Transaction Montréal-Los Angeles: Phil Danault prie le ciel

Transaction Montréal-Los Angeles: Phil Danault prie le ciel

Par David Garel le 2025-12-08

Depuis quelques jours, le nom de Phillip Danault circule dans la LNH comme une rumeur qui refuse de mourir, amplifié par une saison catastrophique, alourdi par un déclin brutal, et relancé par des bruits de transaction qui ne cessent de gonfler.

Ce n’est plus seulement une mauvaise séquence, c’est une chute libre. Une perte totale de repères. Un vétéran qui se noie sous la pression d’un contrat devenu trop lourd pour ses épaules, trop long pour son âge, trop exigeant pour un joueur qui n’a plus la vitesse, plus l’explosivité, plus l’impact qu’il avait autrefois.

Et voilà qu’au cœur de cette tempête, une information rapportée par le journaliste Maxime Truman vient tout renverser : Danault aurait confié, discrètement, durant l’été, à quelqu’un de son entourage, qu’il aimerait terminer sa carrière dans l’uniforme du Canadien de Montréal.

Une confession lourde, sincère, presque déchirante lorsqu’on la place avec le cauchemar qu’il traverse à Los Angeles.

Mais le plus cruel, c’est que cette confession tombe au moment précis où sa valeur s’effondre, où son jeu sur la glace est honteux, où sa réputation s'écroule, où son nom n’évoque plus la fiabilité, mais la fragilité. Et la réalité, froide et sans pitié, c’est que le Canadien de Montréal n’a plus besoin de Phillip Danault.

Pas à 5,5 millions par saison.

Pas jusqu’en 2027.

Pas dans un système axé sur la vitesse et la transition.

Pas dans un club où Oliver Kapanen, plus jeune, plus complet, plus rapide, plus polyvalent, offre déjà la version moderne et améliorée du rôle que Danault occupait jadis.

Et pendant que Montréal avance, le vétéram perd pied et un marché qui s’assombrit

Danault connaît sa pire saison depuis qu’il a mis les patins dans la LNH. Cinq passes en 28 matchs. Aucun but. Huit buts à ses 108 dernières rencontres. Des chiffres tellement bas que même les plus patients des partisans des Kings n’arrivent plus à justifier sa présence parmi le top-9.

Et ce n’est pas seulement une question de statistiques : c’est une question de sensation. Danault semble vidé. Lent. Éteint.

C’est un joueur qui lit encore le jeu, mais qui n’a plus les jambes pour l’exécuter. Un centre qui voit les ouvertures, mais qui arrive toujours une demi-seconde trop tard pour les exploiter. Et quand une fraction de seconde disparaît, surtout à 32 ans, elle ne revient jamais.

Ce manque d’explosivité, Danault l’a senti. Il l’a confessé. Il l’a assumé publiquement :

« J’ai tout essayé depuis onze ans dans la LNH… mais rien ne fonctionne. »

Ce qu’il ne dit pas, mais que tout le monde voit, c’est que la mécanique est fatiguée. La machine ne suit plus.

Et dans une ligue qui ne pardonne rien, ce genre de déclin est souvent irréversible.

Mais la partie la plus brutale de cette histoire, c’est ce qui se passe en dehors de la glace. Sur les réseaux sociaux, Danault n’est plus seulement un joueur en difficulté : il est devenu une cible. Une victime collatérale d’un public impatient, d’une frustration collective, d’un ressentiment qui n’a plus aucune pitié.

Sous chaque publication des Kings, c’est un déferlement de rage.

On lui dit de « retourner chez lui », comme s’il n’avait jamais mérité sa place à Los Angeles.

On lui dit qu’il « vole un salaire », qu’il « bloque le développement des jeunes », qu’il « coûte des matchs ».

On le traite de deadwood.

On affirme qu’il devrait être placé au ballotage « demain matin ».

On l’enverrait dans la ligue américaine comme un joueur de bas-étage.

Et il y a pire.

Le mot qu’on n’espérait plus entendre. Le mot qu’on pensait enterré dans la misère des années 80 : « Frogs. »

Certains partisans, dans une ignorance crasse et une violence gratuite, s’abaissent à l’insulter sur son origine, comme si le fait d'être Québécois justifiait quoi que ce soit dans son rendement.

Cela frappe particulièrement fort lorsqu’on sait à quel point Danault est un joueur sensible, un père de famille qui porte son identité comme une fierté tranquille, un homme qui a toujours respecté chaque membre de chaque organisation qu’il a traversée.

Ce qu’il vit présentement n’est pas uniquement un déclin sportif : c’est un effondrement émotionnel. Un monde qui se referme. Un public qui le piétine. Une ville qui l’abandonne.

C’est dans cette ambiance toxique que Elliotte Friedman a lancé la phrase qui a tout accéléré :

« Je peux m’imaginer que le joueur et l’équipe veulent tous les deux un changement. »

Danault a demandé à quitter. Les Kings souhaitent s’en débarrasser. Les deux côtés pourraient voir dans une transaction un moyen de respirer à nouveau.

Et c’est là que la tragédie devient presque poétique : Danault rêve de revenir à Montréal… mais Montréal ne veut plus de Danault.

Si les Kings retiennent 50 % de son salaire, peut-être que le CH écoutera. Peut-être qu’Hughes offrira un Joshua Roy? Les Kings ne voudront sûrement rien savoir de l'espoir québécois déchu.

Mais si on offre Owen Beck, justement l'héritier de Danault? Alors tout est possible. Mais le CH est loin d'être seul.

Les Hurricanes aimeraient en faire leur quatrième centre. Ils veulent remplacer Kotkaniemi. Ils pensent que Danault pourrait, avec moitié de salaire retenu, avaler des minutes sur un trio vieillissant derrière Jordan Staal.

Les Canucks, eux, sont plus désespérés au centre. Ils prendraient peut-être le contrat complet. Mais la valeur en retour serait minuscule, car toute la ligue voit le déclin.

Et pourtant, malgré tout, malgré son désir profond, malgré Montréal qui regagne en compétitivité, malgré un noyau qu’il connaît par cœur… le pont entre Danault et Montréal est brûlé... par logique.

Phillip Danault n’est pas un mauvais joueur. Il n’est pas un mauvais gars. Il n’est pas un lâche.

Il est simplement un homme qui vieillit dans une ligue qui n’a aucune patience pour ceux qui ralentissent.