Patrik Laine détruit publiquement à l’émission de Patrick Lagacé

Patrik Laine détruit publiquement à l’émission de Patrick Lagacé

Par David Garel le 2024-08-20

Patrik Laine, fraîchement débarqué à Montréal, n’a pas encore eu le temps de s’installer que déjà, les médias québécois s’en prennent à lui avec une virulence déconcertante.

Certains commentateurs sportifs, connus pour leur franc-parler, et parfois leur côté anti-européen, l'ont déjà envoyé sous l'autobus.

Gilbert Delorme, jamais en reste lorsqu’il s’agit de donner son avis tranché, a qualifié Laine de « joueur jaune », l’accusant d’être paresseux et toxique dans un vestiaire.

Ce genre de commentaire ne fait qu’alimenter une image négative du joueur, avant même qu’il ait eu la chance de prouver sa valeur sur la glace.

Dany Dubé et Martin McGuire, deux autres voix influentes du hockey au Québec, se sont joints à cette vague de critiques, le traitant de « joueur à problèmes » qui n'exploite pas son talent et qui est égoïste.

Sur les ondes du 98,5 FM avec Patrick Lagacé, ces deux commentateurs n’ont pas hésité à dresser un portrait peu flatteur de Laine, le réduisant à ses supposés défauts sans prendre en compte les circonstances difficiles qui ont marqué sa carrière ces dernières années.

Ce phénomène n’est pas nouveau au Québec. Chaque fois qu’un joueur perçoit un salaire élevé, il devient une cible facile pour les critiques.

Avec un contrat de 8,7 millions de dollars par an, Laine n’échappe pas à cette règle. L’argent, au Québec, a toujours suscité des jalousies, et les athlètes bien rémunérés sont souvent pointés du doigt, parfois injustement, avant même qu’ils aient pu justifier leur salaire sur le terrain.

Mais ce qui est peut-être le plus troublant, c’est que ces critiques surviennent dans un contexte où Laine cherche à retrouver son niveau d’antan.

Ce joueur, qui a autrefois été perçu comme le successeur d’Alex Ovechkin, a souffert de blessures et de problèmes de santé mentale qui ont affecté son rendement.

Plutôt que de le soutenir dans cette nouvelle étape de sa carrière, certains préfèrent déjà le condamner.

Cette attitude des médias québécois soulève une question importante : Laine était-il vraiment le bon choix pour le Canadien de Montréal cet été ?

De nombreux experts pensent que l’équipe aurait dû se concentrer sur l’acquisition d’un centre de premier plan pour alimenter ses ailiers en rondelles, plutôt que de recruter un autre ailier.

Avec une ligne de centre encore en développement, Laine risque de se retrouver dans une situation similaire à celle qu’il a vécue à Columbus, où il peinait à recevoir les passes nécessaires pour exploiter pleinement son potentiel de marqueur.

Dans une division atlantique compétitive, le Canadien a besoin de centres capables de rivaliser avec des joueurs comme Auston Matthews ou Aleksander Barkov.

L’ajout de Laine, bien que séduisant sur le papier, ne résout pas ce problème fondamental. Et tant que cette lacune ne sera pas comblée, les critiques envers Laine risquent de se multiplier, particulièrement si ses performances ne sont pas à la hauteur des attentes démesurées qu’on place déjà sur ses épaules.

Il est peut-être trop tôt pour juger de l’impact de Laine à Montréal, mais une chose est certaine : la patience n’est pas une vertu courante chez les amateurs de hockey québécois, surtout lorsque des millions sont en jeu.

Pour Laine, le défi ne sera pas seulement de marquer des buts, mais aussi de convaincre les sceptiques qu’il mérite leur soutien, et surtout, son salaire.

Au Québec, le rapport à l’argent a toujours été complexe, et le sport n’échappe pas à cette réalité. Le salaire de Patrik Laine, qui s’élève à 8,7 millions de dollars par année, en est un exemple frappant.

Pour plusieurs, ce montant astronomique suscite à la fois admiration et ressentiment, un sentiment ambivalent que l’on retrouve souvent dans la société québécoise lorsqu’il est question de grandes fortunes.

Historiquement, les Québécois ont toujours eu une relation particulière avec l’argent, teintée d’un mélange de jalousie et de méfiance.

Cette perception est ancrée dans une culture où l’humilité est valorisée, et où l’on se méfie souvent de ceux qui affichent une réussite financière trop ostentatoire.

Dans le monde du sport, cette dynamique se manifeste par une tendance à critiquer les athlètes qui perçoivent des salaires élevés, surtout lorsqu’ils ne répondent pas immédiatement aux attentes élevées qui viennent avec.

Dans le cas de Patrik Laine, ce malaise est exacerbé par les attentes démesurées qui pèsent sur lui.

En tant que joueur le mieux payé du Canadien de Montréal, il devient un symbole des espoirs placés par l’équipe et ses partisans dans cette nouvelle acquisition.

Cependant, cette rémunération substantielle fait de lui une cible facile pour les critiques, surtout dans une province où les inégalités salariales sont souvent soulignées et où la réussite financière suscite autant de controverses que d’admiration.

Laine, avec son salaire mirobolant, est perçu par certains comme un investissement risqué, un pari que l’équipe pourrait regretter si ses performances ne sont pas à la hauteur.

Cette pression est d’autant plus forte que le Canadien de Montréal est en pleine phase de reconstruction, et que chaque dollar dépensé est scruté à la loupe par les médias et les fans.

Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que son salaire soit déjà un sujet de débat, avant même qu’il n’ait disputé un seul match sous les couleurs du Tricolore.

Cette obsession pour les salaires des athlètes révèle en réalité une anxiété plus profonde face à l’argent dans la société québécoise.

Les joueurs de hockey, par leur visibilité et leur notoriété, deviennent les avatars d’un débat plus large sur la répartition des richesses et la valeur réelle de ces sommes faramineuses qui circulent dans le milieu du sport professionnel.

En fin de compte, le salaire de Laine pourrait bien devenir un autre chapitre dans l’histoire des relations rendues entre les Québécois et l’argent.

Pour le joueur, le défi sera non seulement de prouver qu’il mérite chaque centime de son contrat, mais aussi de se faire accepter par un public qui, malgré son amour pour le hockey, n’a jamais totalement fait la paix avec l’idée que le talent puisse se monnayer à un prix si élevé.

Surtout s'il est paresseux et tourne les coins ronds. Laine est mieux d'être prêt. Car les Dubé, McGuire, Delorme, Brunet, Lajoie, Therrien et compagnie vont être sur son dos toute l'année.

Ainsi va la vie avec le complexe québécois.

Le complexe...des billets verts....