Martin St-Louis a décidé de mettre fin au purgatoire de Patrik Laine. Après l’avoir relégué sur le quatrième trio avant le tournoi des 4 Nations, il l’a finalement replacé sur le deuxième trio.
Mais soyons honnêtes : c’est loin d’être suffisant. Qu’est-ce qu’on attend pour vraiment lui donner une chance sur la première ligne à cinq contre cinq?
On tourne autour du pot depuis trop longtemps. Laine est un marqueur d’élite, un gars qui a prouvé par le passé qu’il peut frapper la barre des 40 buts.
Il n’est pas fait pour être un joueur de soutien, encore moins pour être coincé avec Kirby Dach et Alex Newhook, qui peinent à générer de l’offensive constante.
Martin St-Louis a eu l’occasion de tester Laine aux côtés de Suzuki et Caufield, mais encore une fois, il a préféré jouer la carte de la prudence.
À force d’hésiter, il risque de passer à côté d’un potentiel explosif.
L’argument massue : Donne-lui un vrai centre
Nick Suzuki, c’est un passeur naturel. Il voit le jeu avant tout le monde. Il est capable de trouver ses coéquipiers dans des espaces que personne d’autre ne voit.
On l’a vu le faire avec Caufield depuis des années. Imagine une fraction de seconde ce que ça pourrait donner avec Laine en plus.
Deux marqueurs de premier plan, un centre capable de distribuer la rondelle et de créer des occasions… C’est une combinaison qui, sur papier, fait frémir les défenseurs adverses.
On pourrait enfin voir ce que Laine peut réellement offrir avec du vrai talent autour de lui.
Parce que là, soyons honnêtes, ce n’est pas en jouant avec Kirby Dach, qui peine à retrouver son rythme, et Alex Newhook, qui manque d’exécution, que ça va fonctionner.
Laine a besoin d’un playmaker de haut niveau, pas d’un joueur qui essaie encore de trouver sa place dans la LNH.
La confiance, c’est un facteur majeur dans la production d’un joueur offensif. Quand Laine est arrivé à Montréal, il était sur une lune de miel.
L’amour des partisans, l’énergie du Centre Bell, la sensation de recommencer sur une bonne note… tout était en place. Et ça paraissait sur la glace. Il marquait, il était actif, il semblait heureux.
Mais depuis quelques semaines, ça s’est écroulé. La production n’est plus là, son langage corporel en dit long. Il joue comme un gars qui sent qu’il n’a pas la confiance de son coach.
Et qu’est-ce qui redonne confiance à un marqueur? Des points. Des buts. Des mises en situation avantageuses. Ce n’est pas en lui demandant de traîner un trio qui n’a pas d’identité claire qu’il va se relancer.
Mets-le sur la première ligne, et force-le à compétitionner. Donne-lui le défi de performer avec Suzuki et Caufield. À un moment donné, il faut essayer quelque chose, au lieu de rester accroché à l’idée qu’il va se réveiller tout seul avec Dach et Newhook.
Évidemment, la vraie question, c’est : qu’est-ce qu’on fait avec Juraj Slavkovsky? Parce que là, il bénéficie d’un statut quasi intouchable sur le premier trio.
Et oui, on comprend pourquoi. Il a progressé, il a trouvé un rôle. C’est lui qui va chercher les rondelles, qui ajoute du poids à l’attaque, qui permet à Suzuki et Caufield d’avoir plus d’espace. En théorie, il est essentiel au trio.
Mais est-ce qu’on est vraiment certain qu’il ne pourrait pas jouer ailleurs? Est-ce qu’on est certain que Dach et Newhook ne pourraient pas profiter d’un gars comme Slavkovsky sur leur ligne, justement pour leur donner un élément de robustesse?
Ce qu’on sait, en tout cas, c’est que Laine, lui, a besoin de jouer avec du talent. Slavkovsky, on ne sait pas encore s’il est capable de s’adapter à un autre rôle. Peut-être que c’est le moment de le tester aussi.
Mais ce que Martin St-Louis et Kent Hughes vont te répondre, c’est qu’on ne peut pas se permettre de concentrer tout notre talent offensif sur une seule ligne.
C’est une stratégie qui peut fonctionner à court terme, mais qui expose le reste de l’alignement. Parce qu’en mettant Laine sur le premier trio, on affaiblit les autres lignes.
On se retrouve avec un deuxième trio qui manque cruellement de punch, et une équipe plus facile à neutraliser défensivement.
Et ça, c’est un argument valide. Si tu mets toutes tes forces sur un seul trio et que l’adversaire les neutralise, qu’est-ce qui te reste? Un alignement déséquilibré, incapable de produire offensivement sur plusieurs fronts.
Mais à ce stade-ci, le Canadien est-il dans une position où il doit absolument répartir son talent? Est-ce qu’on est vraiment en train de se battre pour une Coupe Stanley cette année? Non.
Ce qu’on veut, c’est voir ce que Laine peut donner au sein de notre meilleure unité. Parce que s’il y a bien un moment pour tenter l’expérience, c’est maintenant, pas quand il sera trop tard et qu’on l’aura laissé partir sans jamais savoir.
La réalité, c’est que Laine pourrait ne plus être dès l’an prochain. On parle d’un gars qui, si le CH continue à hésiter sur son rôle, pourrait très bien lever les feutres à la première occasion.
Alors pourquoi ne pas lui donner un vrai test avant qu’il soit trop tard?
Il est temps d’arrêter d’avoir peur. D’arrêter de gérer les trios comme si on marchait sur des œufs.
Mets Laine avec Suzuki et Caufield. Donne-lui du temps. Laisse-nous voir si cette combinaison peut fonctionner.
Parce que si jamais ça marche, le Canadien se retrouvera avec une première ligne dominante. Et si ça ne marche pas? Au moins, on aura essayé.
Mais si on ne tente rien, on risque de laisser partir un marqueur d’élite sans jamais avoir su ce qu’il pouvait réellement apporter à notre attaque.
Et ça, ce serait une erreur impardonnable.
À suivre ...