Patrik Laine ne pardonnera jamais à Martin St-Louis

Patrik Laine ne pardonnera jamais à Martin St-Louis

Par David Garel le 2025-02-03

Patrik Laine ne pardonnera jamais à Martin St-Louis 

Patrik Laine n’oublie jamais.

Il ne pardonne pas.

Il ne l’a pas fait à Winnipeg quand Paul Maurice l’a "benché" à cause de sa carence défensive.

Il ne l’a pas fait quand Mark Scheifele et les vétérans des Jets l’ont rejeté, le marginalisant dans la chambre et le ridiculisant à la moindre occasion, l’amenant à exiger une transaction.

Il n’a pas accepté non plus que John Tortorella, à Columbus, lui crie dessus publiquement pour son manque d’implication défensive.

Et hier, Martin St-Louis a commis une erreur irréparable : il l’a humilié.

Parce qu’il ne s’agit pas simplement d’un "benching" ordinaire.

Non. Ce que St-Louis a fait, c’est bien pire.

Laine n’a pas seulement été laissé sur le banc en troisième période.

Il a été relégué à un rôle de figurant, mais surtout, on l'a utilisé comme une sortoe de poteau qu’on place entre les attaquants et les défenseurs comme si c’était un plombier de bas-étage.

D’habitude, c’est Michael Pezzetta qui joue ce rôle ingrat. Hier, c’était Patrik Laine.

Les caméras ont capté un malaise évident. Chaque changement, Laine devait bouger pour libérer l’espace et jouer le rôle de "poteau" séparant les attaquants et les défenseurs.

On savait déjà que Martin St-Louis n’avait pas une grande tolérance pour les joueurs paresseux. 

Mais ce qu’il a fait à Laine contre les Jets n'avait aucune pitié psychologique.

Chaque séquence, il semblait de plus en plus effacé mentalement et physiquement sur le banc, comme si son cerveau était parti dans une autre dimension pour ne pas subir émotionnellement  la honte personnelle et publique que lui faisait subir son entraîneur-chef.

Puis, est arrivée la claque finale en conférence de presse.

Martin St-Louis n’a pas cherché à cacher son mépris.

Lorsqu’on lui a demandé pourquoi Laine a réchauffé le banc et a joué seulement 32 secondes en 3e période, le coach a lancé cette bombe :

“L’effort doit être là… mais le cerveau doit être là aussi.”

Un message limpide. Il ne réfléchit pas. Il n’exécute pas. Il ne sert à rien.

C’était une destruction pure et simple, une sentence prononcée sans appel.

Laine, condamné à l’exil?

Si Laine était du genre à se remettre en question, peut-être que cet affront aurait pu être un électrochoc et le force à se réveiller.

Mais ce n’est pas son style. Il ne réfléchit pas comme un joueur qui veut prouver quelque chose. 

ll prend ça personnel. 

Il va ruminer,

il va se replier sur lui-même, et surtout, il ne pardonnera jamais.

Il n’a pas pardonné Winnipeg. Il n’a pas pardonné Columbus. Il ne pardonnera pas Montréal.

C’est la fin.

Le CH se retrouve avec une patate chaude. Un joueur qui sait déjà qu’il ne jouera plus longtemps ici. 

Un joueur qui a perdu son entraîneur. 

Un joueur qui a perdu l'amour de la chambre.

Le plus inquiétant pour Laine? Il est seul contre tous.

Les réseaux sociaux sont sans pitié. 

Tout le monde est du côté de St-Louis: les fans, les analystes, les anciens joueurs.

Laine est vu comme un lâche, un joueur unidimensionnel incapable d’exister à 5 contre 5.

“C’est un joueur unidimensionnel et ça l’a toujours été. À 5 contre 5, il est invisible.” 

“À 5 contre 5, il se laisse glisser sur la glace sans bon sens…” 

“Tu ne peux pas te permettre de glisser sur la patinoire quand tu es rendu dans la NHL. Il est en train de scrapper sa dernière chance.” 

“Pourquoi pensez-vous que Winnipeg et Columbus ont abandonné? Même Chicago a abandonné avec Dach! Tout le monde ne peut pas être idiot.” 

Laine n’a plus aucun allié.

Mais malgré tout, il y a un élément qui risque de trotter dans la tête de Patrik Laine.

Lui, un buteur élite, on l’a envoyé jouer avec Alex Newhook (5 passes) et Kirby Dach (9 passes), alors qu'il est le prototype d'avoir besoin de fabricants de jeu autour de lui.

Deux joueurs qui combinent 14 passes en 52 matchs.

Comment veux-tu produire avec ça?

“Un scoreur comme Laine doit jouer avec un fabricant de jeu. Il joue avec Newhook qui a 5 passes et Dach qui en a 9… Faut pas chercher trop loin pourquoi il ne fait rien à 5 contre 5.” écrit un internaute.

Et il a raison. Jamais on ne l’a essayé avec Nick Suzuki et Cole Caufield. 

Jamais on ne lui a donné la moindre opportunité de briller sur le premier trio.

Il voit Kirby Dach qui a eu toutes les chances du monde, même en étant invisible pendant des matchs entiers.

Il voit que d’autres joueurs bénéficient d’une patience infinie.

Mais lui?

Dès son arrivée, il a senti que son coach le méprisait.

Il a vu le regard de St-Louis. Il a senti qu’il n’était pas le bienvenu.

Pas d’amour. Pas même de "tough love". Juste de l’indifférence et du mépris.

Alors il va se poser la question.

Pourquoi lui n’a jamais eu cette chance?

Pourquoi on l’a condamné à échouer avec des joueurs incapables de le mettre en valeur?

Laine ne pardonnera jamais ce qu’il a vécu hier. Jamais.

Et maintenant?

Martin St-Louis a pris une décision. Il a sacrifié Laine.

Ce dernier sait que son passage à Montréal est terminé après son contrat qui se termine en 2026.

Il sait que le vestiaire ne le soutiendra pas. 

Il sait que les médias sont contre lui.

La suite?

Une demande de transaction? Personne n'en veut.

Un divorce précipité? Impossible puisqu'il est sous contrat.

Ou pire… une spirale négative qui l’entraîne encore plus bas?

Martin St-Louis aurait pu attendre la fin du match pour avoir une conversation dans le blanc des yeux avec son attaquant pour lui faire comprendre que son effort était inacceptable au lieu de l'exposer publiquement de façon pratiquement inhumaine.

Il auraut pu au moins lui donner une présence à 6 contre 5 au lieu de Brendan Gallagher, surtout que malgré tous ses défauts, Laine te donne une meilleure chance de gagner qu'un plombier fini en fin de match. 

Mais la réalité est simple...et cruelle:

Il n’y a aucune connexion entre Martin St-Louis et Patrik Laine.

Pas de communication.

Pas de relation.

Pas de respect mutuel.

Laine est seul.

Une seule chose est certaine.

La guerre est déclarée entre Martin St-Louis et Patrik Laine.

Et ça va très, très mal finir.