Pensées pour Patrick Roy: son fils lui a fait mal

Pensées pour Patrick Roy: son fils lui a fait mal

Par David Garel le 2025-05-19

Ce n’est plus un secret dans les coulisses de la LNH.

Le fils de Patrick Roy lui a fait mal. Très mal.

Si le coach des Islanders est en danger de perdre son poste d'entraîneur-chef des Islanders de New York, ce n'est pas à cause de son fils Jonathan.

Beaucoup de facteurs rentrent en compte. Le congédiement de Lou Lamoriello, l'attente d'un nouveau DG (Marc Bergevin ou Mathieu Darche) et d'un nouveau président, le fait que les Islanders ont été les pires de la LNH sur les unités spéciales, sont les principaux facteurs.

Mais disons que Jonathan Roy n'a pas aidé son père

Ce dernier, artiste flamboyant, chanteur sensible, philosophe amateur et provocateur involontaire, a parlé. Trop parlé. Encore.

Et les échos de ses confidences gênantes ont traversé les murs de la télévision et des podcasts québécois… jusqu’aux bureaux Lou Lamoriello.

Et quand Lou Lamoriello se fâche, tout le monde se fige.

Tout commence — ou recommence — en janvier 2024, dans une entrevue diffusée sur le balado Prends un break.

Jonathan y raconte candidement comment, dans sa jeunesse, il ramenait des danseuses dans le spa familial de son père, à Québec. Jusque-là, rien que de la provocation adolescente, un brin rétroactive. Mais la bombe est tombée quand il a ajouté cette anecdote croustillante :

« Mon père m’a vu dans le spa avec les danseuses, pis il m’a juste levé le pouce avec un sourire. Comme s’il était fier de moi. »

@prendsunbreak Le père de @Jonathan Roy l’a vu en pleine action avec une danseuse 😦 💃  #prendsunbreak #podcastquebec ♬ son original - Prends Un Break

C’était peut-être une image anodine dans la tête de Jonathan, mais dans les cercles conservateurs de la LNH — et chez un certain président âgé et rigide comme du béton, c’était une gifle.

Un affront à l’image de sobriété, de contrôle et de discrétion que Lou Lamoriello impose à tous ses employés depuis des décennies.

Peu importe que la scène se soit déroulée au Québec. Peu importe que ce soit une vieille anecdote racontée à la légère. Lamoriello a horreur du bruit. Et ce bruit-là est venu d’un spa bouillant de controverse.

Le problème avec Jonathan Roy, ce n’est pas qu’il parle. C’est qu’il parle en continu, sans filtre. Il philosophe, il s’effondre en podcast, il jongle entre le sublime et le ridicule.

Et parfois, les mots le dépassent. Comme dans cette entrevue accordée à La Tour de TVA où il revient sur son orientation bi et sur la réaction troublante de sa mère :

« Je m’en rappelle, la seconde que j’avais parlé de ça… elle m’a dit ‘Voyons Jonathan, un toaster ça va dans une plug’. »

Puis de rajouter, dans un élan touchant mais maladroit :

« Mom, aimer, ça n’a pas rapport avec une paire de seins ou whatever, ça a rapport avec l’individu que t’es avec. »

Cette franchise, bien qu’honnête et courageuse, met encore une fois sa famille sous les projecteurs, sans filtre, sans préparation.

Et le nom “Roy”, qu’on associe dans la LNH à la fureur, au feu sacré et au professionnalisme glacé de Patrick, devient malgré lui synonyme de controverse médiatique.

Et puis il y a eu cette autre entrevue, surréaliste, où Jonathan a choqué le Québec en entier :

«Je n'ai jamais voté de ma vie, puis là je veux apprendre, parce que j'ai une plateforme qui pourrait sûrement aider. Je ne veux jamais être quelqu'un qui va être plus de droite ou plus de gauche ou wathever.

Je veux comme, I wanna be in the middle, je trouve qu'on n'a plus de common sense sur la planète man. C'est tellement rendu divisé. T'sais, c'est malade l'expérience humaine, pis qu’on est là à focusser sur l'argent, le power...

En réalité, on a comme 60 années où on est vraiment lucide à tout comprendre ce qui se passe autour de nous autres, c'est vraiment incroyable, c'est malade. C'est fou.

On voyage tous un peu; de regarder les landscapes, les oiseaux, les arbres, les animaux, l'océan, tu sais, moi je capote d'aller en dessous de l'eau et de regarder des poissons et là je suis là et je regarde un requin de 12 pieds qui passe côté et je suis comme: "wow". C'est ça, je veux juste être capable d'être le middle man.»

Des propos hallucinés, presque psychédéliques, qui ont fait éclater de rire La journée est encore jeune sur Radio-Canada.

Olivier Niquet et sa bande se sont ouvertement moqués de Jonathan, ridiculisant son langage de "buzzé" et ses envolées poético-marines. L’affaire est devenue virale, et le nom “Roy” est revenu dans l’actualité pour toutes les mauvaises raisons.

Dans les coulisses des Islanders, l’affaire du spa a été reçue comme un désastre. Lou Lamoriello, déjà réputé pour son obsession du contrôle de l’image, aurait littéralement piqué une crise en apprenant les propos de Jonathan.

Le fait que le nom de son entraîneur soit associé à des “soirées avec danseuses dans un spa” lui a été totalement intolérable.

Et même s’il a été congédié au printemps 2025, le mal était fait. Les rumeurs circulent toujours que son départ précipité aurait été, en partie, motivé par cette tension avec Roy. L’histoire du spa était la goutte qui a fait déborder la marmite de thé noir de Lamoriello.

Aujourd’hui, Patrick Roy est suspendu au bon vouloir du futur DG et président qui prendra les rênes des Islanders.

Il n’a toujours pas reçu la confirmation qu’il sera maintenu en poste. Et à Long Island, plusieurs murmures laissent croire qu'il pourrait se faire montrer la porte de sortie.

Mais s'il demeure en poste, l’un des premiers commentaires du nouveau DG sera de « demander à ce que le fils de Patrick se tienne tranquille ».

Il y a quelque chose d’injuste, presque tragique, dans cette dynamique père-fils. Patrick Roy, bête de glace, homme de système, guerrier de la coupe Stanley, est aujourd’hui à la merci des envolées imprévisibles et parfois immatures de son fils.

Et pourtant, Jonathan ne veut pas nuire. Il ne cherche pas à saboter. Mais il vit dans une logique émotionnelle où la confession publique est une forme d’art, de purification. Et c’est là le drame : plus il se confie, plus il expose son père.

Jonathan Roy ne s’en cache pas : il a vécu dans l’ombre. Il a cherché à se rapprocher de son père, à l’impressionner, à le faire rire.

Il a choisi le poste de gardien pour plaire à Patrick, il a finalement bifurqué vers la musique pour échapper à son poids. Ce n’est pas un monstre. C’est un artiste blessé. Mais il est devenu, malgré lui, le plus grand obstacle à la réhabilitation médiatique et professionnelle de Patrick Roy dans la LNH.

Patrick Roy n’a plus droit à l’erreur. Son retour dans la LNH, tant attendu, était censé être l’ultime chapitre d’une carrière flamboyante. Mais à cause de quelques confidences de trop, il pourrait voir la porte se refermer.

Si Jonathan aime son père — et tout montre que c’est le cas — il devra faire une chose très simple, mais très difficile pour lui : se taire. Mettre le couvercle sur les spas, les poissons, les histoires de trip à trois et de bactéries mangeuses de chair.

Oui, vous avez bien lu. La bactérie mangeuse de chair.

Jonathan Roy, dans une entrevue poignante sur le balado Prends Un Break, a fait un rare mea culpa sur l’histoire du spa familial qu’il avait racontée en janvier 2024.

Il a reconnu avoir été « emporté par l’excitation du moment » lorsqu’il avait révélé, sans filtre, avoir partagé une soirée avec deux danseuses dans le spa de son père — un épisode désormais tristement célèbre dans les médias québécois.

Ce qui avait particulièrement choqué, c’était sa description du moment où Patrick Roy, plutôt que de le réprimander, lui avait lancé un regard de fierté accompagné d’un pouce en l’air.

« J’ai appris de ça, et ça me fait du bien de le réaliser. Je me suis dit, c’est n’importe quoi de dire ça sur mon père », a-t-il admis, visiblement troublé par les conséquences de ses propos.

Puis, dans un revirement dramatique, Jonathan a confié que cette même soirée avait pratiquement perdu la vie après avoir contracté une bactérie mangeuse de chair à la suite d’une coupure intime dans le spa.

« J’ai failli y passer. Si ça avait touché mon cœur, c’était fini », a-t-il révélé, ajoutant que sa propre grand-mère avait perdu un bras à cause de cette même bactérie "

@prendsunbreak

Un p’tit doigt dans l’cul lui rend à l’HÔPITAL ?! 👉🏻👌🏻🤯

♬ original sound  - Prends Un Break

Cette expérience, aussi absurde que traumatisante, lui a servi de mise en garde sur l’importance de préserver sa santé — mais aussi, peut-être, sur la nécessité de réfléchir avant de parler.

Car si la bactérie a failli lui coûter la vie, ses paroles, elles, ont fait très mal à spn père.

Un micro de trop peut faire dérailler toute une carrière. Et s’il veut vraiment être “le middle man”, comme il le dit dans ses envolées poétiques, il devra marcher sur une ligne bien mince : celle entre l’authenticité et la responsabilité.