Perte de plusieurs millions de dollars: Cole Caufield paye de sa poche

Perte de plusieurs millions de dollars: Cole Caufield paye de sa poche

Par David Garel le 2025-01-31

L’annonce de la hausse massive du plafond salarial dans la LNH a eu l’effet d’une bombe.

Les équipes se frottent les mains, les joueurs en attente de nouveaux contrats jubilent… sauf peut-être Cole Caufield.

Le jeune attaquant vedette du Canadien de Montréal, un des meilleurs buteurs naturels de la ligue, voit aujourd’hui le pire cauchemar d’un joueur bien payé se réaliser : un contrat qui vieillira extrêmement mal.

Avec une augmentation prévue du plafond salarial jusqu’à 113,5 millions de dollars en 2027-2028, Pat Brisson, son agent, a commis une erreur monumentale qui pourrait lui coûter des dizaines de millions de dollars en manque à gagner.

Lorsque Cole Caufield a signé son contrat de 8 ans à 7,85 millions de dollars par saison en 2023, l’idée était de lui assurer une sécurité financière et d’éviter une situation où il aurait à négocier un contrat à court terme.

Pourtant, cette décision est maintenant perçue comme l’une des pires erreurs de gestion de carrière dans l’histoire des joueurs étoilés.

Pourquoi ? Parce que la hausse spectaculaire du plafond salarial aurait dû être anticipée par son agent. Pat Brisson, pourtant un des agents les plus influents de la ligue, a complètement manqué son coup.

 Il avait toutes les informations nécessaires pour deviner que le plafond allait exploser, et pourtant, il a conseillé à son client de signer un contrat à très long terme, empêchant Caufield de profiter de cette hausse.

Comparons la situation de Caufield avec Nick Suzuki. Ce dernier a signé son contrat sous l’ère Marc Bergevin, à une époque où personne ne savait comment la ligue allait se remettre de la pandémie.

Il a signé un 8 ans / 7,875 millions par année, ce qui semblait raisonnable à l’époque. Suzuki ne pouvait pas prévoir cette hausse, surtout après cette période d'incertitude liée à la COVID-19.

Mais pour Caufield ? Il a signé en 2023, à un moment où les projections sur la montée du plafond étaient déjà sur la table. Brisson aurait dû savoir.

Regardons de plus près à quel point Caufield s’est fait flouer :

En 2023-2024, il joue sous un plafond de 88 millions. Sa part salariale de l’équipe représente 8,9 % du plafond total.

En 2025-2026, avec un plafond de 95,5 millions, il ne représentera plus que 8,2 %.

En 2026-2027, avec un plafond de 104 millions, son salaire représentera à peine 7,5 %.

En 2027-2028, avec 113,5 millions de plafond, il tombera à 6,9 %, un chiffre ridiculement bas pour un marqueur de sa trempe.

Dans le contexte actuel, un marqueur comme Caufield devrait facilement gagner entre 11 et 12 millions de dollars sur un contrat signé dans le futur en 2027.

Mais lui est coincé à 7,85 M$ jusqu’en 2031.

Son agent lui a littéralement fait perdre entre 20 et 30 millions de dollars sur la durée de son contrat. Un désastre.

Un contrat parfait… pour le CH.

De l’autre côté, le Canadien de Montréal s’en sort à merveille. Kent Hughes, un ancien agent lui-même, a fait un vol de banque en signant Caufield à ce montant.

Il savait que le plafond allait grimper et que les joueurs vedettes allaient exiger bien plus dans les années à venir.

Aujourd’hui, avec seulement 28,875 millions de dollars investis dans les salaires pour 2027-2028, le Canadien se retrouve dans une position idéale pour ajouter de nouveaux joueurs d’élite à son alignement. 

Avec un Caufield sous-payé et un Suzuki sous-payé, ils auront les moyens de construire une équipe compétitive pendant encore plusieurs années.

Et le pire ? Caufield devra encore attendre quatre ans avant même de pouvoir envisager une renégociation. D’ici là, son salaire paraîtra ridicule par rapport à ce que gagneront les futurs joueurs étoiles de la ligue.

Caufield ne l’admettra jamais publiquement. Il dira qu’il joue par passion, que 62,8 millions de dollars sont amplement suffisants. Mais intérieurement, il doit être en train de se mordre les doigts.

Mitch Marner,  Mikko Rantanen et bien d’autres joueurs étoilés vont tous signer des contrats à 11, 12, voire 14 millions de dollars par année.

Et lui, pendant ce temps, continuera d’encaisser ses modestes 7,85 millions, tout en vivant au Québec, l’endroit le plus taxé en Amérique du Nord.

Caufield ne pouvait pas prédire exactement combien le plafond allait monter. Mais Pat Brisson, lui, aurait dû le savoir.

Il aurait dû protéger son client, lui suggérer un contrat plus court, lui donner la chance de renégocier en 2026 ou 2027, au moment où les plus gros contrats seront signés dans la ligue.

Aujourd’hui, le résultat est clair : le CH a gagné ce bras de fer. Cole Caufield a perdu des millions de dollars, et il devra vivre avec ce contrat sous-évalué encore longtemps.

Une erreur historique pour Pat Brisson. Une aubaine pour Kent Hughes. Et une situation qui va hanter Caufield pendant toute sa carrière.

Si Cole Caufield a manqué sa chance de capitaliser sur la hausse du plafond salarial, d’autres jeunes joueurs du Canadien de Montréal, eux, s’apprêtent à frapper le gros lot.

Deux noms ressortent immédiatement : Lane Hutson et Ivan Demidov.

Avec la nouvelle explosion du plafond, les agents de ces deux joueurs doivent déjà être en train de saliver.

Lane Hutson sera admissible à une prolongation de contrat dès cet été, alors qu’il lui restera une seule saison à son contrat d’entrée.

S’il continue sur sa lancée et prouve qu’il est un défenseur de premier plan en LNH, il pourrait devenir le joueur le mieux payé du Canadien.

Initialement, on parlait d’un contrat entre 8 et 9 millions de dollars par saison pour Hutson, ce qui semblait logique pour un défenseur aussi talentueux et mobile.

Mais avec un plafond salarial qui pourrait atteindre 104 millions en 2026-2027 et 113,5 millions en 2027-2028, il est fort probable que Hutson et son agent Sean Coffey exigent davantage.

À titre de comparaison, Cale Makar avait signé un contrat de 6 ans / 9 millions par année en 2021, alors que le plafond salarial était bien plus bas. 

Aujourd’hui, un défenseur élite dans la LNH pourrait facilement décrocher un contrat entre 10 et 11 millions de dollars par saison.

Hutson est perçu comme un futur pilier du Canadien, et Kent Hughes devra trouver un moyen de le payer tout en gardant une certaine flexibilité financière.

Lane Hutson deviendra probablement le joueur le mieux payé de l’histoire du CH, même s'il n'a pas le talent de Makar. Ça sent les 9 M$ par année.

Le cas d’Ivan Demidov est légèrement différent, car il jouera sous son contrat d’entrée pendant encore trois saisons. Cela donne une belle marge de manœuvre au Canadien pour bâtir une équipe compétitive autour de lui.

Cependant, une fois son contrat d’entrée terminé, Demidov pourrait lui aussi devenir un joueur à 10 millions et plus.

Si la tendance des salaires continue d’exploser, il pourrait signer l’un des contrats les plus lucratifs de l’histoire du Canadien, probablement entre 10 et 12 millions par année en fonction de sa production offensive.

Avec un potentiel élite et un jeu offensif exceptionnel, Demidov pourrait exiger un contrat similaire à celui de Kirill Kaprizov, qui touche actuellement 9 millions de dollars par saison.

Mais avec l’augmentation du plafond, il serait logique de voir Demidov obtenir un salaire équivalent à celui d’un Mitch Marner ou d’un Artemi Panarin d’ici quelques années.

Ce qui est fascinant dans toute cette situation, c’est la gestion brillante de la masse salariale du Canadien par Kent Hughes.

Avec Suzuki (7,875 M$), Caufield (7,85 M$) et Slafkovsky (7,6 M$) sous contrat pour de nombreuses années, le CH a une structure salariale extrêmement avantageuse.

Prenons une projection du plafond salarial en 2027-2028 (113,5 M$) :

Nick Suzuki : 7,875 M$

Cole Caufield : 7,85 M$

Juraj Slafkovsky : 7,6 M$

Total du trio : 23,325 M$

Cela représente seulement 20,5 % de la masse salariale totale du CH à ce moment-là. Un luxe inimaginable pour une équipe qui bâtit autour de son noyau offensif.

Comparons avec d’autres équipes :

Toronto (Matthews, Marner, Nylander) : 33,5 M$ (38 % de la masse actuelle)

Colorado (MacKinnon, Rantanen, Makar) : 32 M$ (36 % de la masse actuelle)

Edmonton (McDavid, Draisaitl, Nurse) : 34 M$ (39 % de la masse actuelle)

Le Canadien est donc l’une des équipes les mieux positionnées financièrement pour bâtir un club compétitif à long terme. Kent Hughes est un génie.

Ce qui est le plus fascinant dans toute cette histoire, c’est à quel point le Canadien de Montréal est en train de se positionner pour dominer dans le futur.

Cole Caufield, bien qu’il soit l’un des grands perdants de cette hausse salariale, restera un élément central de cette équipe.

Mais la vraie victoire du CH, c’est d’avoir réussi à conserver son noyau offensif pour un prix ridiculement bas, tout en gardant une marge de manœuvre énorme pour de futures acquisitions.

Et imaginez un instant : Lane Hutson et Ivan Demidov signent de gros contrats, mais l’équipe aura toujours énormément d’espace sous le plafond pour ajouter des joueurs de premier plan en 2026 ou 2027 sur le marché des agents libres.

Le Canadien va devenir une puissance, et les autres équipes doivent commencer à en prendre conscience.

Pendant ce temps, Cole Caufield, lui, est riche comme Crésus, mais il sait qu’il a perdu gros. Des dizaines de millions de dollars sont passés sous son nez, et il devra vivre avec ce regret pendant longtemps.

Mais pour le Canadien de Montréal et ses partisans, l’avenir n’a jamais été aussi rose...et riche...