Rien ne va plus pour Phil Danault: 134 minutes de la honte

Rien ne va plus pour Phil Danault: 134 minutes de la honte

Par David Garel le 2025-11-10

Rien ne va plus pour Phillip Danault. 

Le Québécois vit le pire moment de sa carrière. Les chiffres sont gênants. En seize matchs cette saison, il n’a récolté que trois maigres passes et il n’a toujours pas marqué un seul but.

Trois passes en seize matchs, pour un joueur qui touche 5,5 millions de dollars par année jusqu’en 2027, c’est tout simplement catastrophique.

Il joue en moyenne 17 minutes par rencontre, un temps de jeu digne d’un centre du top-6, mais sa production est celle d’un quatrième trio.

Dans ses dix derniers matchs, une seule passe. (blanchi à ses 6 derniers matchs) C’est une descente statistique historique pour un joueur qui, à son arrivée à Los Angeles en 2021, incarnait l’exemple parfait du joueur complet. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un boulet.

Le déclin d’un joueur fini devenu... un poids mort...

Danault a été adoré à ses débuts en Californie. Sa première saison avait été spectaculaire : 27 buts, un sommet en carrière, et une reconnaissance unanime pour son intelligence et sa constance défensive.

Il avait fait taire ceux qui, à Montréal, doutaient de sa capacité à produire offensivement. Mais le conte de fées n’a pas duré. Sa production offensive s’est effritée année après année : 54 points, puis 47, puis 43… et maintenant, une misère noire.

Son rendement analytique confirme le désastre. Son "expected goals share" à cinq contre cinq (la part de buts attendus lorsqu’il est sur la glace) est tombé à 45 %, le plus bas de toute sa carrière. Autrement dit, quand Danault est sur la glace, les Kings se font dominer.

Le plus inquiétant, c’est son inefficacité en avantage numérique. Depuis le début de la saison 2024-2025, Danault a été utilisé 134 minutes et 34 secondes sur le power play.

Dans ce laps de temps, les Kings ont marqué 5 buts… mais en ont accordé 4 en désavantage numérique. Un ratio tout simplement désastreux.

Autrement dit, les Kings marquent à peine plus souvent avec Danault sur la glace à 5 contre 4 qu’ils n’en encaissent. Pour un joueur censé stabiliser la deuxième unité, c’est impardonnable.

Jim Hiller, l’entraîneur-chef, persiste encore à lui confier des minutes en avantage numérique, mais tout le monde sait que c’est par défaut. Sa présence est devenue un frein, un irritant, presque une habitude dont on n’ose pas encore se débarrasser.

L’âge n’aide pas. Danault aura 33 ans en février, et la vitesse du jeu l’écrase. Il n’a plus le coup de patin pour suivre les transitions rapides ni pour dicter le tempo.

Ce n’est plus le centre alerte qui neutralisait Connor McDavid et Leon Draisaitl au printemps dernier. Ce n’est plus le joueur qui marquait un but crucial en séries. Ce n’est plus ce leader silencieux que les partisans respectaient pour sa constance.

Aujourd’hui, il a l’air épuisé, vidé, perdu dans un rôle qui ne lui convient plus. On le retrouve coincé sur la troisième ligne, entre Trevor Moore et Andrei Kuzmenko. Beau petit trio de plombiers.

Soyons honnêtes : Phillip Danault est devenu nuisible. Pas dans le sens d’un joueur problématique dans le vestiaire, mais dans celui d’un vétéran dont la présence sur la glace fait régresser l’équipe.

Les Kings sont censés être une formation ambitieuse pour la Coupe Stanley, mais tant que Danault occupe une place importante, ils traînent un boulet.

Ken Holland, le nouveau DG, ne le dit pas publiquement, mais tout le monde dans le milieu comprend. Il veut du renouveau, du punch offensif et du jeu de transition.

Danault, c’est l’inverse : un joueur de structure, de repli, et d’attente. À 5,5 millions par année, il incarne le type de contrat qu’on cherche à évacuer dès qu’une reconstruction commence.

Et le pire, c’est qu’il n’est même plus un spécialiste défensif dominant. Son efficacité sur les mises au jeu baisse, ses duels le long des bandes ssont mous, et il perd plus souvent ses confrontations contre des centres plus jeunes.

À Montréal, on l’avait accusé de ne pas lui avoir donné sa vraie chance. Aujourd’hui, on comprend mieux. Marc Bergevin, qu’on a tant critiqué, avait vu juste sur un point : Phillip Danault ne sera jamais un vrai deuxième centre offensif.

Les Kings lui ont offert ce rôle, et après quatre ans, la conclusion fait mal. Il n’a pas les mains pour produire sur un top-6, pas la vitesse pour rivaliser avec les meilleurs, et pas le flair pour créer de l’offensive de manière autonome.

À l’époque, il voulait prouver qu’il pouvait remplacer Kopitar à long terme. Aujourd’hui, il peine à justifier son rôle derrière lui et Quinton Byfield sur le 3e trio.

Le problème n’est plus seulement sportif. Il est aussi financier. À 5,5 millions de dollars par saison jusqu’en 2027, Danault représente un investissement à perte. Ce n’est pas un joueur qu’on rachète facilement, mais ce n’est plus non plus un joueur qu’on peut échanger sans retenir du salaire.

Les équipes qui rêveraient d’un centre de soutien pour les séries ne veulent pas d’un vétéran qui ralentit le jeu. Et celles qui en auraient besoin, comme Montréal, n’ont aucun intérêt à alourdir leur masse pour un joueur en déclin. 

Kent Hughes ne veut rien savoir. Le message est clair : Danault ne reviendra jamais à Montréal. Le projet du Canadien est tourné vers le futur, pas vers un "has been" des années Bergevin.

Phillip Danault ne mérite pas la moquerie, mais il mérite de regarder la réalité en face.. Ce joueur qui a tant donné au Canadien et qui a été si apprécié à Los Angeles touche à la fin d’un cycle.

Sa carrière ne s’éteindra pas brutalement, mais elle s’effacera, lentement, comme un vétéran que l’on garde par respect avant de le remplacer discrètement.

Le hockey est cruel avec ceux qui vieillissent dans un rôle exigeant. Danault l’apprend à ses dépens. Et pendant que les Kings cherchent désespérément des solutions offensives, lui incarne tout ce qu’ils veulent oublier : la prudence... et les mains dans le béton...

Ainsi va la vie. Phillip Danault est fini. Tout le monde va le voir au Centre Bell mardi soir.