Le départ de Phillip Danault en 2021 a marqué un tournant douloureux pour les partisans du Canadien de Montréal.
Ce joueur québécois, apprécié non seulement pour ses origines, mais aussi pour son travail acharné sur la glace, a laissé un vide chez les partisans du Tricolore.
La relation tendue entre Danault et Marc Bergevin, l’ancien directeur général du Canadien, a été au cœur de cette séparation.
Aujourd’hui encore, Danault et sa famille gardent une rancune tenace contre Bergevin, qu’ils tiennent responsable de leur départ forcé de Montréal.
Les tensions entre Danault et Bergevin remontent à l’été 2018, lors des négociations contractuelles. Alors que la date d’arbitrage tombait à quelques jours du mariage de Danault, le Canadien aurait utilisé ce moment personnel pour le pousser à signer un contrat de trois ans à 9,25 millions de dollars.
Ce moment de vie personnelle a été exploité par Marc Bergevin et la direction du Canadien de Montréal pour mettre de la pression sur le joueur au cours des négociations contractuelles.
Danault, qui s’est marié avec sa compagne Marie-Pierre, avait soigneusement planifié cet événement avec sa famille et ses proches.
La cérémonie a eu lieu dans la région de Victoriaville, d’où est originaire Danault. L’ambiance se voulait festive et intime, en présence de plusieurs membres de la famille et amis, incluant certains coéquipiers du Canadien.
Cependant, l’approche de la date d’arbitrage avec le Canadien a jeté une ombre sur ce moment de célébration.
Le mariage était prévu pour la mi-juillet 2018, mais la date limite d’arbitrage approchait. La pression était immense.
Danault voulait éviter d’arriver à son mariage sans contrat en poche, ce qui aurait ajouté du stress non seulement pour lui, mais aussi pour sa nouvelle épouse et leur entourage.
Marc Bergevin était parfaitement conscient de cette situation délicate et en a profité.
Bergevin savait que Danault ferait tout pour éviter de se retrouver en pleine bataille contractuelle le jour de son mariage.
Dans les jours précédant l’événement, la direction a donc maintenu une position ferme dans les négociations, forçant Danault à signer un contrat de trois ans à rabais (9,25 millions de dollars.)
« Ils ont profité de mon mariage pour me pousser à accepter moins que ce que je valais », a-t-il confié plus tard à ses proches.
Les invités, bien que témoins de la joie du couple, ont senti que quelque chose pesait sur Danault ce jour-là. La signature précipitée du contrat a laissé un goût amer au joueur, qui n’a jamais pu pleinement profiter de cette journée spéciale.
Sa famille et ses proches gardent eux aussi un souvenir douloureux de cet épisode.
« Ils ont utilisé ce moment contre lui », a rapporté un proche de la famille Danault.
Danault n’a jamais digéré cette pression, comme l’a rapporté Anthony Marcotte, qualifiant cet épisode de « début de la fin » entre le joueur et l’organisation.
En 2021, alors que le contrat de Danault arrivait à échéance, la situation a empiré. Bergevin aurait fait fuiter aux médias une offre de 6 ans pour 30 millions de dollars, que Danault aurait prétendument refusée.
Cette divulgation, orchestrée selon Danault pour le faire mal paraître, a provoqué une vague de critiques de la part des partisans.
« Je ne me sentais pas respecté », a confié Danault.
« Ce qu’on disait dans les médias était faux. Ils voulaient me forcer la main, et ça a affecté ma famille. »
Malgré une tentative de réconciliation symbolique autour d’une crème glacée quand Bergevin a été engagé à Los Angeles comme conseiller à Rob Blake, la relation entre Danault et Bergevin n’a jamais retrouvé son équilibre.
« On a parlé, mais je savais qu’il pouvait encore me trahir un jour », a avoué Danault, laissant transparaître une profonde méfiance.
Les tensions entre les deux hommes pourraient refaire surface si Marc Bergevin devenait directeur général des Kings de Los Angeles.
Les rumeurs de congédiement de Rob Blake se multiplient, et Bergevin, proche de Luc Robitaille, pourrait prendre les rênes de l’équipe.
Selon des informations recueillies par Eric Stephens de The Athletic, Phil Danault pourrait même se retrouver sur la liste des joueurs échangeables si une reconstruction devenait inévitable.
Danault, qui a trouvé à Los Angeles une reconnaissance qu’il n’a jamais eue à Montréal, a exprimé sa satisfaction de jouer enfin un rôle offensif :
« À Los Angeles, on croit en moi. On ne m’utilise pas juste pour les mises en jeu défensives. C’est la première fois que je me sens respecté. »
Cependant, si Bergevin devient directeur général, Danault pourrait de nouveau voir son avenir compromis. L’organisation des Kings, coincée entre une dépendance à ses vétérans vieillissants et une reconstruction bancale, pourrait décider de sacrifier certains joueurs pour repartir à zéro.
Dans ce contexte, le contrat de Danault, à 5,5 millions de dollars par année jusqu’en 2027, pourrait en faire une cible facile sur le marché des échanges.
Pour Danault et sa famille, l’épisode montréalais reste une cicatrice ouverte.
« C’est Bergevin qui m’a mis dehors de Montréal. Il n’a jamais cru en moi », a-t-il martelé. La rancune est palpable.
« Le hockey est une business, disait souvent Bergevin. Si tu veux de la loyauté, achète un chien. »
Des mots qui résonnent encore douloureusement pour Danault, qui a vu sa loyauté envers le Canadien trahie.
Le départ de Danault en 2021 a marqué la fin d’un chapitre pour les partisans du Tricolore, mais aussi pour l’homme de Victoriaville, qui a dû reconstruire sa carrière loin de chez lui.
Âgé de 31 ans, il continue d’évoluer à un haut niveau avec les Kings, cumulant 47 points la saison dernière. Mais derrière ses performances se cache un homme qui n’oubliera jamais la façon dont Marc Bergevin l’a traité.
La rancune de Phil Danault est un rappel amer que dans le monde du sport, les décisions froides des dirigeants peuvent laisser des blessures émotionnelles profondes.
Si Bergevin prend les commandes des Kings, ce sera peut-être une nouvelle trahison à venir.
Et pour Danault et sa famille, cette éventualité ne fera que raviver les douleurs du passé.