Une transaction serait imminente à Los Angeles. Phil Danault serait transigé avant le 20 décembre et le gel des transactions de Noël.
On n’est plus dans la rumeur de fond de corridor. On n’est plus dans le « peut-être », le « si jamais », le « on verra ».
Le dossier Phillip Danault est officiellement en ébullition, et cette fois, ce sont deux informateurs crédibles, Frank Seravalli et Renaud Lavoie, qui disent essentiellement la même chose : le Québécois pourrait être échangé avant la pause des fêtes.
Seravalli l’a lancé sans détour.
Renaud Lavoie l’a confirmé en ondes à TVA Sports.
Et quand deux sources de ce calibre convergent, ce n’est plus une coïncidence : c’est un signal.
Tout indique que la situation a évolué rapidement à Los Angeles.
Tellement rapidement, d’ailleurs, que Lavoie a même évoqué la possibilité que Danault soit laissé de côté dans les prochains jours, officiellement pour une raison de santé, comme hier, où il a raté un match parce qu’il était « malade », mais officieusement pour une raison beaucoup plus classique dans la LNH : le protéger en vue d’une transaction.
On a déjà vu ce film. Et rarement pour rien.
Le Canadien appelle. Et cette fois, il insiste.
Ce qui change fondamentalement dans ce dossier, c’est le ton du Canadien. Kent Hughes n’est pas simplement en train de prendre des informations : il est agressif. Seravalli le confirme.
Pourquoi? Parce que le CH le sent. Défensivement, ça craque. Le départ de Christian Dvorak laisse un vide réel. LE club est croche dans son bottom-6, particulièrement dans les missions défensives, dans la structure à cinq contre cinq, et surtout en infériorité numérique.
Sur papier, Phillip Danault coche encore toutes ces cases-là. Il ne marque pas, mais il gagne ses mises au jeu et il lit le jeu comme peu de centres dans la ligue.
Un changement d’air pourrait aussi très bien relancer un minimum d’offensive.
C’est pour ça que Kent Hughes appelle.
Le problème?
Si les Kings échangent Danault, ils veulent un centre en retour. Pas un ailier. Pas un jeune centre loin de la LNH. Pas un espoir B. Un centre capable de jouer maintenant. Et surtout, un centre droitier, parce qu’ils sont déjà surchargés à gauche.
C’est là que les discussions deviennent complexes.
Le CH aimerait liquider un salaire indésirable (Gallagher ou Anderson) avec un Owen Beck comme centre droitier désiré par les Kings.
Les Kings ne veulent rien savoir de Brendan Gallagher. Qui veut d'un vétéran plié en deux, fini à la corde, qui empoche 6,5 M$ jusqu'en 2027.
Josh Anderson? Là, ça devient plus intéressant.
Le salaire est identique (5,5 M$ jusq'en 2027, comme Danault).
Le profil physique est séduisant pour les séries.
Mais jamais, au grand jamais, les Kings n’accepteront Danaut vs Anderson un contre un. Et le CH veut-il vraiment se débarrasser d'Anderson et son gabarit pour les séries?
Les Kings sont clairs et nets. Ils veulent un joueur de centre droitier et établi.
C’est ici que tout se joue.
Le Canadien aimerait pousser Owen Beck. Il a été rappelé justement pour le montrer aux Kings.
Mais du côté de Los Angeles, le message est clair : ils préfèrent un joueur établi. Un gars qui a déjà fait ses preuves dans la LNH. Un gars qui peut entrer dans l’alignement demain matin sans période d’adaptation.
Et ce gars-là, c’est Jake Evans.
Centre droitier.
Fiable.
Responsable.
Contrat de 2,85 M$.
Encore trois ans de contrôle.
Les Kings l’aiment. Ils l’ont toujours aimé puisque la saison dernière, avant sa prolongation de contrat, Los Angeles avait offert un choix de 2e ronde et un espoir pour obtenir le joueur de centre du CH.
Mais pour Montréal, c’est un dilemme qui fait mal. Parce que sacrifier Evans, c’est accepter d'échanger un centre 4 ans plus jeune que Danault.
C’est là que les négociations coincent.
Ça ne veut pas dire que ça va se faire… mais Hughes tente de trouver un moyen de ne pas sacrifier Evans.
Le problème, ce n’est pas tant Phillip Danault à 5,5 millions $ par année, c’est ce que les Kings exigent en retour. Sur le plan strictement comptable, Montréal peut absorber Danault : le Canadien dispose d’environ 3,19 millions $ d’espace salarial, et dans un scénario impliquant Jake Evans à 2,85 millions $, l’écart réel à combler tournerait autour de 2,65 millions $, un montant gérable à court terme, même s'il n'y a pas de rétention salarial du côté de Los Angeles.
Mais le vrai enjeu est ailleurs.
Jake Evans est jeune, signé pour encore trois saisons à un coût raisonnable, et joue un rôle clair dans une ligue où les centres fiables sont rares. Oui, il connaît une mauvaise année, mais il fait partie de la culture du CH.
C’est là que Kent Hughes est déchiré.
Voilà pourquoi il tente de pousser Owen Beck et greffer un contrat indésirable pour équilibrer la transaction. De l’autre.
En ce moment, Los Angeles ne veut rien savoir. Les Kings veulent Evans, point final.
Est-ce que le Canadien est prêt à sacrifier un centre plus jeune, moins cher et encore sous contrôle pour stabiliser son équipe maintenant?
Kent Hughes répond non. À lui de contourner les demandes des Kings... et de sortir un lapin de son chapeau...
