Phillip Danault retiré de la formation : ça bouge à Montréal

Phillip Danault retiré de la formation : ça bouge à Montréal

Par André Soueidan le 2025-12-13

Phillip Danault retiré de la formation des Kings, et évidemment, l’Internet montréalais s’est enflammé en moins de cinq minutes.

Retour à Montréal, transaction imminente, protection d’un actif, scénario caché.

Tout y est passé. Pourtant, la version officielle est beaucoup plus banale : un virus. Rien de plus. Rien de stratégique. Aucun complot.

Mais même quand la raison est simple, le contexte, lui, ne l’est pas.

Parce que Danault n’est plus ce joueur intouchable qu’il a déjà été.

Plus le centre défensif élite que Los Angeles avait signé à prix d’or pour stabiliser son top-6.

Avec cinq passes seulement cette saison, aucun but, et un rythme de production qui s’est littéralement effondré, chaque absence devient une loupe grossissante. Même involontaire.

À Los Angeles, la patience s’effrite. Le contrat à 5,5 M$ par saison pèse lourd, surtout pour un centre qui n’apporte plus de menace offensive et qui commence à montrer des limites physiques évidentes dans une ligue qui va toujours plus vite.

Et quand un joueur entre dans cette zone grise, même une grippe devient un événement médiatique.

À Montréal, la tentation de romantiser un retour existe toujours.

Le Québécois responsable. Le centre gaucher fiable. Le souvenir du Danault qui gagnait des mises au jeu et faisait suer les gros canons adverses.

Sauf que le Canadien de 2025 n’est plus celui de 2021, et la réalité actuelle est beaucoup moins flatteuse pour ce scénario.

Un retour de Danault à Montréal ne réglerait rien. Pas le problème du deuxième centre. Pas la transition offensive. Pas la vitesse.

Au mieux, un rôle de quatrième centre.

Et encore. Jake Evans patine mieux, joue plus vite, et apporte plus d’impact en ce moment.

Oliver Kapanen, malgré son âge et son inexpérience, démontre une constance sur 200 pieds qui dépasse déjà ce que Danault offre cette saison.

Même Joe Veleno, utilisé par nécessité, répond mieux au rythme imposé.

Alors oui, Danault est gaucher.

Oui, le Canadien manque de centres gauchers.

Mais ramener un joueur en déclin simplement parce qu’il coche une case théorique serait une erreur de lecture monumentale. Surtout quand cette acquisition bloquerait des jeunes qui, eux, montent pendant que Danault descend.

Et c’est là que la prudence devient essentielle.

Protéger une monnaie d’échange, encore faudrait-il que cette monnaie ait une valeur réelle.

À ce stade, Danault n’est plus un centre top-6, ni même un centre de transition fiable pour une équipe en reconstruction.

Son profil correspond davantage à une équipe désespérée de stabilité défensive que prête à fermer les yeux sur la production. Montréal n’est plus rendue là.

Le plus ironique dans tout ça, c’est que cette absence, pourtant expliquée par un simple virus, rappelle brutalement une vérité que plusieurs refusent d’accepter : le cycle est en train de se refermer. Lentement, sans fracas, mais clairement.

Phillip Danault reste un professionnel respecté, un bon coéquipier, un gars apprécié dans chaque vestiaire où il passe. Mais le hockey n’est pas un concours de sympathie.

C’est une ligue d’exécution. Et aujourd’hui, l’exécution n’y est plus.

À Montréal, la prudence est non seulement logique, elle est nécessaire. Parce que parfois, le vrai danger, ce n’est pas la rumeur. C’est la nostalgie.

Misère...