Paul St-Pierre Plamondon perd la vue dans le studio du 98,5 Sports

Paul St-Pierre Plamondon perd la vue dans le studio du 98,5 Sports

Par David Garel le 2025-02-25

Paul St-Pierre Plamondon a complètement perdu la vue en direct du 98.5 Sports.

Pendant que le Québec s’effondre sous le poids de ses propres contradictions, son obsession pour une Équipe Québec en hockey est non seulement déconnectée de la réalité, mais elle frise l’aveuglement volontaire.

Alors que Montréal n’est même pas encore déneigée, que notre système de santé s’effondre sous les ruptures de service, que le site web de la SAAQ nous a coûté 1,1 milliard en pure inefficacité et que nous sommes la province la plus taxée en Amérique du Nord, Plamondon s’entête à nous faire croire qu’une équipe de hockey est la priorité du moment.

Le chef d’opposition est en pleine crise d’émotion.

Dans le studio du 98.5 Sports, on pouvait sentir la montée de sentiments incontrôlable de Paul St-Pierre Plamondon. Tentant désespérément de justifier son projet, il a lancé :

« Le gouvernement du Canada, lui-même, reconnaît que le Québec est une nation à part entière. Donc, il y a un peuple québécois reconnu dans le monde. Ce ne serait pas un problème. »

Pas un problème ? Nous sommes en train de crouler sous des déficits budgétaires, la bureaucratie paralyse chaque projet public, et on veut encore trouver le moyen de financer une équipe de hockey nationale ?

« Ce serait une reconnaissance de l'existence des Québécois à l'échelle internationale. Puis, évidemment que ça devient politique, parce que politiquement, je trouve que ce serait bon d'avoir une existence à l'international.

Cette reconnaissance-là, on aurait du fun, évidemment, à chaque game. Moi, je triperais pas mal plus que lorsqu'il y a des équipes canadiennes qui n'ont pas de joueurs québécois. »

De l’amusement, vraiment ? Alors que des milliers de patients attendent des soins dans des hôpitaux en pénurie de personnel, que le REM est devenu une plaisanterie à chaque panne, que notre système judiciaire met des années à rendre des verdicts, on nous parle de « tripper » sur une équipe nationale ?

Il y a un moment où il faut redescendre sur Terre.

Et parlons-en, de cette fameuse équipe. Si elle voyait le jour demain, ce serait une risée internationale. Voici l’alignement probable :

Attaquants : 

Jonathan Huberdeau – Pierre-Luc Dubois – Jonathan Marchessault

Jonathan Drouin – Phillip Danault – Alexis Lafrenière

Yanni Gourde – Nicolas Roy – Anthony Duclair

Anthony Beauvillier – Frédérick Gaudreau – Anthony Mantha

Extras : Mavrik Bourque – Mathieu Joseph

Défenseurs : 

Thomas Chabot – Kris Letang

Mike Matheson – Alexandre Carrier

Samuel Girard – Jérémy Lauzon

Extras : Louis Crevier – David Savard

Gardiens : 

Partant : Samuel Montembeault

Substitut : Devon Levi

Extra : Louis Domingue

On ferait rire de nous sur la scène internationale. Face au Canada, aux États-Unis, à la Suède, à la Finlande et à la Russie, ce serait un carnage.

Il faudrait espérer rivaliser avec la Lettonie, l'Allemagne et le Kazakhstan. Non seulement le Québec n’a plus l’élite de jadis au hockey, mais en plus, on s’entête à vouloir se ridiculiser devant le monde entier. Ce serait une humiliation, un reflet fidèle de l’état de la province.

Le plus ironique ? Même Paul St-Pierre Plamondon admet avoir soutenu Équipe Canada contre les États-Unis, prouvant ainsi que le patriotisme québécois en sport n’a aucune réelle pertinence.

« Je souhaitais vraiment la victoire du Canada pour des raisons politiques. »

En clair : même le chef du Parti Québécois ne croit pas vraiment à son propre projet. C’est un aveu flagrant que cette idée n’est rien d’autre qu’une distraction politique pour éviter de parler des véritables problèmes qui rongent la province.

La réalité est brutale : tant que le Québec continuera à s’enfoncer dans la médiocrité administrative et financière, il n’aura ni l’argent ni la crédibilité pour bâtir une équipe nationale de hockey.

Il est temps d’arrêter de rêver et de commencer à régler nos problèmes. Équipe Québec ne nous fera pas mieux paraître sur la scène internationale, au contraire, elle ne ferait que nous exposer davantage au ridicule.

Paul St-Pierre Plamondon ne s’est pas arrêté là dans sa montée émotive. Toujours au micro du 98.5 Sports, il a tenté de justifier l’idée d’une Équipe Québec en invoquant des comparaisons douteuses avec l’Écosse et le Pays de Galles qui sont représentés lors des compétitions internationales de soccer et rugby.

« Le gouvernement du Canada, lui-même, reconnaît que le Québec est une nation à part entière. Donc, il y a un peuple québécois reconnu dans le monde. Ce ne serait pas un problème. »

Ce qu’il oublie de préciser, c’est que ni l’Écosse ni le Pays de Galles ne peuvent représenter leur "nation" aux jeux olympiques. (le Royaume-Uni est représenté).

La culture du football date de la fin du 19e siècle. Ces nations ont leur propre structure sportive depuis la nuit des temps, alors que le Québec dépend toujours du développement du hockey canadien.

Et lorsqu’on lui a demandé s’il souhaitait la victoire du Canada contre les États-Unis dans un contexte où l’on venait de battre nos voisins du Sud, sa réponse a été d’une contradiction flagrante :

« Je souhaitais vraiment la victoire du Canada pour des raisons politiques. Je suis tanné de me faire dire par le président des États-Unis qu’on pourrait se faire annexer, qu’on va devenir le 51ᵉ État. Donc, il y avait une dimension politique qui faisait que même le chef du Parti québécois souhaitait que le Canada batte les États-Unis. »

Voilà qui résume toute l’absurdité du débat. Même le leader du Parti Québécois, qui rêve d’un Québec indépendant, avoue avoir vibré pour Équipe Canada.

Ce qui démontre bien que, quand il est question de sport, l’émotion l’emporte largement sur les considérations politiques.

Puis, il a tenté de se justifier en affirmant que la création d’une Équipe Québec ne signifiait pas un rejet total d’Équipe Canada :

« En même temps, ce n’est pas parce que tu souhaites du bien à l’équipe Canada que tu ne veux pas ton équipe Québec.

Un n’exclut pas l’autre. De la même manière que la plupart des indépendantistes québécois dans le Parti québécois, on ne risque pas d’être contre le Canada nécessairement.

On a des difficultés avec le gouvernement fédéral sur un paquet de dossiers, mais il n’y a pas de mépris ou de haine envers l’équipe canadienne dans l’éventualité d’une équipe Québec. »

C’est bien beau sur papier, mais la réalité est toute autre : le Québec n’a ni les moyens ni les ressources pour entretenir une équipe nationale digne de ce nom.

Pendant que les infrastructures du Québec sont à l’agonie, pendant qu’on peine à livrer des services essentiels, voilà qu’on s’entête à débattre d’un projet qui n’a aucune pertinence réelle.

Paul St-Pierre Plamondon a voulu faire croire qu’une Équipe Québec aurait un impact positif sur le développement du hockey dans la province :

« Mais il y aurait des confrontations passionnantes et il y aurait des joueurs québécois qu’on met en valeur. Et probablement que ça nous donnerait un coup de pied au bon endroit pour faire des réformes importantes dans le système de hockey au Québec, pour qu’on reprenne le chemin d’avoir des joueurs de premier plan encore plus le plus possible. »

Là encore, il évite soigneusement de répondre à la vraie question : comment une équipe du Québec pourrait-elle s’élever au rang des meilleures nations quand son hockey est en déclin, quand ses infrastructures sportives sont sous-financées et quand la réalité économique ne permet même pas d’assurer des services de base aux citoyens ?

Ce projet est une illusion politique, un mirage destiné à masquer l’incapacité du Québec à se gérer lui-même. On veut une équipe nationale pour exister sur la scène internationale ? Très bien. Mais commençons par faire fonctionner notre propre province avant de rêver à des chimères.

Car dans l’état actuel des choses, une Équipe Québec ne ferait que briller… par son humiliation.