Le match contre les Sharks aurait dû être une occasion en or pour Patrik Laine de rebondir.
Une équipe en perdition, un adversaire qui accorde des buts à la pelle… Tout était en place pour qu’il en profite et qu’il prouve qu’il mérite plus que son rôle de figurant dans l’alignement du Canadien.
Mais au final, rien.
Encore une fois, il a flotté sur la glace comme une âme en peine, coincé dans un purgatoire dont Martin St-Louis ne semble pas prêt de le libérer.
13:45 de purgatoire
On savait que son rôle était en chute libre, mais 13 minutes et 45 secondes, c’est à peine plus que ce qu’on donne à un quatrième trio. Si ce n’était pas des avantages numériques, son match aurait été un néant absolu.
Et même en avantage numérique, il est devenu prévisible, facile à neutraliser.
Chaque équipe sait maintenant qu’il n’a qu’un seul tir dans son arsenal, et un joueur est toujours posté juste pour lui couper les angles.
Et le plus inquiétant, c’est son attitude sur le banc.
Quand la caméra s’attarde sur lui, il n’est pas là. Son regard se perd dans le vide, comme s’il était dans une autre dimension.
On l’a vu ainsi à Winnipeg, à Columbus, et maintenant, les mêmes signes inquiétants se manifestent à Montréal.
On commence à se demander s’il réalise vraiment ce qui est en train de se passer.
Une déconnexion totale.
Il voudrait qu’on lui donne un rôle dans le top-6, qu’on l’installe avec Nick Suzuki et Cole Caufield, ou à tout le moins, qu’il prenne la place de Juraj Slafkovsky sur le premier trio.
Mais ça n’arrivera pas.
Et il ne comprend pas pourquoi.
Dans son esprit, il est toujours le sniper d’élite qui a connu des saisons de 40 buts. Mais ce joueur-là n’existe plus, et St-Louis le sait.
Alors il le punit.
Et plus il le punit, plus Laine décroche.
Un cercle vicieux qui s’enfonce de match en match.
Ce n’est pas anodin que le Canadien le tienne à l’écart des médias.
Encore une fois, après le match, Laine était introuvable.
C’est devenu une habitude. Il ne parle jamais aux journalistes.
C’est Chantal Machabée et l’organisation qui le protègent, qui font tout pour éviter qu’il se retrouve dans une tempête médiatique.
Mais pour combien de temps encore?
Parce qu’à un moment donné, ça ne sera plus tenable.
On ne pourra pas éternellement ignorer la question :
Qu’est-ce que le Canadien va faire avec cette patate chaude?
Pour l’instant, ils essaient d’étouffer la controverse.
Mais si Laine continue à errer sur la glace comme une ombre, il va arriver un moment où même Montréal ne pourra plus le cacher.
Et ce jour-là, ça risque de brasser.
Même dans la victoire, Laine semblait complètement absent mentalement après le match. Comme s'il était ailleurs, dans une autre dimension.
Une victoire, des sourires… et Patrik Laine à des milliers de kilomètres dans sa tête.
Le Canadien de Montréal a finalement mis fin à sa série de défaites en l’emportant 4 à 3 contre les Sharks de San Jose.
Une victoire qui aurait dû détendre l’atmosphère dans le cerveau de Laine, ramener un peu de positivité dans son esprit, et surtout, montrer une certaine progression dans son attitude collective.
Joel Armia a marqué un but crucial en désavantage numérique, un filet qui a donné une bonne poussée à l’équipe et a rappelé pourquoi il est si précieux dans ces situations.
Owen Beck, qui disputait seulement son troisième match avec le CH cette saison, a été impressionnant, surtout dans son intensité et son travail défensif.
Son trio avec Christian Dvorak et Brendan Gallagher a été le plus efficace du match, et sa pression constante a forcé des revirements chez les Sharks.
Après la rencontre, tout le monde semblait soulagé, un sentiment éviddent sur la glace et dans le vestiaire.
Tout le monde… sauf Patrik Laine.
Hier, on pouvait voir le contraste de manière troublante.
D’un côté, les joueurs du CH célébraient, souriaient, respiraient enfin un peu après une séquence difficile.
Quand Montembeault a fait ses arrêts-clés en fin de match, les gars se sont rués vers lui. Ils l’ont félicité, ils ont tapé sur son casque, ils ont montré qu’ils étaient unis, qu’ils étaient dans le moment.
Mais pendant ce temps, Patrik Laine n’était plus là.
Physiquement, oui. Il était sur le banc. Mais mentalement, il était ailleurs.
Son regard perdu dans le vide.
Les épaules affaissées.
Ce qui rend ça encore plus inquiétant, c’est que les médias de Winnipeg et Columbus ont remarqué.
Ils préviennent Montréal.
Ils rappellent ce qui est arrivé avant. Ils l’ont vu dans leurs équipes.
Et ils savent où ça mène.
Quand Patrik Laine décroche comme ça… ça ne s’arrête pas là.
Il s’isole. Il évite les discussions. Il évite les médias. Il évite même ses coéquipiers.
C’est exactement ce qu’il a fait à Columbus et Winnipeg, jusqu’à ce que tout s’effondre.
Et là, on commence à revoir les mêmes signes.
Hier, dans un match où tout le monde était heureux, lui, il ne célébrait pas.
Il n’avait même pas l’air de réaliser que l’équipe avait gagné.
C’est triste à voir.
Et surtout, ça fait peur.
Le Canadien peut-il encore le ramener?
La question commence à se poser.
Est-ce que quelqu’un va réussir à aller le chercher mentalement?
Est-ce que quelqu’un va lui parler?
Parce que si rien ne change, si cette spirale se poursuit, alors on sait déjà comment ça finit.
Et Montréal risque de le perdre, comme Winnipeg l'a perdu.
Comme Columbus l’a perdu.
Est-ce qu’il est trop tard?
Hier, en tout cas, ça ressemblait dangereusement à un joueur qui n’est plus vraiment là.
Triste histoire.