Pensées pour la mère des frères Joseph: un moment déchirant

Pensées pour la mère des frères Joseph: un moment déchirant

Par Marc-André Dubois le 2024-12-18

La famille Joseph est en deuil.

Après des mois d’attente et d’anticipation, la joie d’avoir enfin vu Pierre-Olivier et Mathieu réunis sous le même chandail aura été de courte durée.

Un coup de tonnerre a frappé la famille lorsque Pierre-Olivier Joseph a été échangé aux Penguins de Pittsburgh, séparant à nouveau les deux frères.

Le pire dans tout ça, c'est qu'il a été donné aux Penguins. Échangé...pour des considérations futures...

Pour leurs parents, France Taillon et Frantzi Joseph, cette nouvelle a brisé un rêve familial qu’ils espéraient voir durer bien plus longtemps.

Pendant quelques mois, la famille Joseph a vécu ce qu’elle n’avait jamais cru possible : voir Mathieu et Pierre-Olivier partager la glace dans la Ligue nationale.

C’était un moment de pur bonheur pour leurs parents, qui n’avaient plus à choisir un camp, un chandail ou un côté des gradins.

« Enfin, on pouvait regarder un match sans se sentir déchirés », confiait Mme Taillon avec émotion après avoir assisté à leurs premières parties ensemble sous les couleurs des Blues de St. Louis.

« Quand ils s’affrontaient, j’étais toute mélangée. Ça me demandait vraiment du focus. Là, je peux avoir une meilleure globalité », avait-elle confié récemment.

Elle décrivait avec émotion la joie de pouvoir suivre leurs performances sans avoir à jongler entre un point de vue offensif pour Mathieu et défensif pour Pierre-Olivier.

Ce moment magique a atteint son apogée lorsque, lors d’un match contre les Hurricanes, Pierre-Olivier a été complice d’un but marqué par Mathieu.

« Voir nos deux fils travailler ensemble pour réaliser leur rêve ultime, c’était irréel », se souvenaitt Mme Taillon, les larmes aux yeux.

« On peut-tu le dire à haute voix? Quand même les gars, vous venez de faire un point, tous les deux, ensemble, dans la Ligue nationale! » avait-elle fièrement raconté.

Mais cette euphorie a été balayée par l’annonce de l’échange de Pierre-Olivier, une nouvelle inattendue qui a replongé la famille dans la réalité souvent cruelle du hockey professionnel.

Pour France Taillon, ces quelques mois resteront gravés dans sa mémoire. Les moments partagés, comme celui où les deux frères riaient ensemble après un entraînement ou se taquinaient comme au bon vieux temps, sont devenus encore plus précieux.

« Quand ils étaient enfants, ils passaient des heures sur la patinoire dans notre cour à Chambly. Les voir sur la glace, ensemble, dans la LNH, c’était comme si leur rêve et le nôtre s’étaient enfin alignés », confie-t-elle.

Mais le hockey, avec toute sa beauté, peut aussi être impitoyable.

Pierre-Olivier, de retour avec les Penguins, retrouve une équipe où il a débuté sa carrière, mais il laisse derrière lui un frère, un coéquipier et, surtout, un confident.

Mathieu est dévasté.

Ils avaient attendu ce moment toute leur vie, et maintenant, ils doivent à nouveau se séparer. 

Cette séparation est d’autant plus difficile que les deux frères avaient loué une maison ensemble et semblaient redécouvrir la complicité qui les unissait dans leur jeunesse.

Pour France, cette séparation rappelle les nombreuses fois où ses fils ont dû suivre des chemins différents, que ce soit dans les rangs juniors ou professionnels.

Pour Pierre-Olivier, ce retour à Pittsburgh marque un nouveau départ. À 25 ans, le défenseur devra prouver sa valeur sur la glace et s’adapter à un environnement qu’il connaît bien, mais où il sera cette fois seul, sans son frère à ses côtés.

De son côté, Mathieu devra apprendre à jouer sans son partenaire de confiance, mais avec la force et la résilience qui caractérisent la famille Joseph.

Pour les Joseph, cette séparation est une autre leçon de vie, une autre épreuve à surmonter.

Surtout que le pauvre Pierre-Olivier a été échangé...pour des considérations futures.

Soit absolument rien.

Malgré tout, France Taillon et Frantzi Joseph gardent en tête les souvenirs précieux de cette période. Ils savent que leurs fils ont quand même de la chance d'être des joueurs de la LNH, mais le sentiment de perte reste bien présent.

« Les gars sont tellement conscients d’être privilégiés. Leur travail est un jeu et ils jouent dans la meilleure ligue au monde. C’était leur rêve ultime de jouer ensemble », avait confié Mme Taillon, avant même que cet échange ne vienne bouleverser leur réalité.

La LNH est une vie de rêve. Mais elle peut parfois être sans pitié.

Pensées pour la mère des frères Joseph: un moment déchirant
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