Perte de 16 millions de dollars pour Jesperi Kotkaniemi

Perte de 16 millions de dollars pour Jesperi Kotkaniemi

Par André Soueidan le 2025-05-30

Il y a des contrats qu'on encense, et d'autres qu'on regrette en silence.

Dans le cas de Jesperi Kotkaniemi, le silence devient assourdissant. Car s'il y a un chiffre qui résume l'état de sa carrière en 2025, c'est celui-là : 16 millions de dollars.

C’est exactement ce que Kotkaniemi perdrait si les Hurricanes de la Caroline décidaient de le racheter cet été.

Un rachat qui libérerait un club qui étouffe lentement sous un contrat de huit ans, signé en mars 2022, à 4,82 millions par saison jusqu’en 2030.

Un contrat qu’on croyait habile, audacieux, voire visionnaire. C’est devenu un boulet. Un monument de mauvaise lecture.

Et le joueur lui-même l’admet. Dans un moment de lucidité rare, après l’élimination de la Caroline en finale de l’Est contre les Panthers, KK a lâché :

« J'ai l'impression d'avoir été sélectionné comme un joueur d'impact, mais je ne suis pas encore à ce niveau. Mais j'espère que ça viendra. »

Espérer? En 2025?

Après sept saisons dans la LNH, 476 matchs, et seulement 194 points?

Après une saison de 33 points, suivie de séries éliminatoires où il n’a amassé que 4 petits points en 12 matchs, sans un seul but?

C’est ça, le visage de l’espoir en Caroline? Un gars qui espère « que ça viendra » pendant qu’il gruge 5% de la masse salariale pour les cinq prochaines années?

Les chiffres font mal. Deux saisons consécutives autour des 30 points.

Cinq passes en 25 matchs de séries. Une perte de vitesse flagrante. Et une régression constante depuis son sommet en 2022-2023 (43 points… ce qui est, disons-le, à peine convenable pour un joueur de troisième trio payé comme un top-6).

Et le pire, c’est que même en le rachetant, les Hurricanes paieraient pour leur erreur jusqu’en 2035.

Dix ans de cicatrice comptable pour s’être emballé trop vite. Un buyout permettrait d’économiser 16,8 millions, mais laisserait des traces sur la masse pour une décennie.

Pendant ce temps, le vestiaire grince. Sebastian Aho l’a dit lui-même : la gestion estivale a été un désastre.

On a tenté un coup avec Mikko Rantanen. Résultat? Il s’est sauvé à Dallas.

Et au centre de ce chaos : un Kotkaniemi qui ne livre pas.

On a essayé de le cacher derrière des vétérans. On lui a donné des ailiers de qualité. On l’a protégé dans les matchups.

Rien n’y fait. Le moteur ne part pas. Et pendant ce temps, le compteur tourne.

Jesperi Kotkaniemi est en train de devenir un cas d’école. Une démonstration vivante de ce qu’il ne faut pas faire : surpayer un jeune pour ce qu’il pourrait devenir, au lieu de payer un joueur pour ce qu’il est.

Et ce qu’il est, aujourd’hui, c’est un joueur moyen. Un joueur qu’on ne peut plus échanger.

Un contrat que personne ne veut absorber. Un nom que même les fans des Hurricanes ne défendent plus.

Et maintenant, une facture de 16 millions qui flotte au-dessus de la tête de la direction comme une menace à peine voilée.

La question n’est plus « est-ce qu’il va éclore? ». C’est : « Combien de temps encore va-t-on faire semblant d’y croire? »

À 24 ans, Jesperi Kotkaniemi n’est pas encore un cas perdu… mais il marche dangereusement sur le fil du rasoir.

Les exemples de joueurs top 3 qui explosent après six saisons sont rares, presque inexistants.

Et si le CH a évité le pire en ne le signant pas à long terme, la Caroline, elle, pourrait bien devoir avaler le contrat le plus indigeste de la dernière décennie.

Misère...