Le Centre Bell est tombé dans le silence ce soir, mais ce n’est pas seulement la défaite de 3-1 contre les Capitals de Washington qui retient l’attention à Montréal.
C’est l’image puissante, froide et sans équivoque de Martin St-Louis refusant d’envoyer Patrik Laine sur la glace lors des dernières minutes d’un match crucial.
Le Canadien tirait de l’arrière 2-1 avec l’espoir de créer l’égalité, mais lorsque le moment est venu de retirer le gardien pour envoyer une sixième arme offensive, Patrik Laine est resté assis. Il n’a pas disputé une seule présence en troisième période.
Ce que ça veut dire est difficile à interpréter autrement : Martin St-Louis a envoyé un message. Et pas seulement à Laine, mais à toute l’organisation, à ses joueurs, à ses dirigeants et même aux partisans. Ce message? La confiance est rompue.
Depuis plusieurs semaines, le malaise grandissait. Les commentaires de Laine sur son temps de jeu, ses performances inégales à cinq contre cinq, ses absences mystérieuses à l’entraînement, les critiques virulentes des analystes et les tensions dans le vestiaire ont alimenté un climat déjà fragile.
Le point culminant est survenu ce soir : dans un match de séries, alors que chaque présence compte, Laine a été ignoré.
Le plus troublant n’est pas seulement qu’il n’ait pas été choisi. C’est que personne ne semble avoir été surpris.
Ce geste de St-Louis est lourd de sens. C’est un geste d’entraîneur qui a tranché. Qui a tiré un trait. Qui ne veut plus gérer les contradictions, les justifications ou l’instabilité.
Pour un coach aussi loyal envers ses joueurs, aussi protecteur — souvenez-vous de la manière dont il a défendu Slafkovsky, Matheson, même Gallagher quand il était au fond du trou — cette exclusion brutale est la preuve d’un point de non-retour.
Et pourtant, Patrik Laine avait l’occasion de se racheter. Il avait inscrit un but important lors du match précédent. Il semblait vouloir contribuer.
Mais à ce stade, les intentions ne suffisent plus. Dans une équipe qui se bat pour sa survie, Martin St-Louis a choisi des joueurs qu’il juge fiables, impliqués et totalement dévoués à la cause. Laine, manifestement, ne fait plus partie de ce noyau.
Ce deuxième match de la série pourrait marquer un tournant définitif dans l’aventure montréalaise de Patrik Laine. Le sentiment, ce soir, c’est qu’il n’y aura pas de troisième chance. Pas dans cette série. Peut-être plus jamais sous ce chandail.
Cette partie ne restera pas dans les annales du Canadien pour sa performance collective, mais bien pour l’électrochoc qu’il a provoqué autour d’un joueur en particulier : Patrik Laine.
Saint-Louis a été sans pitié.Net. Définitif. Un point final posé devant tout le Québec.
Le coach du CH, qui a toujours été un joueur de cœur, un homme de principes, un entraîneur qui valorise l’éthique de travail au-delà du simple talent brut, vient d’acter la fin de l’expérience Laine à Montréal.
Il est facile, aujourd’hui, de dire que Laine paie pour ses erreurs passées. Certains se rappelleront de sa déclaration méprisante sur Alex Ovechkin avant la série, alors qu'il a manqué de respect au meilleur buteur de l'histoire de la LNH.
« Je me fous de lui ».
D’autres se souviendront de sa froideur face à l’arrivée d’Ivan Demidov à Montréal, où il avait réduit la KHL à « la pire ligue au monde et à Demidov à un moins que rien ».
Ce genre de propos, même si l’intention n’était pas nécessairement malveillante, laisse des traces. Cela crée un fossé. Cela nourrit une image. Et cette image, Laine ne l’a jamais vraiment tentée de redorer.
Dès son arrivée, il a semblé distant. Comme s’il n’avait jamais vraiment voulu être ici. Jamais vraiment voulu s’intégrer.
Son langage corporel, son attitude en dehors de la patinoire, son isolement visible — tout portait à croire qu’il évoluait dans une autre dimension que celle du groupe.
Ce n’est pas un crime. Mais ce n’est pas l’idéal, non plus, pour une organisation qui mise sur une culture forte et un esprit d’équipe soudé.
Personne ne remet en question le tir foudroyant de Laine. En avantage numérique, il est une arme de destruction massive. Mais même dans ce domaine, il a perdu confiance.
Dans un match où chaque présence compte, où l’intensité doit être à son comble en séries, Martin St-Louis a jugé que sa présence nuisait plus qu’elle aidait.
Et quand l’entraîneur prend cette décision dans un moment aussi crucial — sans même un mot après coup —, c’est que le lien de confiance est brisé. Définitivement.
Pas un adieu officiel… mais un adieu quand même.
Et c’est là qu’on comprend toute la gravité du moment. Le Canadien de Montréal vient sans doute de tourner la page sur Patrik Laine.
L’avenir dira s’il sera placé au ballottage la saison prochaine, échangé (donné) ou même racheté. Mais une chose est certaine : ce qu’il reste de son passage à Montréal n’est ni un scandale, ni une blessure, ni une rédemption.
C’est un malentendu. Un malaise. Un échec sur toute la ligne.
C'est une bombe dans l’écosystème du Canadien : selon lui, il n’y a plus de débat. Patrik Laine doit être racheté. Point.
Ce n’est pas une opinion isolée. C’est un constat général. Un malaise partagé dans les gradins, dans les tribunes, dans les loges et — pire encore — dans le vestiaire.
Ce malaise a un nom, un numéro, un tir foudroyant… mais plus aucune emprise émotionnelle. La déconnexion est totale.
Laine, c’est un pari raté. Et Kent Hughes n’en est même pas blâmé. Il a tenté un coup de poker. Il a profité d’un rabais sur un actif en perte de vitesse.
Il a donné un défenseur qu’il n’utilisait plus (Jordan Harris) et récupéré un marqueur qui, sur papier, pouvait transformer le jeu de puissance du CH. Pendant un moment, ça a fonctionné.
Patrik Laine, au-delà de ses buts, n’a jamais montré qu’il voulait vraiment appartenir à cette équipe. C’est un joueur de séquences, mais pas un joueur de culture.
À Montréal, on ne demande pas à tout le monde d’être Guy Carbonneau. Mais il faut au moins faire semblant d’en avoir quelque chose à faire. Et ça, Laine n’en est même pas capable.
Les exemples sont nombreux. Sur le banc, pendant que ses coéquipiers s’encouragent, Laine regarde le plafond. Sur la glace, pendant que les autres plongent pour bloquer des lancers, il se traîne les patins. Même ses célébrations sont à contre-courant. Quand il marque, on dirait qu’il s’excuse d’être là.
Un joueur qui ne veut pas être là… et ça se voit.
La citation qu’il avait livrée à Spittin’ Chiclets est revenue comme un boomerang : il n’a jamais voulu être joueur de hockey.
C’est son père qui l’a poussé. Lui, il voulait être gardien, pour le plaisir. Tout est là. Le hockey n’est pas sa passion. C’est un job. Une obligation. Un destin imposé. Et ça se voit.
Ce n’est pas criminel. Mais ce n’est pas compatible avec une organisation qui mise sur la passion, l’intensité, l’identité collective.
Le geste de Martin St-Louis de ne pas envoyer Laine sur la glace lors du 6 contre 5 a été perçu comme une gifle. En réalité, c’était une mise à mort.
Quand un gars ne se donne pas, ça affecte l’ensemble du groupe. Quand un joueur est déjà exclu psychologiquement du projet collectif, il devient un poids mort. Et ça, personne n’a envie de traîner ça pendant toute une saison.
Laine ne parle plus. Il ne sourit plus. Il ne s’entraîne plus avec intensité. Il est dans le vestiaire… mais il n’en fait plus partie.
Financièrement, ce ne sera pas une partie de plaisir. Mais sportivement, c’est une délivrance. Le Canadien devrait absorber 4 millions en 2025-2026, puis 2,3 millions en 2026-2027.
Un prix à payer pour éliminer une distraction chronique. Un montant à mettre sur la table pour sauver une saison, pour sauver l’équilibre d’un vestiaire, pour sauver l’autorité de Martin St-Louis.
Parce qu’à ce stade, ce n’est plus une question de points, de tirs, ou même de buts. C’est une question d’harmonie. Et Patrik Laine est devenu une déception permanente.
Même si le CH décidait, par miracle, de ne pas le racheter cet été, ce serait pour le cacher. Pour gagner du temps. Mais on le sait tous : il ne jouera plus ici. Il ne sera pas sur le top 6. Il ne sera pas sur l’avantage numérique. Il ne sera même pas dans la conversation.
L’expérience Laine est terminée.
Le Canadien a tourné la page. Le coach ne veut plus le voir. Les partisans n’ont plus la patience. Et lui-même… n’a plus la volonté.
L’avenir nous dira si Patrik Laine sera échangé, placé au ballottage, ou simplement remercié. Mais une chose est certaine et la plus réaliste: il sera racheté. C’est la seule option humaine. La seule option rationnelle.
Parce qu’un joueur qui ne veut plus être là. Un joueur qui ne fait plus partie du groupe. Un joueur que même son coach ne veut plus saluer du regard… ne peut pas continuer d’exister dans une équipe comme le Canadien.
Et n'intéresse plus personne.
Le mal est fait. L’espoir est mort.
Il ne reste plus que la sortie.
Et dans le cas de Patrik Laine, cette sortie sera définitive.