Après une année cauchemardesque à Los Angeles marquée par des critiques acerbes, Pierre-Luc Dubois semble avoir pris sa revanche.
Avec 25 points (5 buts) en 33 matchs cette saison, il joue un hockey inspiré et performant dans les deux sens de la patinoire.
Hier soir, face aux Kings, il a amassé deux passes et a été nommé la première étoile du match, une véritable gifle à ceux qui avaient demandé son départ, notamment Drew Doughty et Phillip Danault.
"Je me rappelle des choses qui se sont passées la saison dernière et je voulais juste gagner".
Ces mots de Dubois résonnent comme un écho à sa détermination retrouvée et à sa volonté de faire taire ses détracteurs.
Le passage de Dubois chez les Kings avait été empoisonné par des tensions internes. Drew Doughty l'avait envoyé sous l'autobus, accusant notamment Dubois, d’être trop préoccupés par ses statistiques personnelles.
Phillip Danault, quant à lui, avait été encore plus virulent. En mai dernier, après la troisième élimination consécutive des Kings au premier tour des séries, il n’avait pas hésité à pointer du doigt Dubois, déclarant dans une entrevue au Journal de Montréal :
« Ça n’a pas bien marché pour lui et la saison a été difficile. On a sacrifié beaucoup pour l’avoir, et ça a fait mal à l’organisation. »
Danault, frustré par les échecs répétés des Kings, avait également exprimé sa désillusion envers Rob Blake, le directeur général, pour avoir sacrifié la lune afin d'aller chercher Dubois.
Pour comprendre la portée de la revanche de Pierre-Luc Dubois sur les Kings de Los Angeles, il est essentiel d’analyser en détail l’attitude hypocrite de Phillip Danault, les critiques virulentes de Drew Doughty, ainsi que la manière habile dont Dubois a répondu à ses détracteurs.
Ces éléments donnent encore plus de poids à ce triomphe personnel et professionnel.
Phillip Danault s’est montré particulièrement cinglant envers Pierre-Luc Dubois depuis l’échange controversé qui a envoyé ce dernier à Los Angeles.
Lors d’une entrevue avec le Journal de Montréal en mai dernier, Danault avait déclaré sans détour :
« C’est sûr que tout ça a fait mal à l’organisation. On a perdu beaucoup de joueurs pour obtenir Dubois. »
Ces mots sans pitié reflétaient son mécontentement face à l’échange et sa conviction que Dubois était un échec pour l’équipe.
Danault avait également insinué que Dubois ne supportait pas la pression liée à son contrat de huit ans, en affirmant :
« Probablement qu’il s’est mis beaucoup de pression avec son contrat dans une nouvelle organisation. Ça peut affecter certains joueurs. »
Alors que Danault n’hésitait pas à critiquer Dubois lorsqu’il en avait l’occasion, il a adopté un ton beaucoup plus gentil dans des entrevues ultérieures, tentant de se présenter comme un coéquipier bienveillant.
Lors d’un entretien avec La Presse, il avait surpris en déclarant :
« Pierre-Luc est un joueur exceptionnel. C’est vraiment un bon Jack. »
Cette volte-face soudaine, qui visait probablement à redorer son image, n’a trompé personne. La tentative de Danault de minimiser les tensions passées avec Dubois a été perçue comme une manœuvre opportuniste, trahissant une hypocrisie profonde.
Il ne faut pas oublier Drew Doughty dans tout ça.
Doughty, vétéran respecté des Kings, avait utilisé Dubois comme "punching bag" après la descente aux enfers de l’équipe la saison dernière.
Suite à une défaite humiliante contre les Sabres de Buffalo, il avait lancé :
« Je pense que nous avons des gars dans cette pièce qui sont trop préoccupés par eux-mêmes et leurs points. »
Même s’il n’a pas nommé Dubois explicitement, le contexte laissait peu de doute quant à la cible de ses critiques.
Avec l’historique de Dubois, qui avait demandé à quitter deux organisations (Columbus et Winnipeg), beaucoup ont vu dans ces propos une attaque directe contre le Québécois.
Doughty, connu pour sa passion et son franc-parler, incarnait la frustration croissante au sein d’une équipe en crise.
Il a également souligné à plusieurs reprises l’importance d’un engagement total, ce qui semblait faire écho à son mécontentement face à l’attitude de Dubois.
Face à ces critiques, Dubois a choisi de ne pas alimenter les tensions publiques.
Dubois a reconnu la légitimité de Doughty en tant que leader, déclarant :
« Quand un gars comme Dewey parle, tout le monde ici écoute.Il est passionné, il joue avec cette passion, et il parle avec cette passion. »
Au lieu de se défendre ou de riposter, Dubois a montré une maturité surprenante en se concentrant sur son propre rôle et sa contribution à l’équipe.
Dubois a admis qu’il devait trouver sa place et mieux performer.
« C’est à moi de comprendre comment je peux aider cette équipe à gagner chaque soir. Certains soirs, cela peut être en marquant, d’autres en jouant physiquement ou en prenant des mises au jeu. C’est mon boulot. »
Dubois a refusé de se laisser entraîner dans un conflit public. Mais il attendait de répondre sur la glace.
Dubois a choisi de parler là où cela compte le plus : sur la patinoire. En marquant contre son ancienne équipe tout en amassant deux passe, il a démontré qu’il pouvait performer sous pression, renvoyant ainsi la critique à ses détracteurs.
Il était absolument partout sur la glace.
Le contraste entre les attaques passées de Danault et ses tentatives maladroites de jouer les coéquipiers bienveillants met en lumière une profonde incohérence.
Cette victoire de Dubois prouve à quel point les critiques de Danault étaient injustifiées et motivées par des intérêts personnels, lui qui était menacé de perdre son poste de 2e centre.
En répondant aux reproches de Doughty par des actions décisives sur la glace, Dubois a montré qu’il était capable de se hisser au niveau d’un joueur clé.
Après une saison difficile et des relations tendues à Los Angeles, ce succès représente une rédemption pour Dubois. C’est une manière de tourner la page et de prouver qu’il est plus que les étiquettes qui lui ont été collées.
Bien plus qu'un joueur fini ou une diva capricieuse.
La revanche de Pierre-Luc Dubois est bien plus que deux passes ontre une ancienne équipe. Elle symbolise la résilience, la capacité à dépasser les critiques, et une réponse éclatante à ceux qui l’ont publiquement dénigré.
Drew Doughty et Phillip Danault, à travers leurs propos et attitudes, ont contribué à façonner les mauvaises langues autour de Dubois.
Mais sur la glace, c’est Dubois qui a eu le dernier mot.
Hier soir, sur la glace, Dubois a répondu à ses détracteurs de la meilleure façon : en jouant un rôle clé dans la victoire.
C’est une revanche personnelle, une manière de rappeler qu’il n’a jamais cessé d’être un joueur d’impact malgré les critiques.
Dubois a également montré qu’il était capable de transcender les tensions passées et de se concentrer sur son jeu.
Doughty et Danault, qui avaient publiquement critiqué Dubois, se retrouvent aujourd’hui face à une équipe qui semble s’effondrer sous le poids des attentes non satisfaites.
Pendant ce temps, Dubois continue de prouver qu’il peut être une force stabilisatrice pour les Capitals.
Les mots de Danault, déclarant Dubois comme un simple "troisième centre", paraissent aujourd’hui bien loin de la réalité.
En prenant sa revanche, Dubois a non seulement démontré son caractère, mais il a également exposé les failles de ses anciens coéquipiers et de la gestion des Kings.
Dubois renaît à Washington. Avec un entraîneur comme Spencer Carbery, qui a su exploiter le potentiel de ses joueurs, et un rôle clair qui lui permet de s’épanouir, Dubois semble prêt à prouver qu’il est bien plus que ce que ses détracteurs ont voulu croire.
Pour les Kings, la leçon est claire : sous-estimer un joueur comme Dubois peut coûter cher. Pour Dubois, cette saison est une déclaration : il est là pour rester, et il est déterminé à écrire son histoire à sa manière.