Phil Danault dans de beaux draps: son DG sans pitié

Phil Danault dans de beaux draps: son DG sans pitié

Par Marc-André Dubois le 2025-06-03

C’est le genre de nouvelle qui transforme un marché déjà en ébullition. 

Les Kings de Los Angeles seraient désormais les grands favoris pour acquérir Mitch Marner. Selon les informations de Chris Johnston (Sportsnet), Ken Holland mettrait tout en œuvre pour séduire le camp Marner, avec un plan bien précis : libérer de l’espace, offrir une entente record et installer Mitch Marner au cœur d’un projet californien ambitieux, offensif et immédiat.

Et le premier nom inscrit sur la liste des sacrifices? Phillip Danault.

Parce qu’en coulisses, le message est sans pitié : Ken Holland n’est pas un admirateur inconditionnel de Danault. Il ne voit pas l’intérêt de payer 5,5 millions de dollars par saison à un joueur de troisième trio, surtout dans une Ligue où chaque sou compte pour maximiser le plafond salarial.

Dans l’esprit du nouveau DG, les deux seuls centres qui doivent dicter le jeu à Los Angeles sont Anze Kopitar et Quinton Byfield. Tous les autres sont interchangeables. Danault, malgré son contrat de 5,5 M$ valide pour encore deux saisons, fait partie des joueurs devenus trop chers pour l’impact réel qu’ils offrent.

Le plan de Ken Holland ne souffre d’aucune ambiguïté. Il l’a dit dès son arrivée : il veut être agressif. Il veut faire du bruit. Il sait que le plafond salarial va augmenter dans les prochaines années, et il entend profiter de cette fenêtre unique pour faire de Los Angeles une machine à gagner.

Dans cette optique, Marner est une cible idéale. Un ailier élite, passeur naturel, polyvalent, capable de jouer 25 minutes, de contribuer en infériorité numérique comme en avantage.

C’est exactement le genre de joueur que Holland est allé chercher à Detroit avec Hossa, ou à Edmonton avec Hyman. Et cette fois, c’est sous le soleil californien qu’il veut créer un noyau offensif irrésistible.

Il sait aussi que Marner veut fuir Toronto. Et oubliez Vegas, selon Johnston. Les Golden Knights, eux, cherchent un joueur plus rugueux, plus direct, plus “playoff-proof” comme Sam Bennett. Mitch Marner, perçu comme un joueur élégant mais pas assez robuste, ne cadre pas dans l’ADN de Vegas.

À l’inverse, les Kings lui offrent tout ce qu’il peut souhaiter :

Un marché non toxique ;

Un vestiaire stable, dirigé par un vétéran respecté comme Kopitar ;

Un amphithéâtre rempli sans pression démesurée ;

Et surtout, un DG prêt à construire autour de lui.

Los Angeles n’est pas seul sur le dossier. Le Mammoth de l'Utah et les Ducks d’Anaheim sont aussi dans la course. Mais ni l’un ni l’autre n’ont le pedigree immédiat ni la structure gagnante que Holland peut offrir. Anaheim est encore trop jeune. Utah, encore trop instable. Les Kings sont prêts maintenant.

Pour faire de la place à Marner, Ken Holland doit libérer de la masse salariale. Et Danault est la cible logique. Depuis le début de la saison, le Québécois est en chute libre. Son temps de jeu diminue. Son rôle est flou. Ses responsabilités en infériorité numérique fondent comme neige au soleil. Il n’affronte plus les meilleurs trios adverses. Il ne joue plus les dernières minutes d’un match serré.

Et surtout : il ne produit plus.

Ce n’est pas une question de chiffres, c’est une question de pertinence. Le rôle de Danault a été cannibalisé par Byfield. Le message ne peut pas être plus clair : Danault est devenu remplaçable.

Et que fait un joueur en déclin qui sent le sol se dérober sous ses patins? Il tente une manœuvre désespérée. Danault a changé d’agent. Il a quitté Don Meehan, figure respectée mais modérée, pour s’en remettre à Allan Walsh, l’un des agents les plus féroces et médiatiques de la LNH.

Un choix qui dit tout. Danault sait qu’il est sur le point d’être sacrifié. Et il veut contrôler sa sortie avant qu’on ne la lui impose.

Alors que Danault est maintenant officiellement sur le marché des transactions, une question inévitable circule à Montréal : le Canadien devrait-il le ramener à la maison?

La réponse, pour l’instant, est non.

Kent Hughes et Jeff Gorton ne veulent pas replonger dans les anciens dossiers. Le départ de Christian Dvorak ouvre peut-être une place de centre défensif, mais le profil de Danault n’est plus en demande, surtout pas à 5,5 M$ par année.

Le Canadien veut un centre offensif, capable de produire derrière Nick Suzuki, capable d’évoluer en duo avec Ivan Demidov. 

Michael Hage est vu comme la relève à moyen terme. Reprendre Danault, ce serait ralentir le développement, recréer un boulet sur la masse salariale et payer 5,5 millions pour une sécurité défensive dont le club n’a plus besoin.

Jake Evans est-il vraiment inférieur à Phil Danault? Poser la question, c'est y répondre.

Ce retour serait trop chargé. Trop lourd. Et le public québécois, bien que nostalgique, n’a pas oublié que Danault voulait un rôle qu’il n’a jamais su assumer.

Ce qui se joue à Los Angeles est plus grand qu’une simple réorganisation de trios.

C’est une tentative de mutation stratégique complète, orchestrée par Ken Holland, qui veut réécrire l’ADN d’une équipe qui a perdu quatre fois de suite contre les Oilers d'Edmonton. 

Et pour ce faire, il veut installer Mitch Marner au cœur de la machine.

Un Marner qui, en Californie, retrouverait la liberté, la créativité et la confiance qu’il n’a jamais pu exploiter à Toronto.

Et pour y parvenir? Il faut couper.

Couper le passé.

Couper les déceptions.

Couper Phillip Danault.

Une ère s’ouvre. Une autre se ferme.

Les Kings veulent briller. Et Mitch Marner est leur phare.

Danault, lui, regarde déjà la côte californienne dans le rétroviseur.