La rupture est consommée : la guerre froide entre Phillip Danault et son entraîneur pourrait forcer la main des Kings.
Il y a des dossiers de transactions qui avancent tranquillement, par logique hockey, par chiffres, par besoins pour chaque équipe.
Et puis il y a ceux qui basculent soudainement parce qu’un facteur humain devient ingérable. Le dossier Phillip Danault vient clairement d’entrer dans cette deuxième catégorie.
Selon Jonathan Bernier du Journal de Montréal, la relation entre Danault et son entraîneur-chef à Los Angeles, Jim Hiller, est désormais à couteaux tirés.
Le Québécois ne serait plus capable de voir son coach « même en peinture ». Ce n’est plus une simple frustration passagère liée à une mauvaise séquence offensive. C’est une cassure profonde, durable, qui affecte son utilisation, son état d’esprit et, surtout, la dynamique interne des Kings.
Et dans la LNH, quand un vétéran respecté, pilier défensif, gagneur de mises au jeu et ancien leader de vestiaire en arrive à ce point-là avec son entraîneur, ce n’est jamais un simple détail. Cela veut dire que la relation est toxique... et brisée à jamais...
Tout ne s’est pas effondré du jour au lendemain. La frustration de Danault s’est installée lentement, à mesure que son rôle s’est effondré.
Reconnu pendant des années comme l’un des meilleurs centres défensifs de la ligue, pilier du désavantage numérique aux côtés d’Anze Kopitar, Danault a vu son temps de glace fondre là où il faisait sa réputation.
D’attaquant le plus utilisé en infériorité numérique chez les Kings, il est aujourd’hui relégué au sixième rang, jouant à peine plus d’une minute par match dans ce rôle.
Pour un joueur bâti sur la confiance de son entraîneur, sur la responsabilité, sur la mission défensive, c’est un message clair : on ne te fait plus confiance comme avant.
L’ascension de Quinton Byfield, l’ajout de Joel Armia, la redistribution des rôles… tout cela a contribué à marginaliser Danault dans un rôle qui ne lui ressemble plus. Et quand l’utilisation ne suit plus l’identité du joueur, le malaise s’installe.
Aujourd’hui, selon ce qui circule, ce malaise est devenu un blocage complet.
C’est là que le dossier change radicalement de ton.
Parce que, sur papier, Ken Holland n’avait aucune raison de vouloir échanger Phillip Danault. Les Kings sont compétitifs. Kopitar dispute sa dernière saison. La profondeur au centre est cruciale. Se départir d’un vétéran aussi fiable, même en difficulté offensive, n’est pas une décision logique à court terme.
Mais Quand un joueur comme Danault, respecté, expérimenté, professionnel, décroche mentalement de son entraîneur, le statu quo devient toxique. Et ce n’est pas seulement le joueur qui en souffre : c’est le message envoyé au reste du groupe.
À ce stade, garder Danault contre son gré, dans un rôle qu’il déteste, sous un entraîneur qu’il ne supporte plus, devient un risque plus grand que de le perdre.
C’est précisément pour cette raison que, malgré les réticences initiales, les Kings ont fini par le rendre disponible.
Du côté du Canadien, on le sait : il y a énormément de tractations en ce moment. Les discussions existent. Elles sont réelles. Elles sont sérieuses. Mais il ne faut pas se tromper de lecture : Montréal ne négocie pas à partir de l’émotion ou de la nostalgie.
Oui, Danault coche plusieurs cases.
Oui, il réglerait immédiatement plusieurs problèmes.
Oui, il soulagerait Nick Suzuki en désavantage numérique.
Oui, il apporterait une stabilité défensive qui manque cruellement dans les matchs serrés.
Mais Kent Hughes ne sacrifiera pas l’avenir pour réparer le présent.
Oliver Kapanen est vu comme supérieur à Danault à moyen terme.
Owen Beck, après son très bon match de jeudi soir à Pittsburgh, a clairement fait grimper sa valeur et certains à l’interne croient que son rappel a pour but de le placer dans la vitrine..
Reste donc Jake Evans.
Si la transaction se fait, elle passera par Jake Evans. C’est clair.
C’est logique pour Los Angeles qui a trop de centres gauchers et qui veut un droitier.
C’est douloureux pour Montréal.
Evans est établi. Il est fiable, même s'il connaît une saison difficile et il est encore relativement jeune. Il coûte moins cher. Et surtout, il cadre avec le besoin immédiat des Kings, qui ne veulent pas d’un projet, mais d’un joueur capable de tenir le fort dès maintenant.
La vraie question n’est donc pas de savoir si le Canadien aime Danault.
La vraie question est celle-ci :
La tension entre Danault et son entraîneur est-elle suffisante pour faire baisser le prix au point où Montréal acceptera de donner Evans, et seulement Evans?
Si oui, le dossier pourrait se régler rapidement.
Si non, Montréal attendra.
Ce qui est certain, c’est que la relation brisée entre Phillip Danault et son coach est désormais le moteur principal de ce dossier.
Danault a avoué au Journal de Montréal qu'il rêvait à un retour avec le CH. On comprend qu'en réalité, il rêve de partir le plus loin possible de Jim Hiller... un homme qu'il déteste du plus profond de son coeur...
