Perte de plusieurs millions de dollars: Samuel Montembeault paye de sa poche

Perte de plusieurs millions de dollars: Samuel Montembeault paye de sa poche

Par David Garel le 2025-04-06

Il joue soir après soir comme un véritable numéro un. Il affronte les meilleures formations adverses. Il sauve la peau de ses coéquipiers avec des arrêts miracles à répétition.

Il est celui qui donne au Canadien de Montréal une chance réelle de participer aux séries éliminatoires. Et pourtant… Samuel Montembeault est scandaleusement sous-payé.

À 3,15 millions de dollars par année, Montembeault est actuellement l’un des gardiens les plus sous-évalués de la Ligue nationale de hockey, surtout compte tenu de son volume de travail et de la pression immense du marché montréalais. Il s’approche d’une saison de plus de 60 départs, un exploit rarissime dans l’ère moderne. Carey Price, en 2018-2019, avait été le dernier à le faire avec le CH.

Mais voilà : 3,15 millions. Et une fois les impôts québécois soustraits, les frais liés à ses entraîneurs privés durant l’été, son équipement, sa préparation mentale, ses dépenses personnelles, et surtout la cote prélevée par son agent Paul Corbeil… que reste-t-il réellement dans les poches du #35? Peu. Trop peu.

Un mur devant le filet… pour le prix d’un gardien auxiliaire...

Montembeault aurait pu flancher. Il aurait pu demander du repos, réclamer des nuits de congé, ou même perdre confiance.

Mais non. Il a encaissé les critiques des médias, les doutes des partisans, les comparaisons injustes avec d’autres espoirs, les rumeurs d’acquisition d’un autre gardien, et il s’est tenu debout.

Jeudi, face aux Flyers, il a encore livré une performance solide. Alors que le CH tirait de l’arrière, Montembeault a tenu le fort.

 Il a multiplié les arrêts clés, dont une séquence spectaculaire contre Travis Konecny et Sean Couturier. Le genre de sauvetage qui brise l’élan de l’adversaire et redonne confiance à une équipe.

Son entraîneur Martin St-Louis n’a pas hésité à le reconnaître : « Il est excellent, Monty. »

Mais les mots ne payent pas l’hypothèque. Ils ne compensent pas les sacrifices. Et ils ne réévaluent pas un contrat trop modeste pour refléter la réalité actuelle.

Car si Montembeault gagne si peu, c’est aussi — et surtout — la faute de son agent, Paul Corbeil. Ce dernier a négocié une entente de trois ans à 3,15 M$ eécembre 2023, alors que Montembeault avait déjà montré qu’il était capable de voler des matchs pour une équipe en transition.

Corbeil a mal évalué le marché. Il a sous-estimé la progression de son client. Il n’a pas anticipé l’intensité du calendrier à venir les années suivantes. Et il a échoué à protéger les intérêts financiers d’un joueur pourtant en pleine ascension.

Aujourd’hui, Samuel Montembeault est en train de sauver la saison du Canadien, et il le fait avec le salaire d’un gardien de relève. C’est un déséquilibre criant. Et ça commence à déranger.

Si le CH est encore en vie dans la course aux séries, c’est en bonne partie à cause de Montembeault. Le gardien québécois vient d’atteindre un plateau symbolique : il est à une seule victoire du cap des 30. Lui qui n’avait jamais dépassé les 16 auparavant.

C’est un accomplissement personnel énorme. Mais fidèle à son humilité, Montembeault refuse de s’enflammer : « C’est un bel accomplissement. Mais il reste encore six matchs à jouer et il faut continuer de pousser. »

C’est ce qu’il fait depuis octobre : pousser. Encaisser. Performer. Et recommencer. Soir après soir.

Le joueur le plus utile… payé comme un figurant...

Suzuki, Hutson, Slafkovsky, Laine, Caufield. Ils brillent. Ils font les manchettes. Mais le vrai joueur le plus utile cette saison, c’est Montembeault. Et son salaire ne reflète pas son importance.

Des équipes paient 5, 6, 7 ou même 10 millions pour un gardien numéro un. Le Canadien, lui, a trouvé son sauveur pour 3,15 millions. Et c’est Montembeault qui, ironie du sort, sauve les meubles d’une organisation qui ne l’a même pas protégé financièrement.

En attendant, on le fait jouer sans arrêt. Parce qu’on n’a pas confiance en Jakub Dobeš. Parce qu’on ne veut pas brûler Jacob Fowler qui a seulement signé un contrat d'essai à Laval et son contrat d'entrée valide pour l'an prochain  justement parce qu'on ne voulait pas déconcentrer qui que ce soit dans cette course aux séries.

Mais si jamais Montembeault se blesse? S’il s’écroule sous le poids de la fatigue? Qu’aura-t-on gagné?

C’est un miracle qu’il tienne encore debout. Et le problème, c’est qu’on prend ce miracle pour acquis.

Samuel Montembeault est peut-être trop gentil. Trop discret. Trop humble. Il ne réclame rien. Il ne fait pas de vagues. Il sauve des matchs, garde le sourire, et répond aux questions.

Mais ça ne peut pas durer. À un moment, il faudra lui donner ce qu’il mérite. Le respecter financièrement. Reconnaître sa valeur. Et peut-être, admettre que son agent l’a trahi.

S’il ramène le CH en séries malgré un contrat aussi dérisoire, il faudra que Kent Hughes se souvienne. Et que Paul Corbeil, lui, se regarde dans le miroir.

Parce qu’en ce moment, Samuel Montembeault est payé 50 000 $ par match. Juste pour vous donner une idée, Charlie Lindgren vient de signer une prolongation de contrat de 3 ans et 3 millions de dollars par saison.

On parle du gardien numéro deux des Capitals de Washington...qui a joué 35 matchs cette année.

857 000 dollars par match...

Oui, Samuel Montembeault s'est fait avoir sur toute la ligne..

Et pendant ce temps, le numéro un du Canadien traîne sa mission sur ses épaules, sans se plaindre, sans grincer, avec une élégance et une classe incroyable. 

Reste qye cette comparaison est Charlie Lindgren est accablante. Elle ne pardonne pas. Elle ne laisse aucune marge d’interprétation.

Paul Corbeil, son agent, a commis l’une des plus graves erreurs de représentation de toute la LNH récente. Il n’a pas seulement sous-évalué son client : il a hypothéqué son avenir financier à un moment crucial de sa carrière. 

Montembeault va avoir 30 ans à la fin de son contrat. Oui. Corbeil a mail vraiment mal au futur financier du Québécois.

Et aujourd’hui, c’est Montembeault qui paye le prix — pendant que tout le Québec le regarde sauver les meubles d’une équipe qui rêve encore aux séries grâce à lui.

Il faudra un jour des excuses publiques de Paul Corbeil.

Parce qu’en ce moment, Samuel Montembeault est le joueur le plus sous-payé du Canadien de Montréal. Et probablement de toute la Ligue nationale.

Et il est temps que quelqu’un le dise haut et fort.