
« Le tir, on ne le voit pas. Les instincts offensifs, on ne les voit pas. Les entrées de zone, on ne les voit pas. La créativité offensive, on ne la voit pas. Ça, c’est désolant » affirme le journaliste Tony Marinaro.
Quand on regarde Kashawn Aitcheson frapper tout ce qui bouge et marquer des buts comme un attaquant (19 buts en 27 matchs), on se dit qu'on n'échangerait même pas Dobson pour le défenseur de Team Canada Junior un contre un.
Imaginez avec Eklund et Heineman. Ouch.
Patrick Roy aurait humilié Noah Dobson devant tout le vestiaire des Islanders la saison dernière, en le traitant de lâche qui avait peur de se casser un ongle.
À Long Island, il continue de bâtir une équipe rugueuse, concentrée, affamée, exactement le contraire de ce qu’incarne Dobson aujourd’hui.
Dans le fond, Kent Hughes s'est fait avoir doublement, triplement, quadruplement.
Il s'est fait avoir par Roy qui a convaincu Mathieu Darche d'échanger Dobson.
Il s'est fait avoir par Darche qui lui a volé deux prodiges de premier plan et un attaquant top 6 qui frappe comme le train. (Emil Heineman)
Il s'est fait avoir par Martin St-Louis qui utilisait Heineman comme un plombier de 4e trio.
Patrick Roy a échappé à une bombe à retardement… pendant que Kent Hughes l’embrassait à deux mains.
C’est cruel à dire, mais pour l’instant, Dobson est un désastre à deux vitesses : un échange ruineux, et un contrat qui pourrait devenir l’un des pires de l’ère Hughes.
Et si le CH rate les séries de justesse, il y aura beaucoup de regards tournés vers le #53. À ce prix-là, tu n’as pas le droit de disparaître 10 matchs de suite.
Encore moins à 9,5 millions de dollars par année.
